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facré au corps de Jefus Chrift, & fe tournant vers l'Occident, defcendra Liv. III. bors du Sanctuaire: il donnera la bénédiction au peuple, en faisant le figne Cн. III. de la croix avec la patene, & tous adoreront, fe profternant jufqu'à terre, petits & grands, puis on commencera à donner la Communion. Chaque Laïque en la recevant fe profternera jusqu'à terre devant l'Autel de Dieu & chacun communiera la tête découverte. Après que les hommes auront communié, le Prêtré donnera comme auparavant la bénédiction avec la patene, & il ira à l'endroit où font les femmes, précédé d'un Diacre portant un cierge allumé: & lorsqu'il paffera tous les Laïques découvriront leurs têtes &fe profterneront devant Dieu..... Lorfque le Prêtre fera arrivé au lieu où font les femmes, avant que de leur donner la Communion, il fera la bénédiction comme auparavant avec la patene, ainsi qu'après, & de même lorfqu'il fera revenu à l'Autel il fe retournera vers l'Occident, & donnera la bénédiction au peuple, qui cependant étant profterné jusqu'à terre, & adorant le Seigneur, dira: Souvenez-vous de nous, Seigneur, lorfque vous viendrez en votre Royaume: la Confeffion, il n'y a qu'un Pere faint, &c. &celle qui regarde la foi de l'Euchariftie, dont il a été parlé ci-deffus. Dans un Traité intitulé: Canon pour recevoir le faint corps, il eft dit Autreque celui qui doit recevoir la Communion doit demeurer debout derriere le Prêtre durant toute la Liturgie, fans parler à perfonne & fans s'appuyer, finon par un extrême befoin: enfuite être incliné refpectueusement devant le Seigneur, jufqu'à ce qu'il ait reçu l'Euchariftie des mains du Prétre, fe prof ternant trois fois devant le faint corps, & ayant la tête découverte.

c. 7.

On ne fait pas avec le même détail les cérémonies qui fe pratiquent Difcipline des Syparmi les Syriens. Il y a dans le Nomocanon d'Albufarage une ancienne riens fur Constitution de Jacques d'Edeffe, qui marque que le Prêtre ayant dit Sancta ce fujet. Sanctis, éleve & montre au peuple les facrés Myfteres pour témoignage ; qu'enfuite fe dit la Confeffion, Unus Pater fanctus, & le refte. On ne peut douter que ces paroles ne fignifient quelques prieres femblables à celles que nous avons rapportées, tant de Barfalibi que de la Liturgie, & des Hymnes que les Diacres chantent dans l'Eglife Jacobite Syrienne, auffibien que parmi les Neftoriens & les Orthodoxes, dont le fens fe rapporte à la préfence réelle : & tout ce qui précede & accompagne la Communion le confirme affez.

l'adora

Nous ajouterons une preuve d'un autre genre, & dont chacun eft ca- Preuve de pable. C'est une mignature ancienne qui fe trouve dans un manufcrit tion tirée cophte des quatre Evangiles écrit pour Marc fils de Zaraa, Patriarche d'un MS. d'Alexandrie, ordonné vers l'an de Jefus Chrift 1164. par Michel Mé- cophte. tropolitain de Damiette. Au Chapitre XXVI. de S. Matthieu, Jefus Chrift

Perpétuité de la Foi. Tome IV.

С с

Difcipline

siens.

