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tus & Caffius pour difciples. Lenous ouvrit fon école après avoir fuivi Pom- GR A Mpée dans toutes fes expéditions militai- MAIRE, res. Cæcilius s'éloigna de la conduite de fes confreres, qui n'expliquoient que les Poëtes du bon vieux temps, & il fut le premier qui lut dans fon école Virgile & les nouveaux Poëtes. Verrius Flaccus, Précepteur des petits-fils d'Auguste, alluma parmi fes difciples une émulation louable, en donnant des prix à ceux qui avoient le mieux traité les fujets propofés. C. Jul. Hyginus, Garde de la Bibliotheque Palatine, eut le Poëte Horace pour ami & l'Hiftorien Licinius pour protecteur. Caïus Meliffus contemporain d'Hygin dreffa par l'ordre d'Augufte les Bibliotheques dont ce Prince voulut enrichir le Portique d'Octavie. M. Pomponius Marcellus fut fi zélé pour la pureté de la langue latine, qu'il ofa reprendre l'Empereur Tibere, & lui repréfenter qu'il pouvoit donner le droit de Bourgeoifie aux hommes, non aux mots. Valerius Probus marcha fur les pas de Marcellus, & dans la vue d'arrêter le cours d'une foule de mots nouveaux qu'on s'efforçoit d'introduire, il s'attacha à faire des obfervations fur

l'ancien langage, pour y ramener fon

GRAM- fiecle (m).

MAIRE, Les Romains, ainfi que les Grecs, LANGUES avoient leurs Philologues. Varron, lẹ

plus docte des Romains, fe fit un grand nom par les cinq cents volumes qu'il compofa fur différentes matieres (n).

Dès le regne de Tibere, la langue latine commença à fe corrompre: elle perdit cet air fimple & naturel qui faifoit fa beauté, pour prendre je ne fais quoi d'affecté & de puérile: on voulut avoir trop d'efprit; & parce que le goût avoit baiffé, on crut faire beaucoup que d'orner la diction de figures, & de l'hériffer de pointes; c'étoit les jeunes gens qui avoient donné cours à cette forte demode: mais les plus habiles eftimoient le langage des anciens, & les Grammairiens s'attacherent à les expliquer.

Du temps de Claude, (de Néron & de Vefpafien, felon quelques uns Afconius Pedianus fe rendit célebre par fes Commentaires fur Ciceron: il fervit de modele aux critiques & aux Scho liaftes latins qui le fuivirent. Sulpice Apollinaire qu'on place fous Antonin

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(m) Suetonius de illuftribus Grammaticis. (n) Agell. Noct. Attic. lib. 3. cap. 10%

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Pie, éclaircit Térence (o). Evantius travailla fur le même Poëte (p). Donat GRAM& Servius illuftrerent Virgile par leurs MAIRE, favantes notes (q). D'autres pour mettre à profit leurs lectures, fe contenterent de faire des extraits de bons auteurs, & d'en donner des compilations; telles font les nuits attiques d'Aulu-Gelle (r), laborieux recueil de ce qu'il avoit appris de plus beau par la lecture des auteurs, ou par la converfation des Savants, & auquel il ne manque qu'un choix plus judicieux des matieres, & qu'un ftyle moins dur & moins barbare. Telles font encore les Saturnales de Macrobe (s), curieufe compilation de tout ce qu'il favoit fur les antiquités, rapporté dans les propres termes des auteurs, parce qu'il cherchoit moins à briller qu'à inftruire. Enfin il y eut des Grammairiens qui fe tenant dans les bornes de leur profeffion d'une maniere plus précise, écrivirent fur les différentes parties de la Grammaire latine. (o) Calvis, Chronol. an. 163. (P) Baillet, Gramm. ch. 622. (a) On met le premier fous Conftance, & le lecond fous Honorius.

) Il vivoit fous Marc-Aurele.

(s) Il floriffoit fous Théodofe & fes enfants,

Cenforin, l'homme le plus docte de

GRAM- fon fiecle, fit un livre des accents que MAIRE, Prifcien cite: Nonius Marcellus en fit LANGUES un fur la propriété des mots: Festus

contemporain du dernier, après avoir abregé Verrius Flaccus (t), a été abregé lui-même par Paul Diacre: ainfi le mérite de ces écrivains ne confiftoit bien fouvent qu'à fe copier les uns les autres; ce qui les a tellement confondus, que le nom de l'auteur des inftructions Tur la Grammaire eft aujourd'hui un problême pour les favants; les uns attribuent ces cinq livres à Charifius, les autres à Diomede.

Les Clercs & les Moines étudierent toujours la langue latine: mais cette langue avoit perdu fa pureté & fa nobleffe. Ce ne fut que dans le quatorzieme fiecle que quelques génies plus heureux s'appliquerent à lire Ciceron & Sallufte, qui avoient été fort négligés, & cette lecture rendit le ftyle plus poli & plus élégant. Laurent Valle fit remarquer la barbarie des fiecles précédents, & Domitio Calderini fit connoître la méthode d'expliquer les anciens

(t) Auteur d'un Traité de la fignification des mots.

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en joignant le fecours de l'érudition à celui de la Grammaire.

GRAMQuand le latin ceffa d'être une lan- MAIRE, gue vulgaire, on fe mit à chercher di LANGUES vers moyens de l'enfeigner, fur tout dans les deux derniers fiecles; quelquesuns le montrerent par l'ufage: c'eft la conduite qu'on tint envers Montagne (v), & qui de nos jours a été renouvellée avec fuccès à la vue de tout Paris.

On crut pendant long-temps qu'il n'y avoit rien de mieux que d'employer tous les mots latins dans un difcours fuivi: ce fut fur ce plan que Coménius fit fon Janua Linguarum, livre qui après avoir fait les délices de toute l'Europe, n'a pu conferver fa réputation: d'autres en introduifant les Tables, s'imaginerent abréger une étude, qu'ils rendirent par-là beaucoup plus difficile: enfin le plus grand nombre fe déclara pour les Méthodes, où les préceptes furent d'abord expofés en Latin, & enfuite en langue vulgaire.

Les Dictionnaires, autre fecours pour l'intelligence des langues mortes, parurent dès le quinzieme fiecle. On vit (v) Effais, liv, 1, ch. 25.

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