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voient aux dignités eccléfiaftiques par la faveur des Princes; & contre Liv. I.: ceux qui étant déja Evêques vouloient fe faire Patriarches.

CH. IX.

nies de

l'Ordina

Les cérémonies & les prieres de l'Ordination font pour l'effentiel à-peu- Cérémoprès les mêmes que celles des autres Eglifes, & conformes à ce qui a été toujours pratiqué dans les Ordinations facrées; c'est pourquoi nous ne tion. les expliquerons pas plus en détail. Après que le nouveau Patriarche avoit été mis sur le Trône, les Evêques lui faifolent leurs foumiffions & le baifoient: les Prêtres & les Laïques lui baifoient la main. Il étoit ordinairement obligé à figner un Ecrit par lequel il s'engageoit à gouverner l'Eglife felon les Canons, & lorfqu'il s'étoit introduit quelques abus, on renouvelloit à cette occafion la publication des Canons; & il fe fai- Coll. Can. foit de nouvelles Conftitutions, qui fe trouvent encore dans les collec- Arab. Bib. tions des Canons de l'Eglife d'Alexandrie, fous les noms des Patriarches & in Orat. Christodule, Gabriel fils de Tarich, & de Cyrille fils de Laklak.

Seguier.

Ebna fal.
Coll. Can.

dination.

Si l'Ordination avoit été faite à Alexandrie, comme elle s'y faifoit le Ce qui fe plus fouvent, d'abord le Patriarche étoit conduit au Caire: où après s'être pratiquoit présenté devant le Calife ou le Sultan, qui confirmoit fon élection, il reaprès l'Orcevoit les foumiffions du Clergé & des principaux Chrétiens du Caire, qui faifoient un corps considérable, parce que la plupart avoient des charges à la Cour des Princes, & que leur crédit y étoit affez grand. Mais l'Evêque du Caire confervoit toute la jurifdiction, & quelques Patriarches ayant voulu s'approprier cet Evêché parce qu'ils faifoient leur réfidence dans la ville, n'y purent réuffir. Lorfque l'Ordination avoit été faite au Caire, le Patriarche étoit conduit à Alexandrie, où il étoit proclamé dans l'Eglife de S. Marc, dont le chef étoit apporté d'une maifon particuliere, où il a été long-temps en dépôt entre les mains d'une famille appellée Bani-El-Socari. Il prenoit le chef entre fes mains & le montroit au peuple, après quoi on le remettoit dans fa chaffe que tous alloient baiser. Il est remarquable que des Auteurs du pays difent qu'il y avoit quelque doute qu'on eût encore à Alexandrie le corps de S. Marc, parce que l'opi- Abulbirc. nion commune étoit que les Grecs l'avoient transporté à Venife, & que la Relique n'étoit pas le chef de S. Marc, mais celui de S. Pierre le Martyr. Après la vifite de l'Eglife d'Alexandrie, & la proclamation faite devant ou après dans la principale du Caire, où le nouveau Patriarche célébroit alloit au la Liturgie, il étoit obligé d'aller faire la même cérémonie au Monaftere Monaftere de S. Macaire, à Sceté, que les Arabes appellent la Vallée de Habib. Il y alloit monté fur un âne: & à quelque diftance les Religieux venoient au devant de lui, & ils fe profternoient trois fois jusqu'à terre. Il descendoit & fe profternoit une fois devant eux. Il remontoit fur fon âne, & Perpétuité de la Foi. Tome IV.

L

Le Patriarche

de S. Ma caire.

Liv. I. l'Archimandrite de ce Monaftere le conduifoit, les autres Religieux marCH. IX, choient devant chantant des Hymnes & des Pfeaumes. Il alloit defcendre Cal. Copt, à l'Eglife appellée du Patriarche Benjamin, parce qu'il en avoit fait la dédicace, dont tous les ans on célebre l'anniversaire. On faifoit la proclamation comme à Alexandrie & au Caire, & le nouveau Patriarche célébroit la Liturgie à l'Autel de Benjamin, avec cette circonftance que c'étoit l'Archimandrite qui prononçoit la premiere abfolution, au lieu qu'en d'autres lieux & en d'autres temps cette fonction étoit faite par le plus ancien Evêque.