Liv. III. elt représenté devant un Autel fur lequel il y a des Hofties ou petits pains CH. III. marqués d'une croix: S. Pierre eft profterné & reçoit ainfi la Communion. Au deffus de la figure il y a ces mots en arabe. Notre Seigneur Jefus Chrift donnant à fes difciples du pain qu'il avoit confacré, & qu'il avoit fait fon corps & fon fang. On reconnoît dans cette figure la difcipline pratiquée dans l'Eglife Jacobite d'Alexandrie. Le Manufcrit eft à la Bibliotheque du Roi, où il a été vu par un grand nombre de Proteftants, & autrefois par M. le Moine, Profeffeur en Théologie en Hollande, qui avoit oui dire à quelqu'un qu'on tenoit ce livre caché, parce qu'il y avoit quelque chofe qui n'étoit pas favorable à la créance de l'Eglife Romaine, & qui ne le vit pas fans étonnement, lorfqu'il lui fut montré en présence de feu M. de la Croix Interprete du Roi, & de moi, par M. Clément Garde de la Bibliotheque du Roi. On ne trouve pas néanmoins qu'il ait jamais fait ufage de cette découverte pour rendre témoignage à la vérité. Dans la Liturgie Neftorienne il eft prefcrit que le Prêtre, lorfqu'il aura des Nefto- fait la fraction de l'Hoftie adorera devant l'Autel; c'est-à-dire, qu'il fera une profonde inclination, mais fans fe profterner: enfuite tenant fa main élevée, dans laquelle il y aura une particule confacrée, il la montrera au peuple, afin que chacun participe à la bénédiction & à la confignation; c'està-dire, à la cérémonie de mêler ensemble les efpeces, en faifant le figne de la croix fur le pain confacré avec une particule trempée dans le calice. Puifque les Proteftants n'ont jamais eu d'argument plus fort à oppofer aux Catholiques, finon celui qu'ils tiroient du défaut de l'élévation & de l'oftenfion de l'Euchariftie; dès qu'on en trouve la pratique dans toutes les Eglifes d'Orient la difficulté eft finie. Mais il y a trois caracteres certains de l'adoration, en y comprenant l'élévation que les Proteftants veulent qu'on regarde comme le principal. C'est véritablement celui qui frappe d'abord; & comme l'Eglife Latine rend à Jefus Chrift dans l'Euchariftie le culte d'adoration lorfqu'on montre. & qu'on éleve le S. Sacrement, dans lequel ncas le croyons véritablement préfent, fi on ne De Morib.. l'éleve pas, ce défaut a pu faire croire qu'on ne l'adoroit pas. Ainfi parce Ethiop. que Zaga-Zabo Ethiopien, fur le récit duquel Damien de Goez compofa

Objection fur les Ethiop.

fa Relation, avoit dit qu'on n'élevoit pas en fon pays l'Eucharistie, comme il voyoit faire en Portugal, des Auteurs ont accufé les Ethiopiens de ne la pas adorer, ce qui eft faux, car ils fuivent en tout la Liturgie d'Alexandrie.

Le caractere qui eft comme le fecond, confifte dans les marques extérieures de respect que les Chrétiens rendent aux dons fanctifiés, & on n'en peut fouhaiter de plus claires & de moins équivoques que celles qui fe trouvent décrites dans les Rituels dont nous avons rapporté les

témoignages. Car outre la fimple inclination qui pourroit fuffire dans ces Liv. III. Eglifes, où la coutume eft d'affifter debout à tous les Offices, il eft mar- CH. III. qué que les Chrétiens fe profternent jufqu'à terre, & cela s'appelle encore parmi eux peтávosa, pénitence, parce qu'ils font beaucoup de pareils profternements lorfqu'ils demandent à Dieu pardon de leurs péchés; & c'est une partie des pénitences que les Confeffeurs leur impofent. Ils ont la tête découverte, chofe encore plus rare en des pays où on ne se découvre pas enfin les luminaires avec lesquels on accompagne le Sacrement lorsqu'on le porte au quartier des femmes forment une preuve nouvelle.

adreffées

à Jefus

dans l'Eu

chariftie

l'adora

Mais le caractere le plus effentiel eft que les Grecs & tous les Orien- Prieres taux adressent leurs prieres à Jefus Chrift dans l'Euchariftie, en quoi ils reconnoiffent qu'il y eft véritablement préfent avec fa divinité. Car on Chrift ne peut demander qu'à Dieu la rémiffion des péchés, la fanctification & la vie éternelle. Or il eft clair par diverfes prieres qui ont été rappor- prouvent tées, que les Grecs & les Orientaux les adreffent à Jefus Chrift comme tion. préfent. On y lit que les Anges environnent les Autels, & y voient les Mysteres avec tremblement. Ils les repréfentent auffi quelquefois en cet état d'adoration autour de l'Autel; & on en a un exemple dans l'Atteftation de Denys Partriarche de Conftantinople, où eft représenté Jefus Chrift en figure d'enfant dans le difque facré ou patene, le calice à côté, & des Chérubins tout autour.

