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te, dit elle au Roi, quelqu'un de mes domeftiques qui ignorant que votreMajesté fût dans cette chambre, & s'étant après apperçu de la faute qu'il avoit faite, s'eft retiré tout étonné, & fans avoir l'affûrance de répondre à votre Majes té. Le Roi fe paya de ce difcours, & peu aprés s'étant retiré,& ayant emmené la Reine avec lui, il donna sujet à mon maître & à Barfine, de s'entretenir de cette rencontre le reste de la journée.

La Reine du depuis faisant réHéxion à cet accident, ufa dans fes vifites de plus de précautions qu'ele n'avoit fait auparavant, & dona tous les ordres imaginables our empêcher que fes menées ne ffent point découvertes. Ce fut a ce temps là que toute la Cour at troublée du deüil du Roi, & e par fon commandement elle angea d'habits & de face pour elque temps. La mort d'Ephef.

Tome II.

T

pour les déplaifirs les mêmes fentimens qu'elle même. Ce malheur privoit mon Prince de fa vuë;mais il fe paffoit peu de jours, qu'elle ne le confolat dans les ennuis qu'il en recevoir, par quelque mot de fa main que Tireus lui apportoit chez Barfine, & que mon Prince lifoit & baifoit avec des tranfports qui feuls étoient bien capables de découvrir la grandeur de fa paffion. Il me fouvient qu'un jour ilen reçut un de qui les paroles étoient peu près femblables à celles-ci.

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LA REYNE STATIRA;
au Prince Oroondate.

I

L ne feroit pas jufte que tandis que mon mari & ma pauvre fœur s'abandonnent à la douleur, je couruffe feule à des fujets de joye, & je fuis! pardonnable fi pendant quelques momens je perds la vuë de ce que j'aime pour confoler celle qui vient de perdre

pour les déplaifirs les mêmes fentimens qu'elle même. Ce malheur privoit mon Prince de fa vuë;mais il fe pafloit peu de jours, de jours, qu'elle ne le confolât dans les ennuis qu'il en recevoir, par quelque mot de fa main que Tireus lui apportoit chez Barfine, & que mon Prince lifoit & baifoit avec des tranfports qui feuls étoient bien capables de découvrir la grandeur de fa paffion. Il me fouvient qu'un jour il en reçut un de qui les paroles étoient à peu près femblables à celles.ci.

LA REYNE STATIRA, au Prince Oroondate.

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L ne feroit pas juste que tandis que mon mari & ma pauvre fœur s'abandonnent à la douleur, je couruffe feule à des fujets de joye, & je fuis pardonnable fi pendant quelques momens je perds la vue de ce que j'aime, pour confoler celle qui vient de perdre

de bien courtes à ma vie; te pas que je la doive aimer puisque. vous eft importune, en vous obligean. à des actions que vous jugez condamnables: mais aussi je ne la puis hair, puifque par ces efforts que vous faites à votre humeur pour fa confervation, vous témoignez qu'elle vous eft chere.

Ils en écrivirent plufieurs autres quiadouciffoient un peu les ennuis de mon maître, & la belle Barfine prenoit tant de foin pour lui faire paller avec quelque douceur ce temps de fa relegation, que fi véritablement il n'étoit confolé, il feignoit au moins devant elle qu'il étoit très-foulagé par les charmes de fa converfation. Les premieres journées du grand deüil étant ex. pirées, il fut permis à la Reine de le revoir; mais elle eut beaucoup plus de commodité quelque temp après, lorfque le Roi après avoi

de bien courtes à ma vie; ce pas que je la doive aimer puifqu'e. vous eft importune, en vous obligean. à des actions que vous jugez condamnables: mais auffi je ne la puis hair, puifque par ces efforts que vous faites à votre humeur pour fa confervation, vous témoignez qu'elle vous eft chere.

Ils en écrivirent plufieurs autres quiadoucifloient un peu les ennuis de mon maître, & la belle Barfine prenoit tant de foin pour lui faire paffer avec quelque douceur ce temps de fa relegation, que fi véritablement il n'étoit confolé, il feignoit au moins devant elle qu'il étoit très-foulagé par les charmes de fa conversation. Les premieres journées du grand deüil étant expirées, il fut permis à la Reine de le revoir; mais elle eut beaucoup plus de commodité quelque temp après, lorfque le Roi après avoi

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