페이지 이미지
PDF
ePub

SCENE V I.

DAMIS feul fe met à rire en le voyant aller♪

VA, c'eft où je t'attends: je rabattrai les airs

Du fat le plus parfait qui foit dans l'Univers.
Oh! parbleu, nous verrons qui s'en fait plus accroire:
Je ne puis être aimé ; mais j'en aurai la gloire.
Il en veut à Constance indubitablement :
C'eft auffi-bien que moi fort inutilement.

Nous nous fommes joués, il trouvera fon maître.
On n'eft heureux qu'autant qu'on fe donne pour l'être,
Il tire un Portrait.

Je fçais me fabriquer des preuves de bonheur ;
J'ai là certain Portrait qui doit me faire honneur...

SCENE

VII

$ DAMIS, D'URVAL, DAMON,

DAMIS.

D'Urval, voilà ton rôle & celui de Conftance,

Pour Damon, je n'ai pû vaincre fa réfistance;

Je te laiffe ce foin.

D'URVAL.

Donne, il le vondra bien,

DAMIS.

Je vais chercher Argant, & lui donner le fien.

Il fort

SCENE VIII.

D'URVAL, DAMON.

D'Urval a les yeux fixés fur les rôles qu'il tient à la main.

DAMON.

A quoi t'amufes-tu ? Vas-tn lire ces rôles?

Eh morbleu ! laiffe-là des chofes auffi folles.

D'URVA L.

Je regardois fans voir: mon efprit occupé,
Du pas que je vais faire eft encore frapé.

De toutes mes terreurs il m'en refte encore une,
Qui malheureusement eft la plus importune:

Me garantiras-tu?.. Mais tu ne le peux pas....
En renoüant des noeuds pour moi fi pleins d'appas,
Retrouverai-je encor fa premiere tendreffe,
Cette conformité, cette même foibleffe,

Ce panchant naturel, ce rapport enchanteur,
Que le Ciel pour moi feul avoit mis dans fon cœur,
Et que je trouve encor dans le fond de mon ame?
J'ai ceffé trop long-tems d'entretenir fa flâme.
Eh! dequoi fon amour fe feroit-il nourri?
Dans le fond de fon cœur il doit avoir péri.

Ce foupçon eft fondé fur trop de circonstances:
Vois comme elle a fouffert toutes mes inconftances
Non, de fi grands chagrins ne font point fi fecrets;
Il s'exhalent en pleurs, en foûpirs, en regrets,
M'a-t-elle feulement honoré de fes larmes ?
En a-t-elle perdu le moindre de fes charmes ?

DAMON.

Ah! ne t'y trompes pas : c'eft un calme apparent;
Et d'un cœur vertueux, c'est l'effort le plus grand.
On ménage un ingrat qu'on trouve encore aimable
Peut-être que d'ailleurs cette épouse estimable,
Ne fçait pas à quel point fes malheurs ont été :
Tous tes égaremens n'ont point trop éclatté.
Une femme fensée eft fort peu curieuse

De ce qui peut la rendre encor plus malheureuse!
En tout cas, fa vertu te répond...

D'URVAL.

Quel espoir !

Quel amour, que celui qu'on ne doit qu'au devoir !..
N'importe. Va trouver ton aimable Sophie;
'Annonce-lui qu'enfin je me reconcilie;

Vante-lui mon amour, pour avancer le tien....
Mais non ; attends encore, Ami, ne lui dis rien;
Je crois qu'il vaudroit mieux que Conftance lui dise
Va, je vais achever cette grande entreprise.
M O N.

Pour la derniere fois je puis donc y compter?

D'URVAL.

Cher Ami, tu me fais injure d'en douter.

Damon fort.

SCENE IX.

D'URVAL, HENRY.

D'URVAL.

AI-je là quelqu'un ? ... hé...... va-t-en & reviens

vîte.

...

HENRY.

Lequel des deux ? dequoi faut-il que je m'acquitte?
D'URVAL.

Va voir fi quelqu'un eft dans fon appartement,
Va, cours, vôle, & reviens le dire promptement]
Henry refte.

Que fais-tu là, planté contre cette muraille?

HENRY.

A quel appartement, Monfieur, faut-il que j'aille
D'URVAL.

Plaît-il? une autre fois tâchez de m'écouter,

HENRY.

Ce que l'on n'a point dit, peut bien fe répéter,
D'URVAL.

Qu'on fcache fi Madame a du monde chez elle.

HENRY.

Chez Madame, ma foi l'ambaffade eft nouvelle.

SCENE X.

D'URVAL feul.

Pourvû qu'elle foit feule... aurai-je ce bonheur ?

Pourrai-je, fans témoins, débarraffer mon cœur, D'un fecret dont le poids fans ceffe se redouble?... Mais il ne revient point.... le voici.... je me trouble... Que va-t-il m'annoncer?

SCENE X I.

D'URVAL, HENRY.

Clitandre & Damis.

HENRY.

Monfieur, préfentement

D'URVAL.

Sont chez-elle apparemment à

Que je fuis malheureux! Remettons la partie.

HENRY.

Oui, mais la compagnie à l'instant eft fortie;

En forte que Madame eft feule en ce moment.

« 이전계속 »