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arts y furent portés au plus haut point de perfection. La vie efféminée des Sybarites est passée en proverbe, et on conte de leurs mœurs et de leurs coutumes des traits qui sont à peine croyables.

SYCOPHANTE.

Imposteur, trompeur, calomniateur.

Littéralement, ce mot, qui vient du grec, signifie délateur de ceux qui exportaient des figues.

Les Athéniens, dont le territoire sec et aride ne produisait guère que des olives et des figues, défendirent par une loi de transporter des figues hors du territoire d'Athènes, ce qui autorisa à déférer en justice les infracteurs de la loi ; mais comme souvent ces sortes de dénonciations étaient de pures calomnies, on se servit du mot sycophante, pour dire un calomniateur.

T.

TABAC.

Je n'en donnerais pas une prise de tabac. Je n'en donnerais pas une épingle.

Comparaisons employées pour exprimer le peu de cas que l'on fait d'une chose.

Dès 1560, Jean Nicot, médecin, avait fait connaître le tabac en France, à son retour d'une ambassade en Portugal. Cette plante est originaire de Tabaco, dans les Indes occidentales, et de là, tabac.

Prôné d'abord, le tabac fut ensuite proscrit par arrêt, comme nuisible à la santé; mais l'usage réforma la décision supérieure, et il se fit une grande consommation de tabac, soit en feuilles, soit en poudre.

Le ministre Louvois est le premier en France qui ait

fait parade d'une tabatière; elle était de vieux laque. On mit ensuite du prix aux tabatières de porcelaine de Saxe, aux tabatières d'écaille, ornées de dessins en coulé ou en piqué, et aux boîtes d'agate, de malaquite, de lapis, montées en or. Le régent fit peindre à l'encre de la Chine des sujets libres, par Klingstet, et la touche spirituelle de ces miniatures a valu au peintre le surnom de Raphaël des tabatières.

M. de Vendôme s'entretenant avec un riche fournisseur, ouvrit sa tabatière, et le petit Crésus y puisa familièrement. Je suis charmé, dit M. de Vendôme, que mon tabac soit de votre goût; agréez aussi la . boîte. Ce fut à cette occasion qu'il fit pratiquer dans ses vestes une petite poche de peau qui devint sa tabatière.

Nous ne changeons plus de tabatière dans chaque saison, comme cela se faisait vers le milieu du dix-huitième siècle; mais on dépense encore pour ce petit meuble des sommes considérablės, parce que la mode en change trois ou quatre fois l'an.

Parmi les tabatières que l'on pouvait appeler épigrammatiques, nous citerons d'abord les turgotines ou platitudes, fort en vogue en 1776, et qui furent inventées pour jeter du ridicule sur les réformes que faisait M. Turgot, contrôleur général.

Lorsque le cardinal de Rohan, impliqué dans la trop célèbre affaire du collier, fut déchargé de toute accusation, comme sa crédulité et son aveugle confiance le rendaient blâmable aux yeux de beaucoup de gens, on imagina des tabatières rouges avec un point blanc dans le milieu cela s'appelait le cardinal blanchi jusqu'à un certain point.

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A la suite de ces tabatières, viennent naturellement se placer les écrans à la Monteynard, les galons à la

chancelière, les cannes à la Barmécide, et les bonnets à la caisse d'escompte.

Fatigué des plaintes de ses courtisans, Louis xv, qui protégeait le ministre de la guerre, Monteynard, provoquait sa démission; le marquis de Monteynard s'obstinait à ne pas comprendre le monarque; de là, les écrans à la Monteynard, qui tombaient et se relevaient d'eux-mêmes.

En 1770, époque de l'exil des parlemens, et de la haine générale que s'était attirée le chancelier Maupeou, on fit des galons qui imitaient l'or, et que l'on appelait à la chancelière, parce qu'ils étaient faux et ne rougissaient pas.

La chute des Barmécides, tragédie de M. de La Harpe, fit donner le nom de Barmécides à des cannes qui produisaient l'effet d'un sifflet en s'appuyant sur la

pomme.

