Votre Ecuyer laiffoit dépérir votre traia: Même il vous manque encor quelques chevaux de main.... Conftance fe trouble paroît interdite. Madame, ce difcours femble vous interdire ? Cet époux a pourtant quelque chofe de bon. Ce que vous m'apprenez a lieu de me surprendre... Que je fuis malheureuse! D'URVAL. A quelle occafion? CONSTANCE. Ah! je n'aurois jamais prévû, lorsque j'y penfe, Que l'on pût avec moi prendre tant de licence. DURVAL contre-faisant l'étonné. Vous parlez de licence: en quoi donc, s'il vous plaît ? CONSTANCE. J'ignore abfolument.... je ne fçais ce que c'eft.... En un mót.... D'URVAL. Achevez.... mais qui vous en empêche ? Cet habit... ces chevaux, avec cette caléche. Eh bien? D'URVAL. CONSTANCE. S'ils font chez moi.... D'URVAL. C'est une vérité. CONSTANCE. Quelqu'un aura fans doute eu la témérité .......... Qui, Madame, il n'eft pas difficile à comprendre J'ignore à qui je dois ces indignes bienfaits. D'URVAL. Et vous ne daignez pas chercher à le connoître ?. J'aurois déjà tout fait fauter par la fenêtre. D'URVAL. Mais fur qui vos foupçons pourroient-ils s'arrêter? CONSTANCE. Je laiffe dans l'oubli ce qui doit y refter. D'URVAL à part. Se peut-il que je fois fi loin de fa pensée? CONSTANCE. Je voudrois ignorer que je fuis offenfée. D'URVAL à part. N'importe, donnons-lui de violents soupçons Haut. Haut. Madame, cependant j'ai de fortes raifons De plus... préfens ou non... Madame,.. vous pou vez... Qui, vous m'obligerez, fi vous vous en fervez. SCENE Il fort: VIII. CONSTANCE, SOPHIE, FLORINE. SOPHIE à Constance. EHbien, que dites-vous de cette complaisance ? FLORIN E. Cet époux dans la vie apporte affez d'aifance. CONSTANCE après avoir rêvé. N'eft-ce point mon Epoux qui m'a fait ces préfens? Des époux ne font point des tours auffi plaifants : C Et lui fait tout valoir cent fois plus qu'il ne vaut. As-tu quelque foupçon ? FLORINE. J'en ai même plufieurs. SOPHIE. Je ne puis rien comprendre à cette indifférence. Eh! n'empoifonnez pas encore mes douleurs : Je vais me renfermer... Allez, fuivez la chaffe. Je ne vous quitte point. CONSTANCE. Vous prenez trop de part A l'état où je fuis.... laiffez-moi, par égard : SOPHIE en la regardant aller. Elle forte Quel état ! & l'on veut que je prenne un époux; Qu'on ne m'en parle plus, ils fe reffemblent tous. Fin du premier Acle, @@ BUDGDQDet ACTE I I. SCENE PREMIERE. N D'URVAL, DAMON. D'URVAL paroît rêveur, il va & vient. Otre Cerf n'a pas fait affez de réfistance. Il eft vrai: mais entrons un moment chez Conftance. Mon équipage eft bon: j'imagine qu'ailleurs DAMON. Constance en devoit être ; elle n'eft point venuë. D'URVAL. Je devine à peu près ce qui l'a retenuë. DAMON. Entrons chez-elle... Allons : c'eft une attention D'URVAL. Oui, mais je ne vais guere en vifite chez-elle. |