페이지 이미지
PDF
ePub

de Montfort, ainfi que nous le verrons dans la fuite. C'eft pourquoi lorfque le Lecteur va entendre les difgraces qui furvinrent aux Catholiques aprés la mort de leur General qu'il fe fouvienne que ces malheurs n'étoient qu'un acheminement à la deftruction totale de l'Herefie.

Fin du feptiéme Livre.

1218.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

D

Es que Montfort ceffa de commander les Croifez, leur Armée, quoi que nombreuse, fut un corps fans ame. Amauri fils & fucceffeur du Comte étoit en âge de profiter des leçons de fon Pere: mais il n'en fçavoit pas encore affez pour foûtenir par lui feul un Parti où il falloit que les qualitez du General fupléaffent continuellement au man

que d'argent, au defir que les Troupes avoient de fe débander, & aut vuide que lá perte de Montfort fembloit laiffer dans tous les rangs de PArmée. Au contraire, les Touloufains avoient une affurance qui les rendoit invincibles. Ils foûtinrent fi vaillamment tous les affauts qu'on leur livra, que les Catholiques furent obligez de lever le Siege, & mefine d'abandonner le Château Narbonnois environ fix femaines aprés lá mort de leur brave Comte. Les uns fe retirerent à Carcaffonne, & les autres retournerent en France; ceux-ci emporterent les offemens de Montfort à Hautes-Truieres, auprés de Montfort l'Amaury, & ceux-là in-humerent fes chairs à Carcaffonne, la coûtume étant alors de feparer les os & les chairs des perfonnes de qua lité aprés leur mort.

La levée du Siege de Toulouse fut un coup prefqu'auffi fatal à la Ligue que l'avoit été la perte de Montfort. Les Albigeois ne demeurerent plus renfermez dans leur Ville. Ils fe mirent en campagne avec le jeune Raymond, & fans tirer l'épée ils entrerent dans Caftelnaudary, qu'ils n'a-

1

و

voient pu forcer quelques années auparavant avec une Armée de cent mille hommes. Les tentatives inutiles que fit Amaury pour recouvrer cette Place, & dans lefquelles il perdit fon frere Guy Comte de Bigorre, foit que ç'ait été cette année, ou que ce n'ait été que la fuivante, furent un nouveau malheur, aprés lequel tout plia devant les ennemis de l'Eglife. On n'avoit obeï à la Maifon de Montfort que parce que fes Troupes étoient fuperieures; & comme elles ceffoient de l'être, le nombre de ceux qui fe révoltoient contr'elle égaloit. prefque le nombre de ceux qui avoient été les fujets. Sicar de Montalte, Foucaut, & Jean de Brigny, qui paffoient pour les plus vaillans hommes du Parti Catholique,- éroient prifonniers de Guerre.

Foulques Evefque de Toulouse fut le feul des Croifez que le bonheur n'abandonna pas, & qui fembla mefme avoir opofé une digue au torrent qui menaçoit de plus en plus. Ce faint Evefque venoit de paroîtte à la Cour de France, & de remontrer au Royqu'aprés que fes Armées victorieufes avoient dompté des Rois, des Empe

reurs, des Sujets révoltez, des Infidelles, il ne reftoit plus qu'un genrer de gloire dans lequel il pût fe fignaler, & que c'étoit celui que promet toit la Croifade contre les heretiques ; qu'il étoit digne de Philipe Augufte d'achever une Guerre que le grand Montfort n'avoit pu terminer ; que le Heros feul qui avoit renverse Othon de deffüs le Trône, chaffé les Anglois: de Normandie, & enlevé Acre aux Sarrazins, pouvoit ôter Toulouse aux Albigeois. Une fi belle gloire à meriter fe trouvant jointe à l'attachement inviolable que Philipe avoit pour la Religion, & à l'empreffement avec lequel Louis de France fon fils fouhaitoit de faire des Guerres où il y eût également à gagner pour fa confcience & pour fon honneur, déterminerent la Cour à tourner fes Armes contre l'herefie.

Louis heritier prefomptif de la Couronne, & qui joignoit à ce beau titre celui de Vainqueur des Anglois, qu'il avoit défaits dans plufieurs oc- G. de P.. cafions, parut au Printems dans l'A- Alberic. genois, fuivi des Comtes de Breta 1219. gne & de S. Pol, de l'Archevefque d'Auch, & des Eyefques de Noyon,

« 이전계속 »