Profeffion de foi "

11 paroît auffi par divers faits marqués dans l'Hiftoire des Patriarches, qu'ils faifoient en ce Monaftere une profeffion de foi, de même qu'ils qu'ils y faifoient. l'avoient faite le jour de leur Ordination: car on y lifoit publiquement tous les Actes qui avoient été faits ailleurs, par un respect particulier pour l'Ordre Monaftique, duquel avoient été tirés la plupart des Evêques & même des Patriarches. On reconnoît par deux exemples fignalés que ces Religieux étoient bien attentifs fur ce qui regardoit la foi de ceux qui devoient remplir cette premiere place de leur Eglife. Car ils s'éleverent en 1131 & 1147 contre deux Patriarches, qui, dans la confeffion de foi qui fe fait avant la Communion, avoient ajouté quelques paroles, quoiqu'elles fuffent très-orthodoxes.

Origine de cette

Ce respect pour le Monaftere de S. Macaire, venoit en partie de ce que depuis le Concile de Calcédoine, les Patriarches élus après la mort coutume. de Diofcore, & qui n'avoient pas voulu fe foumettre aux Orthodoxes, n'ayant pu paroître à Alexandrie finon fous les Empereurs qui favorifoient leur héréfie, s'étoient ordinairement retirés dans ce Monattere; & que prefque tous les Religieux avoient été fort attachés à la mémoire de Diofcore & à la créance des Monophyfites. Cette cérémonie étoit enfuite tellement paffée en coutume, qu'on en avoit fait une loi: en forte que les Religieux de S. Macaire ne reconnoiffoient point le nouveau Patriarche, & ne faifoient aucune mention de lui dans les Diptyques, jufqu'à ce qu'il eût été proclamé dans leur Eglife, & qu'il y eût célébré la Liturgie. Il étoit même obligé d'y aller auffi-tôt qu'il avoit fait cette fonction à Alexandrie, en cas qu'il y eût été ordonné: & Macaire foixanteneuvieme Patriarche en 1103, ayant voulu fe faire proclamer au Caire, les Religieux s'y oppoferent, déclarant qu'ils ne le reconnoîtroient point, triarches s'il n'alloit auparavant faire la même cérémonie dans leur Monaftere. Si la coutume étoit que les Patriarches, quand même ils n'auroient obligés aux regles pas fait profeffion de la vie monaftique, en recevoient l'habit, ils ende la vie troient auffi dans toutes les obligations de cet état. Car la regle générale de s'abstenir de viande, & plufieurs autres femblables préceptes de la vie

Les Pa

étoient

monafti

que.

κέλλιον

religieufe, s'obfervoient dans la maifon du Patriarche, qui n'avoit pas Liv. I. même d'autre nom que é ou la Cellule. Les Hiftoriens marquent com- CH. IX. me un grand scandale, que le Patriarche Philothée manquoit à cette Hift. Alex. regle, & que non feulement il mangeoit de la viande, mais qu'il don- MS. Elm. noit de grands repas dans la Cellule Patriarchale, ce qui fouleva toute fon Eglife contre lui.

Après les cérémonies qui ont été marquées, une des premieres atten- Lettre fy tions du nouveau Patriarche étoit d'écrire une lettre Synodale, parce nodale qu'ils enqu'elle étoit dreffée dans l'affemblée des Evêques qui s'étoient trouvés à voyoient l'Ordination, & de l'envoyer au Patriarche Jacobite d'Antioche. Elle à Antioch. contenoit une Confeffion de foi felon leur commune créance, & elle étoit ordinairement portée par deux Evêques. Le Patriarche d'Antioche affembloit les fiens, elle étoit lue en pleine affemblée après quoi on inféroit le nom de celui qui l'avoit écrite dans les Diptyques, & on renouvelloit par cet Acte public la Communion qui étoit entre ces deux Sieges, particuliérement depuis Sévere d'Antioche. La coutume étoit de part & d'autre de ne pas faire mémoire dans la Liturgie de celui qui n'avoit pas envoyé de femblables lettres, & jufqu'à ce qu'elles euffent été reçues, on continuoit à nommer dans les Diptyques le dernier mort, comme s'il eût été vivant.

