uns & la commodité qu'on trouve chés les autres.

belot ne con

cette indifference, il veut

Arabes 11

cherchent cu

avec 101

genea

Au refte tous ces Arabes vivent. M. d'Herdans une fi grande indifference, vient pas de qu'ils fe foucient moins de connoî- cent tre leur race que celle de leurs que tous les chevaux, à laquelle ils donnent maelites rebeaucoup d'application: Il n'y a rieufement parmi eux que les Cheiks & les & confervent Emirs qui prennent quelque foin leurs de connoître leur Génealogie. Je qui eft difici reserve tout ce qu'il y auroit de du mois particulier à dire là-deffus Chapitres fuivans, ne m'étant propofé dans celui-ci que de toucher en géneral ce qui peut fervir d'introduction à nôtre sujet.

pour les

logies ce

le à croire

l'égard des Arabes du

Defert, qui ne fe mettent

gueres en peineque de la

ge

nerale de la Nation, qu'ils

ter ju qu'à

ils fçavent af

Les Princes qui gouvernent ces font remonArabes, font de plufieurs noms Ifmael dont diftingués, & fortent de differen- és bien l'hites Maisons illuftres dans la Nation. ftoire, &c. Je laiffe celles que je n'ai pas connuës, pour m'attacher à celle de l'Emir Turabaye, avec qui j'ai demeuré affés long-tems pour la connoître, pour m'inftruire de fon gouvernement, & de toutes les au

tres chofes dont je parlerai dans

la fuite.

Il n'y a proprement d'Efclaves parmi les ferviteurs des Emirs que des Negres, qui naiffent dans le païs d'autres efclaves, ou ceux qu'ils achetent d'ailleurs, ou dont on leur fait prefent. Les Negres que nous appellons Maures, font appellés des Arabes Aabd, nom qui fignifie également ferviteur, & efclave dans le vulgaire : mais comme dans ce païs là, auffi bien qu'en Efpagne & en Portugal, on fe fert d'Efclaves; plufieurs croïent qu'on ne doit expliquer ce mot que par celui d'Efclave: ce qui ne fe doit feulement entendre que pour la fonction, parce qu'on n'a des ferviteurs & des Efclaves que pour fervir il feroit pourtant fort bien appliqué aux Negres, parce qu'ils naiffent Efclaves en quelques parts qu'ils foient hors de chés eux. Ils ne parviennent à aucune autre charge qu'à celle d'Eunuque de quelque Dame de qualité: On

choifit les plus laids & les plus difformes pour les mettre à cet ufage, tant pour relever la beauté des femmes dont ils doivent être les compagnons inféparables, que pour ôter aux moins vertueufes les fentimens fragiles qu'elles pourroient avoir pour d'autres, qui feroient

mieux faits.

Il est vrai que ces Eunuques n'ont autre chofe de l'Efclave que le nom, car d'ailleurs ils joüiffent d'une entiere liberté pour tout le refte, & ils ont ordinairement toute forte de credit dans la maifon de ceux qu'ils fervent ; ils font traités fort doucement, pour peu qu'ils foient raisonnables, & qu'ils aïent les inclinations honnêtes. Quand ils ne le font pas, on se contente de les abandonner pour toute punition.

CHAPITRE II.

De l'Emir Turabeye, Prince & principal Chef des Arabes du Mont Carmel De Sa Famille, & de Son Gouvernement.

URABEYE eft un mot Ara

The be, qui fignifie Poudre, ou

Pouffiere. C'eft le nom de la famille des Princes de cette Nation, qui font établis dans le Mont Carmel depuis un fort long-tems; elle a fuccédé à d'autres Seigneurs qui le poffedoient avant ces Arabes. On n'a jamais fçu me dire dans quel tems ils ont commencé å regner; ni combien d'années leurs predeceffeurs ont été les maîtres de cette partie de la Galilée : c'est pourquoi je ne fçaurois parler ici que de l'état prefent de cette famille, & de ce que j'ai remarqué dans fon Gouvernement, & dans fes manieres de vivre.

Ces Emirs ou Princes étoient au

nombre de dix-huit, tant freres, coufins germains, que neveux, qui gouvernoient fucceffivement le païs, par l'élection du plus ancien de la branche aînée, à la place de celui qui étoit mort. L'Emir Mehemet fucceda à l'Emir Deben, fon frere aîné, qui mourut en l'année 1660. C'étoit un homme d'efprit, & d'un merite fingulier; mais il n'étoit auffi traitable que fon cadet m'a paru l'être durant le tems que j'ai été chés lui.

pas

pe

il

L'Emir Mehemet étoit fort tit, & fi maigre, qu'il n'avoit pour ainfi dire que la peau & les os, trembloit inceffamment de tous fes membres, & ne raisonnoit quelquefois qu'à propos interrompus, quand l'operation de l'Oppium & du Berge le travailloit. Il en ufoit avec excés, & ne fe nourriffoit que de fruits cruds & de café; & tout fon entretien & fon occupation ne confiftoient qu'à fumer du tabac depuis le matin jusqu'au foir, & à rêver au milieu de fes Courtisans,