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(I)

APPROBATION DES DOCTEURS.

L'Auteur de l'ouvrage qui a pour titre: Tome IV. de la Perpétuité de la Foi

de l'Eglife touchant l'Euchariftie, &c. confirme par des preuves très-authentiques, la vérité établie dans les trois volumes précédents. Le point particulier concernant le confentement général de toutes les Sociétés Chrétiennes, même Hérétiques & Schifmatiques répandues dans l'Orient, fur la foi du Mystere de l'Euchariftie, y eft traité avec une profonde érudition, & porté en même temps à un degré d'évidence, qui ne laiffe rien à defirer en cette partie d'une fi fameufe controverfe. C'eft le témoignage que nous fouffignés, Docteurs en la Faculté de Théologie de Paris, après que la fupplique pour approuver cet ouvrage y a été faite en la maniere accoutumée, croyons devoir rendre de ce Volume après l'avoir lu avec attention. Fait à Paris ce 12 de Juin 1711.

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BOILEAU, Chanoine de la Sainte Chapelle du Palais à Paris.
PH. DE LA COSTE, Curé de S. Pierre des Arcis.
DE TARGNY.

LOUIS

PRIVILEGE DU ROI.

OUIS par la grace de Dieu Roi de France & de Navarre: A tous ceux qui ces préfentes Lettres verront, Salut. Le Sieur EUSEBE RENAUDOT, Prieur de Froffay & de Châteaufort, l'un des Quarante de l'Académie Françoise, Nous a fait remontrer qu'il a compofé plufieurs ouvrages tirés des Auteurs Orientaux, qui pourroient être utiles au public, pour éclaircir différents points de la Religion Catholique, & pour en faire voir la conformité avec l'Eglife d'Occident; que la plupart de ces ouvrages font dès à préfent en état d'ètre imprimés, & qu'il travaille actuellement à d'autres ouvrages fur de femblables matieres, pour l'impreffion defquels il Nous a fait fupplier de lui accorder nos Lettres de Privilege. A CES CAUSES, Voulant favorablement traiter le dit Sieur Renaudot, Nous lui avons permis & accordé, permettons & accordons par ces préfentes, de faire imprimer par tel Libraire ou Imprimeur qu'il voudra choisir, les livres qu'il a compofés, foit en latin ou en françois, avec des notes ou commentaires, & intitulés: Perpétuité de la Foi de l'Eglife Catholique touchant l'Euchariftie, Tome IV V; Differtationes varia de Fide, Moribus & Inftitutis Ecclefiarum Orientalium; Synopfis Hiftoria Patriarcharum Alexandrinorum à Divò Marco ad annum millefimum ducentefimum quinquagefimum; Synopfis Hiftorie Patriarcharum Ecclefiae Neftoriane ad annum millefimum trecentefimum; Liturgia Coptitarum ex Copticis & Arabicis exemplaribus Latinè verfæ cum Commentariis; Liturgie Syrorum Latinè verfe cum Commentariis; Tractatus de Ecclefia Ethiopica; Officia varia Sacramentalia Coptitarum & Syrorum, Latinè converfa cum Notis; Dofithei Patriarcha Hierofolymitani Enchiridion Graco-Latinum; Alia Græcorum Opufcula Latinè verfa; Hiftoire de Saladin, Sultan d'Egypte & de Syrie, tirée d'Auteurs Orientaux; Voyage ancien fait à la Chine par deux Mahometans, traduit fur un manufcrit Arabe avec des notes, & tels autres ouvrages qu'il a compofés, ou qu'il compofera ou traduira dans la fuite, avec des notes & comPerpétuité de la Foi. Tome IV.

A

mentaires, foit en latin, en françois ou autre langue; & ce conjointement ou féparément en telle forme, marge, caracteres, & autant de fois que bon lui femblera, & de les faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le temps de quinze années confécutives, à compter du jour & date de nos préfentes Lettres Patentes feulement. Faifons défenses à toutes perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles puiffent être, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance, & à tous Imprimeurs, d'imprimer, faire imprimer, même fur des copies imprimées ou manufcrites; vendre, faire vendre ou débiter, ni contrefaire en aucune maniere, en tout ni en partie, fans la permiffion expreffe & par écrit du dit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits, & de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenants, applicable un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel Dieu de Paris, & l'autre tiers au dit Expofant, & de tous dépens, dommages & intérêts, à la charge que ces préfentes feront enrégiftrées tout au long dans trois mois de leur date fur le regiftre de la Communauté des. Imprimeurs & Libraires de Paris; que l'impreffion du dit livre fera faite dans. notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & en beaux caracteres, conformément aux réglements de la Librairie, & qu'il en fera mis deux exemplaires. dans notre bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre amé & féal Chevalier Chancelier de France, le Sieur PHELY PEAUX, Comte de Pontchartrain, Commandeur de nos Ordres, le tout à peine de nullité des préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant & fes ayant caufe, pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ni empêchement. Voulons que la copie des préfentes qui fera imprimée au commencement ou à la fin des dits ouvrages, foit tenue pour duement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers Secretaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent, de: faire pour l'exécution des préfentes, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires; car tel eft notre plaifir. Donné à Versailles le dernier jour de Mai, Pan de grace mil fept cent onze, & de notre regne le foixanteneuvieme. Par le Roi en fon Confeil, CHAPPUZEAU avec paraphe, & fcellé du grand fceau de cire jaune.

