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Dieu avec piété & componition, pour lui rendre graces de ce qu'il a bien Liv. III. voulu les faire participer au corps & au fang du Seigneur; mais ils ne Сí. VI. doivent pas s'amufer à des délices, & à une molleffe comme eft celle de prendre les bains d'eau chaude. Que s'il arrivoit une maladie mortelle, on pourra ce jour-là faigner le malade. Dans les Pénitentiaux Grecs, parmi Morin. append. les queftions que le Confeffeur fait au Pénitent, on lui demande s'il n'a de Pœnit. point vomi après la Communion. Suivant celui qui porte le nom de Jean le Jeûneur, la pénitence eft telle. Celui qui a vomi après la divine Communion, sera séparé pendant quarante jours de la fainte Table: de plus il chantera tous les jours le Pfeaume L, & fera chaque jour cinquante métanées ou profternements jufqu'à terre, quand même cela lui feroit arrivé par pur accident. Car encore qu'il ne croie pas y avoir donné occafion, cela lui doit être arrivé néanmoins à cause de quelques péchés. Dans un autre Pénitentiel anonyme qui fe trouve en divers manufcrits, avec l'abrégé des Canons de Blastarez. Le Prêtre ou le Diacre qui renverse les dons facrés, fera pénitence durant deux ans : il fera de plus dire douze Liturgies, & il jeunera ne mangeant que des chofes feches: il fera cent profternements, & il chantera fur le lieu même le Pfeaume Beati immaculati. Il eft ordonné enfuite que le Prêtre qui n'aura pas affez de foin des chofes faintes qui lui auront été mises entre les mains, en forte qu'elles foient confumées par quelque animal immonde, fera une pénitence de trois ans. Dans les articles fuivants. Le Prêtre qui, en rompant & diftribuant le pain euchariftique, en laiffera tomber quelque particule, fera deux cents profternements.

T. 1.C.37

Il fe trouve plufieurs femblables Conftitutions dans un Nomocanon Monum. donné au public par M. Cotelier. Le Prêtre qui dormira avec fa femme, Eccl Gr. & qui célébrera la Liturgie le même jour fera en pénitence un an, & fera par jour cent profternements. Au Chapitre LVII. Le Prêtre qui aura répandu l'Euchariftie fera deux ans en pénitence: il fera célébrer douze Liturgies. Si c'eft le pain qui est tombé, il le prendra: fi c'est le vin, on mettra ce qu'on en pourra recueillir dans un trou qu'il fera fous l'Autel. S'il tombe quelque chofe d'immonde, il le faut mettre à part & le jetter dans le feu : les chofes faintes qui reftent, il les faudra prendre avec du vin. Dans la verfion de M. Cotelier Tointa Xurougyías ẞ eft ainfi traduit, duodecies offcium recitet: qu'il récite douze fois l'Office, & ce n'eft pas là le fens. On voit bien que ce favant Traducteur trouvoit une difficulté très-bien fondée pour ne pas interpréter ces paroles de la Meffe: car il n'y avoit pas. d'apparence qu'un Prêtre en pénitence la pût célébrer; puifque la premiere regle étoit que durant ce temps-là, il étoit exclus du miniftere des Autels. Mais les Pénitentiaux Syriens, entr'autres le Traité de Denys Bartalibi, nous ont donné l'éclairciffement néceffaire; car on y trouve

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Liv. III. la même chose. On voit donc que parmi les oeuvres de pénitence, on CH. VI. ordonnoit de faire célébrer une ou plufieurs Liturgies, pour lesquelles il

Témoign. de Dofith, & du Syn.

Paris,

Buchor.

falloit donner une rétribution, en forte que c'étoit une espece d'aumône introduite également pour les Laïques & pour les Prêtres. Au Chapitre LVIII. Le Prêtre qui néglige les chofes faintes, en forte qu'elles foient mangées par quelque animal immonde, fera pénitence pendant trois ans. Chapitre XC. Celui qui durant la Meffe, par la malice du diable ennemi de tout bien, aura le malheur de répandre l'Euchariftie, fera un an de pénitence, & tous les jours excepté le Dimanche & le Samedi, il fe profternera cent fois. Mais cette pénitence eft étendue jufqu'à trois ans dans un autre Canon rapporté au nombre 143. Au Chap. CCLXXIII. Celui qui ayant communié, & qui ayant encore le faint don dans la bouche, le crachera de maniere que quelque animal domeftique, un mouton, une abeille s'attachent deffus, fera pénitence durant quatre ans se profternant cent fois. Il fe trouve plufieurs femblables Canons dans d'autres Pénitentiaux : & il n'est pas néceffaire d'en rapporter un plus grand nombre, puifque les Grecs ont affez témoigné dans ces derniers temps, combien ils étoient offenfés & furpris de la hardieffe de M. Claude.

