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SEMINAT ritage en entrant dans la Clericature, & pronocent ces paroles: Dominus pars hæreditatis mea, & Calicis mei, tu es qui reftitues hareditatem meam mihi.

RES DE S.
SULPICE.

Giry, Vie de M. Olier; & Hermant, Hift. des Ord. Relig.

Tom. IV.

Outre le Seminaire de faint Sulpice établi à Paris, il y a encore celui de faint Nicolas du Chardonnet, qui eft auffi fort célébre. M. Bourdoife, que faint François de Sales nomma le faint Prétre, n'étant encore que Clerc, raffembla en 1612. plufieurs de fes amis au College de Reims, dans la penfée de travailler ensemble à leur perfection, fans faire de vœux, ni fe lier, que par les liens communs d'une ardente charité. L'an 1620. leur petite Societé s'étant augmentée,ils vinrent s'établir auprès de l'Eglife de faint Nicolas du Chardonnet. M. Froger Curé de cette Paroiffe, les admit dans fon Eglife, où ils s'aquitterent dignement de toutes les fon&tions Ecclefiaftiques, jufqu'en l'an 1631. qu'ils furent érigés en Communauté par Jean-François de Gondy, premier Archevêque de Paris ; & en 1644. ils furent érigés en Seminaire, destiné & appliqué particulierement à élever des Prêtres, & les former à toutes les fonctions de leur état,pour les envoïer enfuite dans les Provinces fervir de Curés ou de Vicaires dans les Paroiffes ; & l'on donna le nom de Bourfe Clericale aux fommes qu'on affembloit pour ce deffein.Plufieurs Dames charitables voulurent avoir part à cette œuvre de pieté: elles s'affembloient tous les trois mois dans une falle du Seminaire, où celle qui avoit été éluë Tréforiere rendoit compte des fommes qu'elle avoit reçuës. Madame de Miramion, qui s'étoit jointe à ces Dames, voïant que cet établiffement n'étoit fondé que fur des charités journalieres, que la Communauté de ce Seminaire n'étoit que dans une maifon d'emprunt, dont elle n'avoit la joüiffance que pendant la vie de celui à qui elle appartenoit, & que les Lettres Patentes n'avoient été accordées à ce Seminaire qu'à condition de ne recevoir aucun legs ni fondation, à moins que le Fondateur ne s'en refervat l'ufufruit; jugea bien que toutes ces circonftances étoient autant d'obftacles à fa durée. C'est pourquoi elle travailla à les faire lever, y emploïant le credit de Monfieur le Prince de Conty, qui à fa perfuafion leur donna trente-fix mille livres pour acheter la Maison du Se

LA PROVI

DIAU.

minaire. Non contente de cela, après avoir fait enregistrer FILLS DE les Lettres Patentes du Seminaire fans aucune restriction, DENCE DI elle donna encore dix-fept mille livres pour l'entretien de Dia. trois Ecclefiaftiques ; & lorfque les Directeurs du Seminaire furent obligés de bâtir, n'aïant pas affez de logement,elle leur donna une fomme confiderable, & leur en procura encore davantage. Ce Seminaire a fait dans la fuite de fi grandes acquifitions, que l'an 1695. les Affemblées de la Bourse Clericale cefferent.

L'Abbé de Choify, Vie de Madame de Miramion.

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Des Filles de la Providence de Dieu.

Ous n'avons garde d'omettre dans cette Hiftoire la Communauté des Filles de la Providence de Dieu établie à Paris, puifqu'elle a donné naissance ou fervi de modelle & d'exemple à plufieurs autres Communautés, qui par la diverfité des noms & des obfervances, ont formé comme autant de Congregations particulieres. C'est au zele de Madame Polaillon, Marie de Lumagne, veuve de Monfieur Polaillon, Confeiller du Roi en fes Confeils, & fon Refident à Ragufe, que l'on eft redevable de l'établiffement de cette Communauté; où par un effet de la Providence de Dieu, l'on trouve tous les fecours de la vie & du falut,& où l'on fait profeffion de retirer comme dans un azile & un port affuré les jeunes filles à qui la beauté, la pauvreté, l'abandon, ou la mauvaise conduite des parens peuvent être une occafion prochaine de leur perte & de leur damnation. Madame PoTaillon aïant conçu le deffein de cet établiffement, le propofa à plufieurs perfonnes de pieté qui l'approuverent; mais qui néanmoins lui confeillerent de ne le pas entreprendre, n'aïant pas de fonds fuffifans pour foutenir cette entreprife. Mais elle leur répondit avec affurance que fon fonds feroit la divine Providence, qui ne manque jamais à ceux qui cherchent veritablement à honorer Dieu. En effet cette Providence divine ne lui aïant jamais manqué, elle fut fi reconnoiffante des faveurs qu'elle en reçut,qu'elle ne voulut point donner d'autre nom que celui des Filles de la Providence de

