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doivent la faire, & ils s'en acquittent les uns plutôt, les autres plus tard, parce qu'ils n'ont point de tente dans leur camp qui leur ferve de Mosquée, ni des gens pour les y convoquer aux heures reglées, comme l'on fait plus commodément dans les villes, & dans les villages.

de

font

Mais les Vendredis, & les jours du Ramadan, les Emirs, les Cheikhs, & les autres principaux Arabes, font étendre des tapis, & des nattes au milieu du camp, ou dans quelque lieu propre & agréable, & ils prient Dieu en commun: les Secretaires & les autres gens Lettres qui s'y rencontrent, y la fonction d'Imam, & s'il y en a quelqu'un qui foit capable de leur faire quelque exhortation, il eft écouté avec beaucoup d'attention & de refpect; aprés quoi chacun fe retire. Les Turcs & les Maures, prennent leur ablution régulierement avant que de faire leur priere: les Arabes qui n'ont pas la

commodité de trouver de l'eau à point nommé, ne fe lavent que quand ils fe rencontrent auprés des fontaines, & des rivieres. Ils fe plongent quelquefois dans la mer, lorfqu'ils ont befoin d'une purification plus forte, afin de fe prefenter à Dieu avec cette propreté exterieure que leur Religion de

mande.

Les Arabes, auffi bien que les autres Mahometans, font quelquefois des facrifices à la naiffance & à la circoncifion d'un enfant, à l'entreprise de quelque affaire de confequence, pour en rendre le fuccés favorable, & enfuite de quelque péril dont ils feront échappés. Ils les font indifferemment fur les lieux où ils fe trouvent, dans leurs maifons, aux champs, & fur le fujet auquel ils veulent attirer quelque bénédiction. Tout ce facrifice ne confifte qu'en quelques bœufs ou quelques moutons, qu'on égorge en invoquant le nom de Dieu, aprés quoi ils les écorchent & ils diftribuent

diftribuent la chair aux pauvres, afin qu'ils joignent leurs prieres, & leurs intentions à celles du bienfaicteur.

Les Chrétiens font fort bien traités fous la domination de ces Arabes, ils les laiffent dans une entiere liberté, & ne fe mêlent aucunement de nôtre Religion, ni de nos exercices. Il n'y a point de danger chés eux à cet égard, comme il y en a parmi les autres Mahometans, qui font quelquefois des avanies à ceux qu'ils accufent d'avoir dit du mal de leur Loi. Ils parlent fouvent de Dieu, fort peu de la Religion parce qu'ils n'en font gueres bien inftruits, & ils vivent dans une grande retenüe fur les vices qui caufent tous les déreglemens de nos mœurs, comme l'on verra dans le Chapitre de celles des Arabes; ils ont de la fidélité dans leur camp & dans leur commerce, quoique ce .ne foit pas un crime parmi eux de voler & de dépouiller les paffans, non plus qu'aux Européens d'aller

N

à la chaffe, & aux Armateurs de prendre fur mer les vaiffeaux de leurs ennemis.

Une des raifons pour lesquelles les Arabes n'affectent pas une trop grande regularité dans leur Religion, (outre que leur état & leur vie champêtre ne leur permettent pas de s'appliquer à l'étude, pour en approfondir les myfteres,& les préceptes) c'eft qu'ils comptent beaucoup fur les mérites de Mahomet, leur Prophete & leur compatriote, qui doivent fuppléer, felon eux,à tous les défauts, & à toutes les nullités qu'il peut y avoir dans l'accompliffement de leurs obligations. Quoique les Turcs difent, pour montrer qu'ils font plus religieux obfervateurs de leur Loi que les autres, que Mahomet

ïant

du relâchement parmi les Arabes, déclara qu'il étoit véritablement iffu de cette race, a mais qu'elle

a Mahomet eft véritablement iffu de la race des Arabes Ifmaelites, felon tous les Autheurs Orientaux. Il nâquit à la Mecque dans une des

avoit dégeneré, & ne meritoit pas d'être au nombre de ses fectateurs.

plus anciennes Tribus du Païs. Son pere, difent ces Autheurs, étoit Abdallah, petit-fils d'Abdal Mothleb, & arriere petit-fils de Haschem. La genealogie du faux Prophete eft continuée en remontant de Hafchem jufqu'à Adnam, & d'Adnam jusqu'à Ifmael fils d'Abraham, ca avoüant cependant que d'Adnam à Ifmael les traditions ne font pas fi fures & fi autentiques que celles de la defcendance depuis Adnam jufqu'à Mahomet.

CHAPITRE IV.

De l'hofpitalité des Arabes dans leur Camp, & de celle de leurs Vaffaux dans les villages qu'ils habitent.

Eux qui n'ont vû les Arabes que fur les grands chemins, & qui ne les connoiffent que par leurs rapines, auront de la peine fans doute à s'imaginer qu'il y ait de la bonne foi & de l'hofpitalité parmi eux: mais ils ne trouveront point fi étrange qu'ils faffent des courfes fur les paffans, s'ils confiderent que c'eft le feul partage qui

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