En 1781, la caisse d'escompte payait fort mal. Les marchands de modes imaginèrent des chapeaux à la caisse d'escompte ; ces chapeaux n'avaient pas de fond.

Si nous eussions remonté un peu plus haut, nous aurions trouvé la béquille du père Barnabas, et les jésuites.

Un capucin, vers l'an 1630, fut chansonné pour avoir laissé sa béquille dans un mauvais lieu. En 1736, un musicien de l'Opéra, nommé Charpentier, se fit apprendre, moyennant un pour boire, la vieille chanson du père Barnabas : c'en fut assez pour la remettre en vogue. On ne rima plus que par la béquille; l'opéra de Castor et Pollux fut parodié sur cet air, et toutes les étrennes de l'année suivante, couvertures d'almanachs, tabatières, pain d'épices, bonbons, eurent la forme ou l'empreinte d'un capucin portant une béquille.

Quelque temps après la destruction des jésuites (septembre 1762), des marchands de la foire Saint-Ovide imaginèrent de faire des figures de cire habillées en jésuites; elles avaient pour base une coquille d'escargot, et, à l'aide d'une ficelle, on faisait sortir et rentrer le jésuite dans sa coquille.

TABLE.

Les os sont pour les absens.

Tarde venientibus ossa, disaient aussi les Latins. Anciennement on se mettait à table à l'heure indiquée, sans se mettre en peine du retard de quelques personnes invitées.

Il y aurait aujourd'hui de l'impolitesse à ne pas attendre tous les convives, tandis qu'autrefois l'impolitesse consistait à se faire attendre.

TABLIER.

On dit d'une fille, qu'elle a crainte que le tablier ne lève, quand elle se défend des poursuites amoureuses. Celle-là sans doute s'était mal défendue qui adopta les paniers, autrement nommés vertugades, de l'espagnol verdugado.

D'abord les paniers ne furent que des bourrelets adaptés au bas du corset pour gonfler la jupe. On employa ensuite les cercles de baleine et la toile gommée. Charles IX défendit les cercles de fer et de baleine; mais deux ans après, un nouvel édit accorda aux femmes ce que, malgré la défense, elles avaient toujours gardé. En 1720, nouvel édit contre les paniers.

On appelait criardes, les paniers qui étaient de toile gommée et faisaient du bruit. Les cadets descendaient moins bas que les paniers ordinaires. Les paniers à coude et à guéridon étaient ainsi nommés, parce qu'ils

étaient larges du haut, et que les coudes portaient presque dessus. Quant au surnom de maître des requêtes, il venait de ce qu'un maître des requêtes s'appelait Panier; ainsi l'on jouait sur le mot.

Qu'il est charmant ce corbillon !

Qu'y met-on, ma mignonne,
Pour soutenir ton cotillon,

Été, printemps, automne ?

En tout temps on peut le nommer
La corne d'abondance,

Ce joli panier,
De bois de rosier,

Ce joli panier

Sans anse.

Ces vers furent faits en 1720.
En voici de plus modernes :

Quelle grâce en effet, quels charmes singuliers
Nos dames présentaient avec leurs grands paniers,
Pour qui, sans une marche obliquement adroite,
La porte à deux battans se trouvait trop étroite!
Une belle avec eux de ses grands falbalas
Couvrait dans un salon les plus larges sofas;
Mais la dame trouvant les chaises trop petites,
En chargeait les genoux de ses deux acolytes;
Sur une base énorme, obélisque nouveau,
Dans sa gaîne le corps s'allongeait en fuseau,
Et, serré fortement afin d'être plus libre,
Présentait sur sa pointe un cône en équilibre.
(D. R.)

Ce que l'un critique, l'autre l'approuve : madame de Genlis, dans son Dictionnaire des étiquettes, suppose une trentaine de femmes de la haute société, assises à côté les unes des autres. « Leurs énormes paniers formaient un riche espalier artistement couvert de fleurs, de perles, d'argent, d'or, de paillons de couleur et de pierreries. L'effet de toutes ces brillantes parures réunies ne peut se décrire. On portait alors, non seulement

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