C'est ce qu'ils ont marqué dans le Synode de Jerufalem en 1672, que le Patriarche Dosithée, qui y présidoit, a fait imprimer en Moldavie plude Jerufal fieurs années après. Voici donc comme il y eft parlé de l'objection de p. 334. ed. M. Claude. C'est au reste la chofe du monde la plus ridicule, que de conp. 91, ed. clure que les Grecs ne reconnoiffent pas le changement réel & véritable du pain au corps de Jefus Chrift, parce que quelques Prêtres Orientaux confervent le pain facré dans des vafes de bois dans l'Eglife, mais hors du Sunctuaire le tenant fufpendu à une des colonnes. Nous ne nions pas que quelques pauvres Prêtres tiennent le corps de Notre Seigneur dans des vafes de bois: car Jefus Chrift n'est pas honoré par des marbres & d'autres pierres de prix; mais il demande de nous une foi faine & une conscience pure. Voy. Déf. C'est ce qui a rapport à ce que dit S. Paul: Nous avons un tréfor dans de la Perp. des vafes de terre. Mais où les Eglifes ont le moyen de le faire, comme ici

P. 304.

en Jerufalem, le corps du Seigneur eft confervé avec bonneur dans le Sanctuaire de chaque Eglife; étant toujours éclairé d'une lampe à fept branches. Je m'étonne auffi comment les hérétiques ayant vu en quelque Eglife le corps de Notre Seigneur fufpendu hors du Sanctuaire, dont peut-être les murailles tomboicnt de vieilleffe, en ont conclu de pareilles abfurdités : & qu'ils n'ont pas vu que fous l'hémicycle du Sanctuaire, Jefus Chrift eft représenté sous la forme d'un enfant dans la patene, ce qui auroit du leur faire connoître que comme les Orientaux ne représentent pas dans la patene, le type, la grace ni aucune autre chofe, mais Jefus Chrift même, ainfi ils croient que le pain

de l'Euchariftie n'eft point autre chofe quelconque, mais qu'il cft fait fubf- Liv. III tantiellement le corps de Notre Seigneur (c). Le miracle que rapporte Nec- CH. VL tarius, d'une particule des Préfanctifiés, qui étant trouvée dans une Eglife de Candie, après un long efpace d'années, jeta une odeur merveilleuse lorfqu'on la mit fur le feu pour la deffécher, eft encore une preuve inconteftable du refpect qu'ont les Grecs pour l'Euchariftie. Il faut préfentement parler des Orientaux; mais ce fera après avoir fait une remarque dans laquelle on reconnoîtra la mauvaise foi avec laquelle le Miniftre Claude a traité cette matiere.

tion de M..

Orient.

Il a affirmé dans fa premiere Réponse, fans jamais s'en être rétracté, Téméraique toutes les fectes & Communions féparées de l'Eglife Romaine avoient re affirma ignoré l'adoration du S. Sacrement & la réalité : & une de fes preuves Claude est, qu'on n'y connoît pas tous ces inconvénients, qui font des fuites fur les néceffaires de la préfence réelle. Une affirmation auffi pofitive, fuppofe une connoiffance exacte de la difcipline de ceux dont on parle ; & il eft clair qu'il ne favoit pas feulement leurs noms; qu'il n'avoit jamais vu un feul de leurs livres ; & que quand il a demandé qu'on lui prouvât qu'ils obfervoient cette difcipline fondée fur l'opinion de la préfence réelle, il a cru qu'on ne pourroit jamais le faire. Or nous espérons montrer clairement, non par des raisonnements, mais par des preuves de fait, combien il s'eft trompé sur ce sujet.

