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fçurent mauvais gré à fa rivale de le lui enlever dans une occafion fi brillante. D'autres la juftifierent en alléguant les ordres de la Cour. Cette querelle fit plus de bruit qu'elle ne méritoit; & l'on prétend que le jeu de Mlle. Clairon ne répondit pas tout-à-fait à la grande réputation de cette Actrice. Une longue abfence du Théâtre avoit peut-être déshabitué le Public de l'applaudir. Mlle. Dumefnil joua ce même rôle à Paris la femaine fuivante; & le Parterre, pour la dédommager, fans doute, de ce qu'elle ne l'avoit pas joué à la Cour, la reçut avec des applaudiffemens incroyables, avant même qu'elle récitât le premier

vers.

ATHAMAN, Tragédie de Jacques de la Taille, 1573.

ATHAMAS FOUDROYÉ, Piece en trois Actes, d'un Anonyme, 1623.

ATHÉNAIS, Tragi-Comédie de Mairet, 1636.

Théodofe a fait préfent à Athénaïs d'une pomme qu'elle donne à un Docteur Chrétien à qui elle doit fa converfion. Théodofe regarde cette action comme une infidélité de la part d'Athénaïs, & dit comiquement:

Mon fort eft comparable au fort du premier homme
Son malheur & le mien font fortis d'une pomme.

ATHENAIS, Tragédie de la Grange-Chancel, 1699. La Grange fit les vers fuivans contre le Noble, qu'il croyoit l'Auteur de la Lettre d'un Lanternifte, dans laquelle Lettre on indiquoit cette Tragédie:

Esprit bas & rempant, Auteur du dernier ordre,
Mauvais plaifant, fade Pasquin,

Qui fais d'Efope un Tabarin:

Vraiment, c'eft bien à toi de mordre
Sur des ouvrages applaudis !

Malgré la fureur qui t'anime

Tu feras fur les arts & fur Athénais,

Ce que fit autrefois le Serpent fur la lime,

ATLETTE, Paftorale en trois Actes , en vers, par

Montreux.

ATRÉE ET THYESTE, Tragédie de Crébillon, 1707.

Un Procureur de Paris, nommé Prieur, chez lequel Crébillon, étant jeune, avoit été mis pour apprendre la pratique du Barreau, fe fit porter, quoique vieux & malade, à la premiere repréfentation de cette Tragédie. L'Auteur l'étant allé voir à la fin du Spectacle, Prieur lui dit en l'embraffant: » Je meurs content; je vous ai fait Poëte; » je laisse un homme à la Nation ».

Pour entendre cette Anecdote, il faut fçavoir celle qui fuit. Ce qui détermina Crébillon à la Poëfie, fut une converfation qu'il eut avec ce Procureur. Ils aimoient l'un & l'autre beaucoup les Spectacles; & par les traits qui échapperent au jeune homme dans cet entretien, par le génie qu'il développa, Prieur jugea que la Nature l'avoit difpofé au genre Tragique, & lui conseilla d'entreprendre une Tragédie. Crébillon, qui n'avoit d'autres garans de fon talent pour la Poëfie, que quelques chanfons qu'il ne prifoit guères, fe révolta d'abord contre cette propofition; mais le Procureur vint à bout de le perfuader; & notre Poète choifit pour fon coup d'effai, le fujet de la Mort des Enfans de Brutus. Il préfenta la Piece aux Comédiens qui la refuferent. Défefpéré de l'affront qu'il croyoit avoir reçu, il ne rentra chez Prieur, que pour fe plaindre, avec beaucoup d'amertume & de colere, du défagrément qu'il venoit de lui faire éprouver, & jura de ne faire de vers de fa vie. Prieur effuya le premier feu; puis aidé de l'impulfion fecrette qui portoit ce Poëte vers le Théâtre, il le ramena infenfiblement à commencer une autre Tragédie. Cette Piece fut Idomenée, qui fut fuivie de celle d'Atrée.

M. de Crébillon a fouvent dit à fes amis, qu'à la premiere représentation de cette Tragédie, le

Parterre fut confterné; & qu'il défila fans applaudir, ni fiffler, à la fin de la Piece. L'Auteur racontoit lui-même, qu'il paffa ce jour-là au Caffé de Procope; & qu'il y trouva un Anglois, homme de beaucoup d'efprit, qui, en lui faifant mille complimens fur fa Tragédie, lui dit qu'elle n'étoit pas faite pour le Théâtre de Paris; qu'elle eût réuffi davantage fur celui de Londres. La coupe d'Atrée m'a cependant fait frémir, tout Anglois que je fuis.... Ah! Monfieur, cette coupe!... cette coupe!... Tranfeat à me calix ifte.

ATTENDEZ-MOI SOUS L'ORME, Comédie en un Afte en Profe, avec un Divertissement de du Frefny, 1694.