DINCE

DILU.

DE

FILLES DE Dieu à fa Communauté,qu'elle commença enfin nonobftant LA PROVI- ce que purent lui representer ceux qui lui confeilloient de n'en rien faire, après avoir obtenu au mois de Janvier de l'an 1643. des Lettres Patentes de Louis XIII. pour l'établiffement de cette Maison,où elle reçut en fort peu de tems un grand nombre de filles, les unes pour éviter le danger qu'elles couroient de fe perdre, les autres pour leur inftruc&tion dans la Religion, ou pour apprendre à travailler, & d'autres auffi pour leur fervir de Maîtreffes & les inftruire.

Madame Polaillon aïant rencontré dans plufieurs des Soeurs qui travailloient à l'instruction des pauvres filles une veritable vocation au Service de Dieu & du prochain, en choifit quelques unes pour former une Communauté sous la conduite de deux filles qu'elle avoit fait venir de Lion, dont l'une appellée Catherine Florin eft morte en odeur de fainteté. M. Vincent de Paul Inftituteur des Prêtres de la Miffion, duquel nous avons parlé dans les Chapitres précedents, étant pour lors Superieur de cette maifon de la Providence, & aïant été chargé par François de Gondy Archevêque de Paris, de l'ériger en Communauté, y fit deux vifites regulieres pour reconnoître la vocation & la capacité des filles que Dieu deftinoit pour former cette focieté ; en forte qu'elle fut enfin commencée en 1647. par fept de ces mêmes filles, qui entre trente qu'elles étoient pour l'inftruction de la jeuneffe, furent choifies comme les plus propres à former cette Communauté & à foûtenir cette entreprife par des Regles certaines & par des pratiques conftantes de pieté.

Comme la charité de Madame Polaillon n'avoit point de bornes, & qu'elle recevoit dans fa maison toutes les pauvres filles qui fe préfentoient pour y entrer, elle fe trouva l'année suivante chargée de cent quatre-vingts de ces filles, & encore dans un tems où elle auroit eu plus de befoin que dans un autre, d'un fonds extraordinaire pour leur entretien ; car c'étoit dans les premiers mouvemens de la guerre de Paris, où l'incertitude de ce qui pourroit arriver, & du tems qu'elle pourroit durer, obligeoit la plufpart des perfonnes de retrancher leurs charités. Cependant, quoique cette pieufe Fondatrice fe vît reduite à n'avoir que douze écus, pour la fubfiftance de ce grand nombre de filles, elle

ne.

LA PROVI
DENCE DB

ne perdit point courage: au contraire, perfuadée que la Di- FILLES DE vine Providence qui a foin des animaux les plus petits & les plus méprifables, n'abandonneroit pas fes fervantes, elle s'a- DIEU. dreffa à Dieu avec une parfaite confiance, & le pria avec tant de ferveur de lui faire fentir les effets de fa protection, &de lui donner les moïens de continuer cet ouvrage, dont elle le reconnoifloit l'Auteur,& qu'elle n'avoit entrepris que pour fa gloire, que le jour même il lui accorda fa demande, en lui procurant une aumône extraordinaire de quinze cens livres, qui lui furent envoïées de faint Germain en Laïe,par une perfonne de la premiere qualité.

