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&le Voyage du Mont Liban, contenant la defcription de tout le Païs, compris fous le nom de Liban, & d'anti-Liban, &c. & la defcription des ruines d'Heliopolis, aujourd'hui Balbec, &c. avec un abbregé de la vie du Sieur de Chafteüil,

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l'histoire du Prince Junes, &c. s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege für ce neceffaires: Nous avons permis & permettons par ces Prefentes audit Cailleau, de faire imprimer lefdits Voïages en relle forme, marge, caractere, en un ou plufieurs volumes, conjointement ou feparément, & autant de fois que bon lui femblera, & de les vendre, faire vendre & debiter par tout nôtre Roïaume pendant le tems de huit années confecutives, à compter du jour de la date defdites Prefentes Faifons défenses à toutes fortes de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de nôtre obéïffance; comme auffi à tous Libraires Imprimeurs, & autres, d'imprimer, faire imprimer vendre & debiter ni contrefaire lefdits Voïages, en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns extraits fous quelque pretexte que ce foit, d'augmentation ou de correction, changement de titre, ou autrement, fans la permiffion expreffe par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui; à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contr chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Expofant, & de tous dépens, dommages & interêts; à la charge que ces Prefentes feront enregiftrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris,' & ce dans trois mois de la date d'icelles; que l'impression desdits Voïages fera faite dans nôtre

Roïaume, & non ailleurs, en bon papier & beaut caracteres, conformément aux Reglemens de la Librairie, & qu'avant que de l'expofer en vente il en fera mis deux Exemplaires dans nôtre Bibliotheque publique, un dans celle de nôtre Châ teau du Louvre, & un dans celle de nôtre trés cher & feal Chevalier Chancelier de France, le Sieur Voyfin, Commandeur de nos Ordres, le tout à peine de nullité des Prefentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant, ou fes aïans caule, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie de fefdites Prefentes, qui fera imprimée au commencement ou à la fin defdits Livres, foit tènuë pour dûëment fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaites, foi soit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier nôtre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'execution d'icelles tous Actes requis & neceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires Cartel eft nôtre plaifir. Donné à Paris le dixième jour de Novembre l'an de grace mil fept cens feize, & de nôtre Regne le deuxième. Par le Roi en fon Confeil, FOUQUET.

Registré fur le Registre IV. de la Communautê des Libraires & Imprimeurs de Paris, page 83. N. 100. conformément aux Reglemens, & notamment à l'Arreft du Confeil du 13. Aoust 1703. A Paris, le 25. Novembre 1716.

Signé, DELAULNE, Syndic.

VOYAGE

VOYAGE

DE SEYDE.:

AU CAMP

DU GRAND EMIR,

CHEF DES PRINCES ARABES

DE LA PALESTINE;

Fait par

ordre du Roy LOUIS XIV.

ORS que Monfieur Bettandier Gentilhomme de Marseille, eut accepté le Confulat de Seyde, je me fis un devoir indispensable de le fuivre dans le Levant. Ce Gentilhomme avoit bien voulu prendre foin de mon éducation, il m'avoit tenu lieu de Pere ; & depuis que fes bleffures l'avoient obligé de fe retirer du

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fervice, je ne l'avois jamais quitté. J'étois donc auprés de luy quand il receut un ordre de la Cour, de s'emploïer efficacement envers les Puiffances du Païs, pour faire rétablir les Religieux Carmes déchauffés dans leur ancienne réfidence du Mont-Carmel; cette Montagne, avec toute la Samarie, & la Galilée eft une dépendance du Confulat de Seyde. Il n'eft pas befoin d'avertir icy, que le Roy donne une protection particuliere à tout le Chriftianifme de l'Orient & que les Miffionnaires travaillent fous cette protection.

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Comme il s'agiffoit d'aller négocier cette affaire fur les lieux, & que le Conful n'étoit plus en état de monter à cheval, il crut que je pourrois en fa place executer les ordres du Roi, à caufe que je fçavois la langue du Païs, & qu'il me voïoit fouvent avec les Arabes fujets du principal Emir, avec lequel il falloit traiter: il m'ordonna donc de me préparer pour le voïage du

Mont-Carmel, où étoit le Camp

de l'Emir.

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Mon premier foin fut, aprés avoir laffé croître ma barbe, de m'habiller à l'Arabefque pour n'être point reconnu fur les cheminss pour cela je pris un Turban, qui confiftoit en une calote de drap rouge, entourée d'un voile, ou écharpe de foié noire, raïée d'or, de deux aunes en quarré, dont la frange torfe, & longue d'un demi pied, pendoit fur le front & à côté des joues, faifant à peu prés le même ornement que les cheveux font au vifage. Un des bouts de cette écharpe, appellée Bustmani, pendoit fur le devant de mon épaule gauche, & l'autre qui étoit paffé dans les replis de fes detours, fortoit du haut du bonnet, & formoit une maniere de panache, qui defcendoit par derriere, jufques fur

le dos.

J'étois vétu d'une longue Robe de toile couleur de verd de mer, avec les manches ouvertes, d'où

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