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prouvé, dans le dernier fiécle, l'utilité des Cartes réduites, on n'a pas négligé d'en faire ufage, & l'on a introduit, au lieu des Tables, le calcul fi facile par les logarithmes pour les grandes routes. La méthode de Hallei, qui fuppofe, pour les logarithmes vulgaires dont on fe fert, l'angle de la route avec le Méridien de 51 dégrés, a paru auffi fimple que celle qu'on attribue à un Anglois, qu'ils nomment Campbell, mais qui véritablement eft dûe à sa Nation, en suppofant que la route à laquelle on compare toutes les autres, faffe un angle de 45 dégrés avec le Méridien. Enfin, dans la fuite de l'Ouvrage on a été obligé de reprendre le fil de cette question, & de ne plus confidérer la terre comme un globe, mais comme un fphéroïde applati vers les poles.

Les plus inftruits d'entre les Navigateurs fur les méthodes de faire les calculs aftronomiques du Pilotage, ont toujours désiré ne pas s'en rapporter à une fimple opération: on craint de s'affujettir à recommencer deux fois ces calculs, dont ceux qui concernent la recherche de l'heure vraie du foleil, ou la longitude du Vaiffeau par approximation, ont paru jufqu'ici les plus fatigans. La Régle de Gunter, & l'usage du

rapporteur fphérique, viennent ici naturellement à leur fecours ; & le fréquent ufage qu'ils en pourront faire, doit les encourager à poursuivre les nouvelles méthodes, qu'ils feront déformais à portée de pratiquer de la maniere la plus expéditive.

La théorie du flux & reflux de la mer a été traitée, il y a 25 ans, par des Géométres, qui ont appliqué avec tant de fuccès les loix générales du mouvement ou de la mécanique à ces questions, & qui, pour la plûpart, ont publié leurs calculs analitiques, que l'on a cru devoir s'en tenir à leurs réfultats, & employer leurs Tables du retardement des marées, dont les variations de hauteur se déduiront à l'aide d'une ou deux formules celles-ci n'ont été inférées qu'à la fin de cette feconde partie, ayant cru néceffaire de les y renvoyer. On a cherché uniquement ici à donner quelqu'idée des Causes phyfiques qui occafionnent les marées mais les bornes que l'on s'eft prefcrites n'ont pas permis de s'étendre jusqu'aux marées qui arrivent dans les golfes; ce qui peut fervir, fi l'on confulte les Piéces du Prix de l'Académie des Sciences, à expliquer pourquoi dans la Manche, au Mont Saint-Michel, &c. les marées montent quel

quefois exceffivement, & que la variation des plus baffes marées aux plus hautes, peut s'étendre à Saint-Malo jufqu'à so pieds.

La théorie phyfique des vents eft beaucoup plus compliquée que celle des marées; puifqu'outre le flux & reflux que

l'action des deux luminaires occafionne deux fois chaque jour dans l'atmosphere terreftre, l'effet de la chaleur exceffive entre les tropiques, & dont le courant fe porte naturellement de l'eft à l'oueft, mais fouvent avec une direction oblique vers l'un des poles ; cette chaleur, dis-je, occasionne plusieurs ouragans ou amas de nuages qui font refluer l'air en fens contraire. On a donc cru devoir infifter le plus fur les paffages de la lune par le plan de l'équinoxial, qui s'obfervent deux fois à chaque lunaison, & qui occafionnent pour lors affez réguliérement les plus grands effets dans la force & dans la direction du vent; ce que l'on a recommandé expressément aux gens de mer : ils doivent fur tout s'en méfier dans ces tempslà principalement, fi la lune, changeant de de déclinaifon boréale en déclinaifon auftrale ou au contraire, vient à produire un effet qui, au lieu de fe décomposer, comme il arrive quelquefois, vient à fe prolon

ger ou s'annoncer par quelques retards femblables à ceux qui fuivent les marées des nouvelles & pleines lunes.

Après avoir reconnu l'embarras de régler les pendules fur des Tables d'équations, & la commodité de voir fur terre paffer les étoiles fixes au Méridien à la même heure tous les jours de l'année, on s'eft déterminé à les régler fur la révolution du ciel étoilé. Ces pendules aftronomiques ainfi réglées, doivent avancer chaque jour de 4 minutes ou environ fur l'heure vraie du foleil ; & dans les voyages, fur-tout lorsqu'on observe à terre, il fera plus commode de les régler aïnfr, & d'y comparer, à l'aide du Registre des obfervations, une bonne montre ou horloge marine, qu'on tiendra par ce moyen fur le vrai mouvement ou heure du foleil : dans l'un ou l'autre cas, une même Table fervira pour réduire les heures en dégrés & au contraire.

L'intérêt que l'on a cru devoir prendre à la recherche des longitudes en mer, a occafionné quelques détails en cet Ouvrage, qu'on pourra regarder comme accessoires à ce qui en a été publié dans les Inftitutions aftronomiques, & dans les Tables de Halle Il ne reste plus qu'à réfléchir ici fur le

parti qu'on a dû prendre pour corriger la loxodromie.Ceux qui naviguent sur l'Océan, n'ont garde de fe figurer que le Méridien foit différent d'une vraie ellipfe : toute autre courbe leur eft inconnue ; & dès qu'ils admettent l'accroiffement des dégrés depuis l'équateur jusqu'aux poles, ils reconnoîtront le peu d'applatiffement que la terre doit avoir en comparant fon axe au diamétre de l'équateur. Qu'on suppose, pour un instant, la furface de la terre recouverte des eaux de l'Océan, la figure que prendroit cette furface, fera celle que doit produire une demiellipse en tournant fur fon axe conjugué ou fon plus petit axe.

Les Marins ne doivent donc admettre, lors même qu'ils s'attachent à ne rien né- . gliger, & à opérer avec précision, que l'accroiffement des dégrés du Méridien en même raison que les quarrés des finus des latitudes; enforte que vouloir admettre les quatrièmes puiffances de ces finus, & applatir par conféquent davantage le globe terreftre, c'est violer les loix de la nature, que les mefures actuelles ne fçauroient démentir.

Les dégrés du Méridien n'ont pas été mefurés fur l'Océan, mais dans le Continent ou en Terre-ferme. Au lieu donc d'attribuer

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