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J'ai cédé au Sieur JEAN BAPTISTE COIGNARD, pour tout le temps. porté par le préfent privilege, le droit pour l'impreffion du quatrieme & cinquieme Tome de la Perpétuité de l'Eglife Catholique touchant l'Eucharistie fuivant les conditions dont nous fommes convenus. Fait à Paris le 7 Juin 171L. E. RENAUDOT..

Regifré fur le regifre N°. 3. de la Communauté des Libraires & Imprimeurs: de Paris, page 178. N°. 187. conformément aux réglements, & notamment à Arret du 13 Août 1703. A Paris le 7 Juin 1711.

P. DE LAUNAY Syndic..

LA

PRÉF A CE.

A difpute fur la Perpétuité de la Foi touchant l'Eucharistie pouvoit être regardée comme finie par le troifieme Volume, & par la Réponse générale qui l'avoit précédé: parce que M. Claude, qui a furvécu plufieurs années, n'y a fait aucune réponse, & que perfonne de fa Communion n'a entrepris de le défendre, particuliérement fur ce qui regardoit les témoignages des Grecs & de tous les Chrétiens Orientaux. Ainfi les preuves des Catholiques demeuroient dans toute leur force, n'ayant pas reçu la moindre atteinte, puifqu'elles n'avoient été attaquées que par des objections vagues, fondées fur des calomnies contre ceux qui avoient donné ou procuré les Témoignages authentiques produits par les Auteurs de la Perpétuité, & fur des fauffetés groffieres, dont même quelquesunes avoient été réfutées en d'autres ouvrages. Cependant quoique ce qui regardoit les Eglifes Orientales eût été fuffifamment prouvé par rapport aux Calviniftes, il reftoit encore plufieurs points à éclaircir, pour mettre la matiere dans un plus grand jour. Il n'eût pas été poffible de donner alors ces éclairciffements, puifqu'on les a tirés de manufcrits anciens, qui pour la plupart ont été apportés de Levant depuis ce temps-là, ou de pieces nouvelles qui n'avoient pas encore paru, ou enfin des recherches qui ont été faites avec foin fur la foi & fur la difcipline des Eglifes Orientales.

Il avoit d'abord été réfolu de publier un recueil entier de toutes les pieces citées dans les premiers volumes, & même on fe proposoit de les donner dans les langues originales: mais il s'y trouva des difficultés infurmontables. On n'imprima donc que le Synode de Jerufalem ou de Bethléem, avec l'Atteftation folemnelle du Patriarche de Conftantinople Denys, dont les originaux font à la Bibliotheque du Roi. L'Homélie de Gennadius & quelques autres pieces étoient traduites & prêtes à imprimer dès ce temps-là. Il ne paroiffoit pas fort néceffaire de traiter de nouveau la conformité de la créance des Grecs avec les Latins fur l'Euchariftie, puifqu'il n'avoit rien paru de la part des Proteftants fur ce fujet, que des Differtations très-courtes, & fans aucunes preuves de M. Smith, qui avoient été folidement réfutées, & le peu que les autres avoient répandu en divers ouvrages contre les autorités rapportées dans la Per

pétuité, n'étoit que des répétitions de diverses objections frivoles déja

réfutées.

On vit paroître enfin l'ouvrage intitulé, Monuments authentiques de la créance des Grecs, dans le titre duquel l'Auteur promettoit de faire voir la fauffeté de toutes les Atteftations produites dans la Perpétuité; & à l'occafion de quelques lettres de Cyrille Lucar qu'il fit imprimer, il entreprit de montrer que cet Apoftat n'avoit rien expofé dans fa Confeffion, qui ne fût conforme à la créance de toute l'Eglife Grecque; que tous ceux qui avoient écrit le contraire, étoient des Grecs Latinifés, & que les Décrets du Synode de Jerufalem étoient l'ouvrage d'un imposteur, qui, par le fcandale que fes nouveautés avoient caufé, avoit été chaffé de fon Siege Patriarchal, nouveau fyftême s'il en fut jamais. Quoiqu'il ne fût pas difficile de reconnoître que cet Ecrivain ignoroit généralement tout ce qui avoit rapport à la queftion, plufieurs perfonnes très-habiles jugerent néanmoins qu'il ne falloit pas laiffer cet ouvrage fans réponse, puifqu'à moins d'avoir fait une étude particuliere de ces matieres, ou devoit être frappé de la hardieffe avec laquelle l'Auteur avançoit les plus grandes fauffetés, touchant les Grecs & les autres Chrétiens Orientaux. On remarqua de plus, que nonobftant le peu de réputation qu'il avoit parmi les Calviniftes, fon ouvrage avoit trouvé des approbateurs, ce qui fit juger que dans quelque temps on le mettroit au nombre de ceux qui avoient folidement réfuté les Livres de la Perpétuité, en détruifant l'autorité des Actes qui en faifoient le principal fondement. Ce fut ce qui engagea à donner au public la Défenfe de la Perpétuité de la Foi, où on a fait voir fi clairement, & par des preuves fi pofitives, l'ignorance, la mauvaise foi, & la témérité de cet Ecrivain, qu'on ne croit pas que ni lui ni perfonne les puiffe détruire.