che d'A

L'autorité du Patriarche d'Alexandrie étoit fort grande dans la Com- Autorité munion des Jacobites; car il n'avoit aucun Supérieur, & il précédoit le du PatriarPatriarche d'Antioche. Il avoit auffi toute jurifdiction fur le Métropolitain lexandrie. d'Ethiopie; & elle fubfifte encore, puifque celui qu'on appelle abufivement Patriarche d'Ethiopie, n'elt qualifié que Métropolitain dans tous les Auteurs qui en parlent. Il a toujours été nommé & facré par le Patriarche d'Alexandrie. Il envoyoit de même des Evêques en Nubie; mais on croit qu'il n'y a plus de Chrétiens en ce pays-là depuis fort long-temps, non plus qu'en Afrique & dans la Pentapole, qui étoient autrefois fous fa jurisdiction, comme les titres qu'on lui donne dans les Actes folemnels en font encore foi.

étoit fort

ample.

Cette autorité étoit prefque fans bornes pour toutes les affaires ecclé- Cette aufiaftiques, quoiqu'il paroiffe que les Patriarches d'Alexandrie n'en aient torité pas abusé, comme ont fait les Neftoriens dans les pays qui leur étoient foumis. Ils étoient en droit d'approuver ou de caffer les élections aux Evêchés ils les conféroient de plein droit, & fouvent ils réuniffoient deux Evêchés en une feule perfonne, quoiqu'ils l'aient fait rarement, finon pour des caufes canoniques, telles qu'étoient la diminution confidérable des Chrétiens, la ruine des lieux & d'autres pareilles. Ils donnoient des difpenfes, comme celles qui étoient néceffaires pour parvenir

LIV. I. aux Ordres facrés : & il paroît qu'ils en ufoient modérément. Ils dépo
CH. X. foient les Evêques: ils pouvoient les excommunier; & quoiqu'ils s'attri-

buaffent une puiffance fans bornes, ils avoient néanmoins plus de respect
pour les Canons que les Patriarches d'Antioche Jacobites, & les Ca-
tholiques des Neftoriens. Telle a été la forme de la Hiérarchie de cette
Eglife nombreuse des Cophtes, dans laquelle il y a eu peu de changement
depuis le commencement du quatorzieme fiecle, auquel elle étoit encore
telle que nous l'avons représentée fommairement, fur ce qui s'en trouvè
dans leurs Livres. Il faut parler à préfent de ce qui regarde leur foi &
leur difcipline.

Monophy

fites.

Ils font en commu

nion avec

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CHAPITRE X.

De la créance des Copbtes & de leur difcipline.

on excepte l'héréfie des Monophyfites, à l'occafion de laquelle, comme il a été marqué ci-deffus, la plupart des Auteurs modernes les ont accufés fauffement d'Eutychianifme, ils n'ont aucune erreur particuliere, mais ils conviennent avec les Catholiques & avec les Grecs Orthodoxes & fchifmatiques de tous les autres points qui concernent la Religion.

Ils font en Communion avec les Jacobites Syriens, & avec les Ethiopiens & les Arméniens, quoiqu'ils n'approuvent pas certains abus qui les autres fe font introduits dans ces Eglifes, particuliérement dans celle d'Ethiopie Jacobites. qui dépend d'eux entiérement; comme le mélange du fel & de l'huile

Recon

dans la préparation du pain facré pour la célébration de l'Euchariftie,
dans les Syriens; ainfi que le renver fement entier de la difcipline ecclé-
fiaftique pour l'élection de leurs Patriarches, & d'autres irrégularités moins
importantes. Ils blâmoient dans les Ethiopiens la polygamie, le mépris
des Cenfures eccléfiaftiques, & la facilité à conférer les Ordres indiffé-
remment à tous ceux qui s'y préfentoient. De même, ils condamnoient
dans les Arméniens la coutume de ne pas mêler de l'eau avec le vin
dans la célébration de la Liturgie; & de ce qu'en plufieurs endroits
ils confacroient en pain azyme. Tous ces articles feront examinés dans
leur lieu.