en droit

aux Pro-

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Quand on n'auroit pas de connoiffance du détail de plufieurs prati- On feroit ques qui regardent le refpect que les Orientaux rendent à l'Euchariftie, de deman on a fi solidement prouvé leur créance, l'adoration qu'ils lui rendent, der des & les autres points effentiels, qu'en difpute réglée on pourroit fuppofer preuves que toutes les fuites de cette créance doivent s'y trouver néceffairement. teftants. On feroit auffi en droit de demander aux Proteftants qu'ils prouvaffent par de bonnes autorités, qu'en Orient on n'a pas plus d'égard à ce qui reste après la Communion qu'à du pain & à du vin ordinaire; que la pratique commune eft de ne pas donner la Communion aux malades; qu'on ne se met pas en peine quand l'Eucharistie eft profanée ou répandue; & affurément ils ne le pourroient prouver. Mais graces à Dieu, les Catholiques n'ont pas befoin de s'en tenir à ces preuves négatives, & ils en ont affez de positives pour confondre fur cet article les ennemis de l'Eglife, ainfi que fur tous les autres.

Ce qui a été rapporté ci-deffus des principales cérémonies obfervées Cérémo dans la célébration de la Liturgie, pourroit fuffifamment prouver le ref

(c) Τον δε Χρισόν ἐκ ἔἶδον ὑπὸ τὸ ἡμικύκλιον τῇ ἁγία βήματος ἴσορώμενον ὡς βρέφος ἔνδον τῷ δίσκο ἵνα ἴδωσιν ὅτι ὡς ἱσορᾶσιν οἱ ἀναβολικοὶ ἔντος το δίσκο, ε τυπον, & χάριν, ἐκ ἄλλοτι ἀλλ ̓ αὐτὸν τὸν Χρισὼν ἔπω πιγένεσι τὸν ἄρτον τῆς ευχαρισίας μετὰ τὸν ἁγιασμὸν γίνεσθαι ἐσιωδῶς τὸ σῶμα το κυρία..

nies qui précedent la Liturg,

Liv. III. pect avec lequel les Orientaux honorent l'Euchariftie, puifque cette atCH. VI. tention jufqu'aux moindres circonftances, marque certainement qu'ils la

Préparation du

pain.

Difpofitions extérieures du

brer.

29.

regardent comme le véritable corps & le fang de Jefus Chrift. Le Prêtre qui doit célébrer, doit paffer la nuit dans l'Eglife ou au moins veiller en priant; & en quelques Eglifes, fur-tout parmi les Neftoriens, comme l'ont rapporté des perfonnes dignes de foi, il emploie une partie de la nuit à préparer le pain euchariftique, ce qui fe fait dans la Sacriftie avec d'affez longues prieres.

C'est un point de discipline observé dans tout l'Orient, qu'on cuit le pain qui doit être employé au facrifice la nuit ou le jour précédent : que les Prêtres & les Diacres y font employés, & que cela fe fait avec un très-grand foin. C'eft ce que marque Echmimi, Auteur Egyptien, dans fa Collection de Canons Chapitre XIV. Barfalibi dans fon Traité particulier fur la célébration de la Liturgie dit, qu'il faut choifir les grains. de froment l'un après l'autre, les éplucher avec foin, & prendre de méme toutes les précautions pour le vin qui doit être confacré. Pierre Evêque de Melikha Jacobite reproche aux Francs ou aux Latins, qu'ils se fervent de pain cuit depuis quelques jours. Jacques d'Edeffe, & Jean de Talala, rapportés par Abulfarage dans fon Nomocanon, prefcrivent la même difcipline que Barfalibi.

Le Prêtre qui célebre la Meffe doit s'être féparé de fa femme en cas, qu'il foit marié, un ou plufieurs jours, & même les Laïques quand ils Prêtre qui doivent communier. C'eft ce que Sévere Evêque d'Afchmonin marque. doit célé- dans fon Traité du jeûne des Mercredis & des Vendredis. Denys Barfa-. Can. 21. libi dans fes Canons Pénitentiaux prefcrit à ceux qui y manqueroient une pénitence de mille profternements, des aumônes, & d'être féparés pendant un temps de la Communion. A l'égard du Prêtre qui a ufé du mariage la veille du jour qu'il célebre la Liturgie, il le foumet à la pénitence des fornicateurs. De même, Jacques d'Edeffe, Michel Evêque de Melikha, & d'autres, excluent de l'Autel celui auquel il eft arrivé quelque illufion pendant la nuit. Ils défendent auffi le bain, la faignée & d'autres: remedes femblables, à moins d'une néceffité preffante, le jour de la Communion, de même que les Grecs.