Quoique cette zelée Fondatrice eût obtenu des Lettres Patentes de Louis XIII. pour l'établissement de cette Communauté, comme elle ne les avoit pas fait verifier au Parlement dans le tems qu'il falloit ; elle eut recours à Louis XIV. fon fucceffeur, qui lui en accorda d'autres au commencement de fon Regne, pour remedier à la furannation des premieres. Jufqu'alors cette Communauté n'avoit pas eu de demeure fixe; mais la Reine Anne d'Autriche mere du Roi, étant perfuadée de l'utilité de cette Communauté naiffante,& prevoïant qu'il étoit difficile qu'elle pût fubfifter dans une vie exacte & reguliere, fans avoir une demeure fixe, leur donna l'an 1651. l'Hôpital de la Santé, fitué au Fauxbourg faint Marcel dans la ruë de l'Arbalétre. Cette maifon deftinée pour les peftiferés, étoit une dépendance de l'HôtelDieu de Paris, où les convalefcens, hors le tems de contagion, alloient se rétablir, & où ils reftoient quelque tems après leurs maladies, fous la direction des Adminiftrateurs, & fous la conduite de quelques Religieufes de cet Hôpital, qui fut transferé & bâti hors la ville, entre Torabifoire & le Champ-de-l'Alloüete.

Ce fut ainfi que cette pieufe & charitable Princeffe fonda ee Seminaire de la Providence, qu'elle plaça exprès en ce lieu, contigu au Magnifique & Roïal Monaftere du Val-deGrace, pour l'avoir fous fes yeux, comme elle le déclara elle-même dans le Contrat de donation qu'elle leur fit det cette maison; ne pouvant pas perdre de veuë un établissement qu'elle jugeoit devoir procurer de très grands biens. L'Archevêque de Faris Jean François de Gondy donna fon confentement, & permit à ces filles d'en prendre poffeffion

Tome VIII.

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DENCE DE

DIEU.

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FILLES DE le jour de faint Barnabé de l'an 1652. M. Talon Curé de LA PROVI- faint Gervais, & Grand-Vicaire de Paris, pofa la Croix fur la grande porte de la Maifon. La Reine honora de sa préfence cette cérémonie, qui étoit comme le sceau dont la Providence de Dieu fe fervoit pour approuver & ratifier la confecration que ces bonnes filles avoient faite de leurs perfonnes pour procurer la Gloire de Dieu & le falut du prochain. Elles s'y appliquoient avec tant de zele, dans l'éducation qu'elles donnoient aux filles qui étoient fous leur conduite,qu'oubliant leurs propres interêts, elles négligerent encore la verification de leurs Lettres Patentes au Parlement. Ce défaut de vérification les aïant obligées en 1677.d'avoir recours une seconde fois à la bonté du Roi, pour arrêter l'effet d'une Déclaration, portant fuppreffion de l'établissement de toutes les Communautés, dont les Lettres patentes n'avoient été verifiées au Parlement, Sa Majesté leur donna en cette occafion de nouvelles preuves de fa protection. Car elle autorifa non feulement ce qu'elle avoit déja fait en leur faveur ; mais elle leur affura par de nouvelles Lettres patentes tout ce que leur avoit donné le Roi Louis XIII. fon pere, avec tous les privileges, droits, & exemptions accordés aux Hôpitaux de fondation Roïale. Il les confirma encore dans la poffeffion de la maison que la Reine fa mere leur avoit donnée, & leur fit une remife de toutes les finances & des droits que Sa Majesté pouvoit prétendre pour le préfent & pour l'avenir. Cet Inftitut fut encore autorifé par les Lettres de confirmation de M. François de Harlay de Chanvalon, Archevêque de Paris, & les Lettres patentes du Roi furent enregistrées au Parlement, après que ces filles eurent encore obtenu le confentement du Prévôt des Marchands & des Echevins de Paris.

Après que tout ce qui regardoit la feureté & confirmation exterieure de leur établiffement fut ainfi terminé, il ne reftoit plus à Madame de Polaillon que de mettre la derniere main à ce qui concernoit la perfection interieure de fon Inftitut, en prévenant les effets de l'inconftance humaine. C'eft pourquoi elle proposa à ces fept filles qui avoient été choifies pour former la Communauté, de renouveller avec elle leur affociation : ce qu'elles firent au mois d'Octobre de la même année, fur la fin d'une retraite, où elles fe confir

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