Ils ont toujours eu comme les autres Chrétiens les fept Sacrements noiffent que l'Eglife Grecque croit & pratique, dé même que la Latine: & ils en crements. ont des Offices en leur ancienne langue.

fept Sa

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& Arab.

Ils croient la néceffité abfolue du Baptême, & ils la prouvent par les Liv. I. paroles de Jefus Chrift à Nicodeme, qu'ils entendent comme les Catho- CH. X. liques. Un Prêtre par la négligence duquel un enfant mourroit fans Bap- Lanéceffitême, eft foumis à une rude pénitence; ainfi que les peres & les meres; tême. té du Bapde forte même que quand il n'y auroit pas de leur faute, on ne les exemp- Can. Poen. te pas de faire quelque pénitence, comme d'un malheur arrivé en puni- MS. Syr. tion de leurs péchés. L'Office eft affez long, parce qu'il eft accompagné Off. Bapt. de la Meffe mais il eft ordonné par les Canons de leur Eglife, que fi Copt. Syr. l'enfant paroiffoit en péril de mort, on abrégera la plus grande partie des oraisons & des cérémonies. Les exorcifmes, l'onction de l'huile des Catéchumenes, les fignes de croix & les autres rites que l'Eglife obferve, font auffi religieufement obfervés. Ils font en même temps la Chrifmation avec le Chrême qu'ils appellent Myron, comme les Grecs, & elle eft faite par les Prêtres. Le Chrême ou Myron eft confacré avec Off. conf. de grandes cérémonies le Jeudi Saint par le Patriarche seul, qui l'envoie à toutes les Eglifes, & on trouve dans leurs Hiftoires que plufieurs Pa- Bibl. R. triarches fe retirant au Monaftere de S. Macaire pour y paffer le Careme, faifoient cette fonction au même lieu. L'usage est aussi de donner la Communion aux enfants avec le Baptême. Ce qu'ont écrit quelques Auteurs touchant le Baptême de feu avec un fer chaud eft fans fondement.

Chrism.
MS. Arab.

firmation

Ils croient la Confirmation qu'ils ne féparent pas du Baptême, comme La Conétant d'inftitution Apoftolique: (a) & c'eft fur cela qu'eft fondée une Tradition fabuleufe, qui fe trouve dans plufieurs Livres, qu'il entre dans le Chrême de l'huile dont la Magdelaine oignit les pieds de Jefus Chrift. Car comme dans la compofition du nouveau Chrême on en mêle de l'ancien, & que cela s'est toujours pratiqué, ils en ont tiré cette fable, dont le fondement eft férieux, qui eft qu'ils ont reçu cette pratique dès les premiers temps de l'Eglife par les Difciples des Apôtres.

On fera voir par des preuves bien certaines qu'ils croient ainfi que Les Cophtous les autres Chrétiens d'Orient, les Grecs & les Latins, que l'Eucha- tes croient la préfenriftie eft véritablement & réellement le corps & le fang de Jefus Chrift: ce réelle. ce que les Cophtes marquent plus expreffément que les autres, par la Confeffion de foi qu'ils difent avant que de recevoir la Communion: & qui fe dit de même par les Ethiopiens.

A l'égard de la Pénitence, il y a eu fur cela quelque changement. Ce qu'ils

croient

(a) Cela ne fignifie pas, felon la Théologie des Orientaux, que ce Sacrement ne foit pas fur la Péd'inftitution divine. Mais comme par leur Tradition, ils croient que les Apôtres, après la nitence. defcente du S. Efprit, réglerent tout ce qui regardoit les Sacrements dans le Cenacle de Sion, fuivant ce qu'ils avoient appris de Jefus Chrift, ce qu'ils difent avoir été inftitué par les Apô tres, eft regardé comme d'inftitution divine.

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