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Cette Piece a toujours été attribuée à Renard, & fe trouve imprimée dans fes Œuvres, quoiqu'elle foit réellement de du Frefny, de qui Renard l'avoit achetée 300 liv. un jour qu'il avoit grand befoin d'argent. Il eft étonnant que Renard ait fouffert qu'on eût fait imprimer fous fon nom l'ouvrage d'un autre, & plus étonnant encore, qu'il ait lui-même contribué à cette erreur, en s'appropriant cette Piece.

Armand, cet excellent Comique, faififfoit avec une préfence d'efprit finguliere tout ce qui pouvoit plaire au Public dont il étoit fort aimé. Jouant le rôle de Pafquin, dans Attendez-moi fous l'Orme, après ces mots : Que dit-on d'interreant? Vous avez reçu des nouvelles de Flandres; il repliqua fur le champ: Un bruit fe répand que Port-Mahon eft pris. Le Vainqueur de Port-Mahon étoit le Parrein d'Armand.

ATTILA, Tragédie de Pierre Corneille, 1667.

Corneille, piqué de la préférence que les Comédiens de l'Hôtel de Bourgogne donnoient au jeune Racine, que le Public goûtoit de plus en plus, fit jouer cette Tragédie par la Troupe du Palais

Royal. Le célebre la Thorilliere qui y rempliffoit avec fuccès les rôles de Roi, fut chargé de celui d'Attila. Mlle. Moliere repréfentoit Flavie. La Piece fut affez accueillie dans fa nouveauté ; cependant elle ne reparoit plus, depuis longtems, au Théâtre ; ce qui juftifie l'épigramme de Defpréaux. (Voyez Agefilas). Boileau femble reprocher au Public fon ingratitude, lorfqu'il lui adreffe ces vers dans fa neuvieme fatyre.

Et fi le Roi des Huns ne lui charme l'oreille,

Traite de Vifigots tous les vers de Corneille.

ATTILIE, Tragédie Chrétienne de M. Gouvé, 1750. On n'a point représenté cette Tragédie dont on faifoit dans Paris les plus grands éloges, fans doute parce que l'Auteur l'avoit lue à des amis plus ardens qu'éclairés. Auffi dès que l'Acteur fe préfentoit fur le Théâtre pour annoncer les Pieces qu'on devoit jouer les jours fuivans, le Parterre, fans attendre qu'il eût fini de parler, demandoit Attilie avec une forte de démence. Cependant Attilie ne paroiffoit point ; & à chaque annonce il renouvelloit fes clameurs. Enfin comme il redoubloit ses cris & fes inftances: » Meffieurs; dit le Comédien » vous demandez une Piece qui nous eft inconnue ». L'Auteur la fit imprimer; le Plublic la lut, & ne la redemanda plus.

ATYS, Tragédie-Opéra de Quinault & de Lully, avec un Prologue, 1676.

(

C'eft le plus bel Opéra qui eût paru jufqu'alors. Il eut un fuccès étonnant; & quoiqu'il ait été repris affez fouvent, on peut dire que, lorfqu'il a été bien remis, il a toujours fait un extrême plaifir. Tout le monde fçait que Louis XIV ayant demandé à Madame de Maintenon lequel des Opéra elle aimoit le mieux, elle fe déclara pour Atys. Sur quoi le Roi lui répondit: » Atys eft trop heu

reux ».

Il y a un endroit de ce Poëme, au troifieme Acte, qui allumoit finguliérement la bile de Defpréaux : c'eft lorfqu'Idas & Doris chantent en Duo ces paroles fcandaleufes :

Il faut fouvent, pour devenir heureux,

Qu'il en coûte un peu d'innocence.

Ce font ces traits, & d'autres pareils, dont les Pieces de Quinault font remplies, qui ont fait dire justement au même Defpréaux :

Et tous ces lieux communs de morale lubrique.
Que Lully réchauffa des fons de fa musique.

Le même Defpréaux étant à la Salle de l'Opéra à Versailles, dit à l'Officier qui plaçoit les Spectateurs; mettez-moi dans un endroit où je n'entende point les paroles. J'eftime fort la mufique de Lully; mais je méprife fouverainement les vers de Quinault.

L'époque de la premiere représentation de l'Opéra d'Atys, à fa derniere reprise, fera mémorable dans les archives de ce Spectacle. A dix heures du matin on forçoit l'entrée pour prendre des places; & il n'y en avoit plus à midi. Les annales de l'Opéra n'ont peut-être pas d'exemple d'un pareil concours. C'étoit un hommage qu'on crut devoir à Lully; c'étoit une abjuration authentique des harmonieux Concetti qui s'étoient emparés de la Scène, & une proteftation formelle contre les ennemis de notre mufique, après l'expulfion des Bouffons.

ATYS, Parodie en trois Actes, par Dominique, 1710.

ATYS, Parodie en un Ate, de Fuzelier, à la Foire Saint-Germain, 1726.

ATYS, Parodie en un Acte, en Profe, mêlée de Vaudevilles, par Riccoboni & Romagnéfi, aux Italiens,

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