On peut juger après ce qui a été rapporté dans ce Chapitre, fi M. Claude a eu raifon de dire & de foutenir jufqu'à la fin fans aucune preuve, finon de quelques témoignages d'Auteurs fort méprifables, que les Grecs & généralement tous les Chrétiens, excepté ceux de l'Eglife Romaine, n'adoroient point l'Euchariftie.

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Preuve de la foi des Grecs & des Orientaux fur la préfence réelle, parce qu'ils croient divers miracles de l'Euchariftie.

L'Argument que les Catholiques tirent des miracles de l'Euchariftie, La créan

ce des mi

dont il fe trouve des témoignages incontestables dans l'Antiquité la plus racles de reculée, n'eft pas une des moindres preuves dont ils fe fervent contre les l'Eucha Proteftants. Car il eft certain qu'on ne peut croire comme véritables de riftie eft tels miracles fans reconnoître la préfence réelle. Il ne s'agit pas de la vé- ve de la foi rité ou de la fauffeté du récit de ceux qui les rapportent ou qui les re- catholiq.

une preu

LIV. III. çoivent comme véritables: ils ne peuvent être ni crus ni inventés par CH. IV. ceux qui ne la croient point. Donc les Grecs qui rapportent & qui

croient ces fortes de miracles, & les Orientaux qui les reçoivent de même, ont une créance fur l'Euchariftie toute différente de ceux qui n'y

reconnoiffent aucun changement.

Miracles Un des plus anciens miracles de ce genre, eft celui que rapporte S. anciens. Cyprien, d'une petite fille qui ayant été fouillée par du vin offert aux

P. 133. ed.
Ox.

1. 8. c. 5.

Idoles, pendant que fes parents s'étoient enfuis à caufe de la perfécution,

ne put recevoir l'Euchariftie à laquelle on la préfenta, mais la rejeta avec des contorfions & des mouvements qui n'avoient rien de naturel. Cypr. de Ce faint Martyr en rapporte d'autres, comme de celui qui ouvrant l'endroit Lapfis où il avoit mis l'Euchariftie, en vit fortir du feu: d'un autre qui ne trouva que de la cendre. Une femme Macédonienne, du temps de S. Jean ChrySozom. foftome, trouva que le pain qu'elle avoit apporté pour le prendre au Niceph. lieu de l'Euchariftie s'étoit endurci dans fa bouche comme une pierre. 1. 13. C. 7. Sainte Gorgonie fut guérie d'un mal qui paroiffoit incurable, ayant raGreg. Naz. maffé les reftes précieux de l'Euchariftie, & les ayant mêlés avec fes larDe Obitu mes. S. Satyre, frere de S. Ambroife, les ayant mis à fon cou, & s'étant Sat. c. 43. jetté à la mer, fut fauvé du naufrage: & S. Auguftin rapporte qu'un Op. Imp. 1.3.c.162. nommé Acacius qui avoit prefque perdu la vue, fut guéri miraculeufement par l'Euchariftie que fa mere lui mit fur les yeux en forme de cataplafme. On ne parlera pas de divers autres miracles marqués par les Auteurs des fiecles fuivants, & qui font en très-grand nombre.

Or. II.

fleurs.

Agapius Les Grecs modernes, & ceux du moyen âge en ont rapporté plufieurs. en rappor- Agapius, Religieux Grec, qui fit imprimer en 1640. un livre en langue te pluvulgaire, intitulé: le Salut des pécheurs, en a recueilli quelques-uns, & les Auteurs de la Perpétuité fe font fervis de fon autorité contre M. Claude. Le livre à été traduit en arabe il y a déja plufieurs années par les Chrétiens du pays, non pas par un Miffionnaire qui n'en étoit pas capable, & ils le lifent avec édification. Mais afin de faire voir que ce n'est pas feulement dans les Auteurs récents que fe trouvent de pareils miracles, on en rapportera de plus anciens, tirés d'Auteurs confidérables dans leurs Eglifes.

bites.

MS. Arab.

