mage public , & de vous assurer du parfait dévoüement, G du profond respect , avec lesquels je serai toute ma vie,
Votre très - humble & très - obéiffant
Serviteur ,, NERICAULT DESTOUCHES,
DAMON, ami d'Ariste , & Amant de
Céliante. LE MARQUIS DU LAURET,
autre ami d'Ariste, & Amant de Mélite, LISIMON, Pere d'Ariste. GERONTE, Oncle d'Ariste. MELITE, Femme d'Ariste. CELIANTE, Sæur aînée de Méliter FINETTE, Suivante de Mélite. UN LA QUAIS.
La Scene eft à Paris chez Ariste.
LE MARI HONTEUX
DE L'ÉTRE.
SCENE PREMIERE. Le The âtre represente un Cabinet de Livres:
Arifte eft afis vis à vis une Table, sur la- quelle il y a une Ecritoire de des Plumes, des Livres, des Instrumens de Mathematique une Sphere.
ARISTE, seul en Robe de chambre. U1, tout m'attache ici. J'y goûte avec
plaisir Les charmes peu connus d'un innocent
J'y vis tranquile, heureux, à l'abri de l'envie ; La folle ambition n'y trouble point ma vie :
A.
Content d'une fortune égale à mes souhaits , J'y sens tous mes désirs pleinement satisfaits. Je suis seul en ce lieu, sans être folitaire, Et toujours occupé, sans avoir rien à faire. D'un travail sérieux veux-je me délasser, Les Muses aussitôt viennent m’y caresser. Je ne contracte point, grace à leur badinage, D'un çavant orgueilleux l'air farouche & sauvage. J'ai mille Courtisans rangez autour de moy: Ma retraite est mon Louvre, & j'y commande en Roy, Mais je n'use qu'ici de inon pouvoir suprême. Hors de mon Cabinet je ne luis plus le même. Dans l'autre appartement toujours contrarié ; Ici , je suis garçon : Là, je suis marié. Marié! c'est en vain que l'on se fortifie Par le grave secours de la Philosophie Contre un sexe charmant que l'on voudroit braver: Au sein de la sagesse il sçait nous captiver. J'en ai fait, malgré moi, l'épreuve malheureuse. Mais ma femme, après tout, est sage & verlueuse; Plus amant que mari, je posede son cæur; Elle fait son plaisir de faire mon bonheur. Pourquoi, contre l'hymnen est-ce que je déclame? Ma fenime est tout aimable ; oui, mais elle est ma
(femme. En elle j'apperçoi des défauts chaque jour, Qu'elle avoit avec art cachez à mon amour. Sexe aimable & trompeur ! c'est avec cette adresse Que vous sçavez des cœurs surprendre la tendresse, Infense que j'étois ! ai-je dů présumer Que le Ciel pour moi seul eûç pris soin de former Ce qu'on ne vit jamais, une femme accomplie? Je l'ai crû cependant, & j'ai fait la folie. C'eft à moi, li je puis, d'éviter tous débats ; De prendre patience, & d'enrager bien bas. Il se met à lire , le coude appuyé sur la table , enforte que Dar.on entre sans être apperçu , @ s'appuye sur le fastiil Arif. Enfuite sirifle dit par reflexion SIS". Tasba ir.
ARISTE. E voilà justement. C'est la vive peinture
C'est toi, qui le premier attaquant ma raison, Sçüs me faire à longs traits avaler le poison, Cruel ami ; c'est toi , dont la langue éloquente Me fit de cet objet une image charmante : Tu vantas la douceur , & sa docilité : Ma confiance en toi fit ma crédulité.
DA MON. repentez-vous ?
ARISTE surpris en l'appercevart.
Ciel! que viens-je d'entendre? Est-ce vous ?
DAMON C'est moi-même. ARISTE.
A quoi bon me surprendre ?
DAMON. Je ne vous surprends point,Vous me parliez; & moi, Je vous réponds.
ARISTE.
Fort bien. Je vous jure ma foj Que je me croyois seul.
DAMON.
A mon tour, je vous jure Que je suis fort surpris d'une telle avanture. Je voi qu'en votre esprit me voilà décrię. Quel crime ai-je donc fait ?
ARISTE, se levant brusquementa
Vous m'avez marié,
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