mage public, de vous affurer du parfait dévouement, & du profond refpect, avec lesquels je ferai toute ma vie, 'MONSEIGNEUR, Votre très - humble & très - obéiffant ACTEUR S. ARISTE. DAMON, ami d'Ariste, & Amant de Céliante. LE MARQUIS DU LAURET, autre ami d'Arifte, & Amant de Mélite. LISIMON, Pere d'Arifte. GERONTE, Oncle d'Arifte. MELITE, Femme d'Arifte. CELIANTE, Sœur aînée de Mélite. FINETTE, Suivante de Mélite. UN LAQUAIS. La Scene eft à Paris chez Arifte. Le Theatre reprefente un Cabinet de Livres: Arifte eft affis vis à vis une Table, fur laquelle il y a une Ecritoire des Plumes, des Livres, des Inftrumens de Mathematique &une Sphere. & ARISTE, feul en Robe de chambre. plaifir Les charmes peu connus d'un innocent J'y vis tranquile, heureux, à l'abri de l'envie ; Content d'une fortune égale à mes fouhaits, Contre un fexe charmant que l'on voudroit braver: En elle j'apperçoi des défauts chaque jour, Que le Ciel pour moi feul eût pris foin de former M SCENE II. ARISTE, DAMON. ARISTE. E voilà juftement. C'eft la vive peinture D'un fage défarmé, dompté par la nature. C'eft toi, qui le premier attaquant ma raifon, Sçûs me faire à longs traits avaler le poison, Cruel ami; c'eft toi, dont la langue éloquente Me fit de cet objet une image charmante : Tu vantas fa douceur, & fa docilité: Ma confiance en toi fit ma crédulité. DAMON. Vous en repentez-vous ? Eft-ce vous? ARISTE furpris en l'appercevant. DAMON, C'eft moi-même. ARISTE. A quoi bon me furprendre? DAMON. Je ne vous furprends point, Vous me parliez; & moi, Je vous réponds. ARISTE. Fort bien. Je vous jure ma foi Que je me croyois feul. DAMON. A mon tour, je vous jure Que je fuis fort furpris d'une telle avanture. Je voi qu'en votre efprit me voilà décrié. Quel crime ai-je donc fait ? ARISTE, fe levant brusquement Vous m'avez marié, |