Ainfi que Les Jacobites ont parmi leurs Saints un Vaza fils de Rejah, qu'ils diLes Jacofent avoir été converti à la Religion Chrétienne de Mahométan qu'il Hift. Alex. étoit, par un miracle de S. Mercure, qui le tranfporta de la Vallée de la Mecque au Monaftere de S. Macaire. Ce Vaza avoit écrit fa Vie, dans. laquelle il rapporte qu'il y avoit eu à Bagdad un jeune Seigneur nommé Hafchami, qui alloit dans les Eglifes, & prenoit plaifir à répandre les faints Myfteres quand on célébroit la Liturgie. Il arriva un jour qu'é

tant prêt à faire comme à fon ordinaire, il vit fur la patene facrée un Liv. HI. Enfant, & il lui parut que le Prêtre le divifoit par morceaux, & qu'il CH. IV. donnoit fa chair aux Communiants. Il fut encore plus furpris lorfque ceux qui l'accompagnoient lui protefterent qu'ils ne voyoient que du pain & du vin. Il s'adreffa au Prêtre après la fin du Service. Celui-ci lui enseigna comment le Seigneur Jefus Chrift prit du pain & du vin, qu'il diftribua à fes Difciples, leur difant: Prenez, mangez, ceci eft mon corps, buvez ceci qui eft mon fang. Ses Difciples, ajouța-t-il, nous ont enfeigné une priere que nous prononçons fur le pain & fur le vin, lorfque nous les offrons deffus l'Autel: le pain eft changé, & il eft fait chair, & le vin eft fait fon fang, comme Dieu vous l'a fait voir aujourd'hui. Cependant à les voir extérieurement, c'est du pain & du vin; car il n'y a perfonne au monde qui eut pu recevoir de la chair crue, & du fang nouvellement répandu Cette Hiftoire eft rapportée à la fuite des Vies des Pa- Perpét. triarches d'Alexandrie écrites par Sévere Evêque d'Aschmonin, dans la Tom. 3. Vie de Philothée, qui eft le foixante-troifieme, écrite par Michel Evêque de Tanis. Ce Patriarche fut ordonné l'an de Jefus Christ 982.

Cette même Hiftoire fe trouve en différents Manufcrits; ce qui fait voir que ceux qui la rapportent n'y voyoient rien d'impoffible felon la créance de leur Eglife. Sévere, l'Auteur des Homélies de toute l'année, & divers Théologiens, reconnoiffent auffi la poffibilité de femblables miracles, puifqu'après avoir dit qu'on devoit croire fans aucun doute que Euchariftie étoit le corps & le fang de Jefus Chrift, ils ajoutent, comme Dieu l'a quelquefois fait voir à des Saints.

P. 710,

Dans la Vie du Patriarche Chriftodule, qui eft le foixante-fixieme, Autre miordonné l'an de Jefus Chrift 1047. il eft parlé d'un Anachorete nommé racle. Pierre, auquel ils attribuoient plufieurs miracles. Il avoit été ordonné. Prêtre; mais depuis qu'il s'étoit renfermé dans une cellule, il n'avoit plus célébré la Meffe, & il avoit un doigt toujours enveloppé. Avant qu'il mourût, fon Difciple lui fit tant d'inftances, qu'il obtint que l'Anachorete lui montrât fon doigt, qui étoit rouge à l'extrêmité comme fi on l'eût trempé dans du fang, & il lui dit. Un jour que je célébrois dans l'Eglife appellée Hamara, tenant le calice & ayant un doigt fur le bord, je dis en moi-même: Eft-il poffible que cela foit fait le fang de Jefus Chrift? Auffi-tót le vin qui étoit dans le calice bouillonnant s'éleva jusqu'au bord, mon doigt en fut teint comme vous voyez; & ma furprise fut fi grande, que depuis ce temps-là je n'ai point célébré la Meffe, & je ne la célébrerai jamais. Abu- Tar. Armi felah rapporte une Hiftoire femblable, fi ce n'eft pas la même.

Dans la Vie de Simon, Patriarche quarante-deuxieme, vers l'an 700,

il eft rapporté qu'on lui donna du poifon par trois fois, fans qu'il em

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