Diftribution des faints

Pour la diftribution des faints Mysteres elle eft prescrite dans le plus grand détail. Il eft ordonné par le Rituel du Patriarche Gabriel, que quand Myfteres. le Diacre porte le calice pour donner la Communion, il prenne grand foin de ne rien répandre; & pour plus grande fûreté il eft défendu de le faire adminiftrer par un jeune Diacre, de peur que faute d'expérience il s'en acquitte mal. Dieu ne permette pas, ajoute-t-il, qu'il s'attache quelque chofe des particules aux doigts des Diacres, ou au voile de foie qui couvre le

difque & le calice, ou que quelque particule tombe à terre. C'est pourquoi Liv. III. le Diacre doit prendre garde que fi la cuiller tomboit dans le calice, il CH. VI. ne la retire pas, qu'il ne l'effuye pas à fes manches, & qu'il ne la laile pas tomber à terre. Car cela lui attireroit l'indignation des hommes & la colere de Dieu, à cause de fa négligence. Par cette même raifon, dans la Collection de Canons d'Echmimi Chap. XIV. il y a un Canon attribué à S. Bafile, qui prefcrit que les particules facrées foient divifées de telle maniere que chaque Communiant les puisse recevoir commodément & les manger, de forte qu'il ne tombe rien à terre.

Gabriel fils de Tarich, Patriarche Jacobite d'Alexandrie foixante & dixie- MS. Seg. me, qui fut ordonné l'an de Jefus Chrift 1131. parle ainfi dans ses Constitutions Synodales. Celui qui n'eft pas avancé en âge ne portera pas le calice, de peur qu'il ne s'en répande quelque chofe, ce qui feroit un très-grand péché; mais on en chargera celui qui fera capable de bien faire cette fonction. Dans la Collection de Canons d'Ebnaffal, Chap. XIII. il eft ordonné qu'on n'emplira pas le calice jufqu'aux bords, de peur qu'il ne fe répande & qu'il en tombe quelque chofe à terre.

tions con

gence.

On trouve dans toutes les Collections Orientales un Recueil de Ca- Précaunons appellés les feconds préceptes des Apôtres, & au Chapitre XLIV. tre la proon y lit ces paroles. Chacun aura grand foin de prendre garde qu'aucun fanation infidele n'approche des Sacrements: on ne prendra pas moins garde que par négli quelque rat ou autre animal ne les mange, ou qu'il en tombe quelque chofe à terre, puifqu'ils font le corps & le fang de Jefus Chrift. C'est pourquoi tout fidele qui en fera participant ne doit pas être négligent à cet égard. Il ne faut pas non plus qu'il fe répande rien de dedans le calice après qu'il a été béni au nom de Dieu, & que chacun le reçoit, parce que c'est le fang de Jefus Chrift. Prenez donc garde qu'il ne s'en répande rien, de peur que les efprits immondes ne le profanent, & que vous ne deveniez coupable du fang de Jefus Chrift; de ce fang par lequel vous avez été racheté & que vous méprisez.

chofe des

Dans un ancien Recueil de Queftions & de Réponses fur des matieres Ce qui fe canoniques touchant les Prêtres & les Religieux, on trouve cette quef- doit faire quand il tion. Lorsqu'il arrive au Prêtre ou au Diacre de laiffer tomber quelque tombe chofe du corps & du fang fur l'Autel, fur les Ornements, ou hors de l'Au- quelque tel, que faut-il faire? Voici la réponse. Quand il tombe ainfi quelque chofe ints fur l'Autel, ou bors de l'Autel, vous ô Prêtre, êtes responsable de cet acci- Mysteres. dent. Il faut donc que le Prétre auquel cela eft arrivé, se retire, pendant quarante jours du miniftere de l'Autel & de la Communion, pendant lefquels il continuera la priere, le jeune & l'abftinence de toute chofe graffe: Perpétuité de la Foi. Tome IV. Ff

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