fet d'une imagination mal combinée,

Il feroit inutile après cela de nous jetter dans le détail de tous les Titres cités par Sauval, & qui énoncent une grande quantité de maisons comme joignantes & tenantes aux anciens Murs de Paris. Il nous fuffit d'avoir montré que l'Enceinte de Phi lippe - Augufte ne confifta ( suivant tous les Hiftoriens du temps) qu'en un fimple Mur de clôture, accompagné feulement de Tourelles & de Portes qui joignoient les maifons de la Ville fans aucun moyen, c'est-àdire, fans foffés & remparts entre deux que quand même (ce qui n'eft pas) ces prétendus foffés & remparts auroient accompagné certe Enceinte, ils auroient été (fuivant les regles or, dinaires des fortifications) en dehors & non pas en dedans des Murs: qu'indépendamment de cette preuve, il est établi par l'Histoire, que n'y

ayant point alors de Guerres qui obligeaffent de fortifier Paris par des foffés & remparts, Philippe-Augufte avoit fait entourer feulement cette Ville d'un Mur, plutôt pour la décoration que pour la néceffité : qu'enfin il résulte de tout cela que l'Enceinte de Philippe - Augufte n'a jamais été accompagnée de foffés & remparts.

Au furplus, les preuves que je viens de donner, quoique démonftratives,ne doivent pas empêcher qu'on ne regrette l'Ouvrage de M. Bonamy; d'autant plus que ce Sçavant avoit, fans doute, fait ufage des Titres qui font dans les Archives de l'Hôtelde-Ville de Paris, dont je n'ai point éu communication. Mais à juger de ces Titres par plufieurs extraits que Sauval en a donnés dans fes Antiquités de Paris, ils n'auroient fait que venir à l'appui de mon avis.

Au reste, fi quelques perfonnes ont des Titres contraires à ceux que j'ai cités, je fuis prêt à me réformer; ne cherchant que la vérité dans tout ce que j'écris.

DISSERTATION.

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Dans laquelle on tâche de découvrir les raifons pour lesquelles les anciens Gloffateurs & Commentateurs du Droit Romain, ont mis dans leurs Glofes & Commentaires nonfeulement des plaifanteries, mais encore des chofes contraires au refpect du à la Religion & à la vérité de l'Hiftoire. On rapporte entre autres chofes le prétendu Procès d'entre la Sainte Vierge & le Diable, au fujet de la Rédemption du Genre-humain.

OUR parvenir à découvrir les motifs qui font l'objet de mes recherches, il faut commencer par préfen

ter quelques-uns des Traits les plus marqués, qui ont donné lieu à cette Differtation.

M'étant propofé de faire voir l'ignorance des anciens Gloffateurs du Droit Romain; j'avois relevé dans la Préface de mon Hiftoire de la Jurifprudence Romaine, quelques-uns des Traits de la Grande Glofe, qui pouvoient concourir à appuyer mon fentiment.

Y a-t-il en effet rien de plus ridicule, & en même temps de plus ignorant, que d'attribuer la Loi HORTENSIA à un prétendu Roi Hor tenfius dont les Gens de Lettres n'ont jamais entendu parler: (1) Sed. hoc fublatum eft, dit la grande Glofe, per legem latam ab Hortenfio Rege. Quoi de plus extravagant que de faire:

(1) Gloff. ad §. 4. Inftitut. de Jur. Nat. Gent. & Civili