Le deffein qu'on a eu, & qui paroiffoit plus convenable, étoit de fuivre l'ordre de l'ouvrage qu'on réfutoit; & comme il n'y avoit aucune méthode, il n'eût pas été poffible de traiter la matiere comme elle fera traitée dans cet ouvrage. C'étoit même faire trop d'honneur à un Livre auffi méprifable que de le réfuter par un Traité exprès, dans lequel on auroit expliqué tout ce qui reftoit à éclaircir fur la créance des Grecs & des Orientaux; & on n'auroit pu exécuter ce deffein, fans s'étendre beaucoup plus qu'on ne fe l'étoit propofé. Il n'eût pas non plus été convenable dans un ouvrage méthodique, de faire fouvent des digreffions pour relever les fautes énormes de l'Auteur; d'autant même qu'il y en avoit plufieurs entiérement éloignées de fon fujet, où on a trouvé des preuves de fon ignorance prodigieufe, qui fervent à montrer quel adverfaire on avoit à combattre.

Il y a auffi plufieurs points qui ont rapport à la difpute, qu'on a traités fort brièvement, & fur lefquels plufieurs perfonnes habiles auroient fouhaité qu'on fe fût étendu davantage; ce qu'il étoit difficile de faire dans un ouvrage auffi court que la Défenfe de la Perpétuité. Ces raisons ont fait croire qu'il feroit de quelque utilité pour l'Eglife de traiter à part, ce qui n'avoit pas été éclairci fuffifamment dans les trois volumes de la Perpétuité & dans la Réponse générale, & d'y ajouter plufieurs faits importants & décififs, des paffages d'Auteurs Grecs & Orientaux, & d'autres nouvelles preuves qu'on n'avoit pas encore découvertes. L'autorité de quelques grands Prélats, autant diftingués par leur capacité que par leur dignité, & celle de très-habiles Théologiens, m'ont déterminé à travailler fuivant ce deffein.

Parmi les Atteftations qui ont été citées dans la Perpétuité de la Foi, il y en a non feulement des Grecs, mais de toutes les Nations Chrétiennes de Levant. La plupart des Auteurs Catholiques ou Proteftants ont multiplié tellement le nombre des Sectes, & ils en ont parlé d'une maniere fi peu conforme à la vérité, qu'il étoit néceffaire d'en donner une idée plus jufte, & c'eft ce qu'on trouvera dans le premier Livre. On y expliquera les dogmes particuliers des deux principales Sectes, qui font les Neftoriens & les Jacobites: mais pour ce qui regarde la créance touchant l'Euchariftie, comme tous les Chrétiens Orthodoxes, Schifmatiques, ou Hérétiques en conviennent, tout ce qui a rapport à cette matiere fera traité enfemble.

Les paffages des Auteurs Grecs & Orientaux, qui ont été cités dans la Perpétuité, n'étoient pas en affez grand nombre pour pouvoir être diftribués fous des articles féparés, oppofés aux propofitions des Calviniftes. C'est ce qu'on a fait en ce dernier volume, en rapportant les témoignages des Orientaux, qui font voir que les paroles de Jefus Chrift doivent être entendues littéralement, & qu'ils rejettent le fens figuré. De même on trouvera rapportés enfemble les extraits des Liturgies & des Offices publics, dont on établit l'autorité & l'authenticité par de nouvelles preuves. On explique aufli plus amplement celles qu'on tire de l'Invocation du Saint Efprit dans les Liturgies Grecques & Orientales: de la Confeffion de foi qui eft en ufage parmi les Cophtes & les Ethiopiens, & de plufieurs cérémonies qui n'avoient pas été affez éclaircies. Le Miniftre Claude avoit nié que les Grecs & les Orientaux adoraffent l'Eucharistie, & qu'ils apportaffent les foins & les précautions religieufes que l'Eglife Latine pratique dans la célébration de la Meffe, & dans l'adminiftration du Saint Sacrement. On s'eft plus étendu fur ces articles, parce que les preuves dont on fe fert pour les éclaircir font nouvelles.

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