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l'an 1241. laiffant un fils, nommé. Jean, qui n'eut qu'une fille : elle por ta les biens de la Maifon de Montfort dans la Maifon de Dreux, en épou fant Robert IV. dont elle eut entr'autres en fans une fille nommée Yoland, Dame de Montfort. Yoland époufa Artus II. Duc de Bretagne & de ce Mariage fortit Jean, furnommé de Montfort, qui prétendit 'à la Duché de Bretagne contre fa niéce Jeanne la Boiteufe, femme de Charles de Blois, & ce fut le fils de ce Jean de Montfort qui gagna la Ba taille d'Auray, par laquelle il devint Duc de Bretagne..

Le fecond fils de Simon de Montfort fut Guy Comte de Bigorre. Il ne laiffa que des filles, & il mourut, comme on l'a dit, au Siege de Caftelnaudary, qui fuivit de prés la mort de fon pere:

Le troifiéme fils de Simon avoit nom Robert, & il n'eut point d'enfans..

Le quatriéme fut l'heritier du nom, de la bravoure & du bonheur de fon pere. Il fortit de France mécontent de la Reine Blanche, qui avoit empefché fon Mariage avec Jeanne

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Comteffe de Flandres & de Hainaut fa retraite en Angleterre lui fut fi heureufe, qu'il y merita la Charge de grand Senéchal d'Angleterre, & que Henry III. lui fit époufer la Princeffe Eleonor fa fœur. La difgrace où Simon tomba enfuite fervit à le rendre plus grand; car s'étant mis à la tête des Mécontens, il vainquit: Henry, & le fit prifonnier de Guer re: mais il fut tué avec fon fils aîné dans une Bataille donnée le quatriéme d'Aouft 1265. Guy de Montfort fon fecond fils fe retira auprés du Roy de Sicile. Charles Premier & fes defcendans ont tenu un rang diftingué dans le Royaume de Naples, jufqu'à ce que les Princes de la Maifan d'Arragon, devenant les maîtres du Royaume, les Montforts, qui paffoient pour François, furent obligez de chercher un azyle en France, & leur Famille y a donné de grands Hommes pendant qu'elle a duré,. c'eft à dire, jufqu'au Régne de Louis XII.

Le feul Montfort qui refta dans le Languedoc, fut Guy frere de Simon le grand; ce Seigneur fur tué au Siege de Varilles, proche Pamiers, l'an

1 227. fon fils nommé Philipe poffeda la Comté de Caftres, & fa petite fille qui reftoit feule heritiere de cette branche des Montforts porta la Comté de Caftres dans la Maifon des Comtes de Vendôme..

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J'ai dit que Louis VIII. s'étoit 1226. obligé par ferment de rétablir la Foy G. de P. dans le Languedoc, en fignant le 4lb. Traité qu'il avoit fait avec Amaury Comte de Montfort. Il fut exact obfervateur de la parole il marchoit déja le long du Rhône ; & les principaux Officiers de fes Troupe's étoient Mathieu de Montmorency, Imbert de Beaujeu, les Comtes de Bretagne, de S. Pol, de Namur & de Champagne, Archambaut de Bourbon, l'Archevefque de Reims & l'Evefque de Limoges. Outre le plaifir qu'on avoit de combattre fous les aufpices d'un Prince belliqueux, & capable d'attirer par la fainteté de fa vie la benediction de Dieu fur fon Armée, on eut la fatisfaction d'aprendre que Raymond, qu'on alloit attaquer, venoit de perdre fes deux plus grands protecteurs ; car ce fut environ ce tems - là que moururent Bernard Comte de Cominges, dont

les richeffes étoient pour Raymond une grande reffource, & Arnauld Archevefque de Narbonne, dont les confeils valoient, pour ainfi dire, des Armées entieres.

Le Roy ne venoit que dans le deffein d'affieger Touloufe, & une autre Ville à laquelle on ne penfoit pas occupa prefque toute la Campagne. Je parle de la Ville d'Avignon, qui depuis plufieurs années étoit étroitement unie avec les Albigeois, & qui ofa refufer paffage aux Troupes Françoises, nonobftant les ôtages qu'elle avoit livrez au Roy pour lui répondre de fa Foy.. Une telle infolence irrita Loüis au point qu'elle devoit. Les François, pour venger le Roy, commencerent le Siege de la Ville ce jour-là même, qui étoit le quatriéme de Juin, le Mercredi d'aprés la Pentecôte. Ils s'engagerent par ferment à le continuer jufqu'à ce que la Ville fût prife, & tous executerent leur promeffe, excepté le Comte de Champagne, dont la retraite fut caufée; ́ dit-on, par le defir de revoir la Reine; pour laquelle il avoit un attachement extraordinaire. Quelques Hiftoriens Anglois ajoûtent que le Comte avant

fon départ avoit fait donner au Roy le poifon qui lui ôta quelques mois aprés la vie; car ces Auteurs n'ont pu Matth. croire que la Reine Blanche eût tant Paris. de merite, & que Loüis fût mort fi jeune, fans que quelque grand Prince eût avancé les jours, dans l'efperance de plaire lui-mefine à la Reine.

Avignon, devant qui l'Armée venoit de s'arrêter, eft fitué auprés du Rhône & de la Durance : cette Villé avoit de bons foffez, une double muraille, & autant de Soldats refolus à la bien défendre, qu'il y avoit d'Habitans qui ne pouvoient la laiffer prendre fans perdre en même tems ce qu'ils avoient de plus cher. Leurs murailles femblerent long-tems fe relever d'elles-mefmes, lors qu'elles étoient abbatuës, tant la vîteffe avec laquelle on réparoit les bréches étoit furprenante. Le Comte de S. Pol qui marcha le premier des François à l'affaut, fut tué fur la bréche, &: ceux qui l'avoient fuivi furent renverfez dans les foffez, ou accablez de pierres, ou couverts de feu,

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Mais une Ville qui n'attend nul fecours du dehors, & qui eft preffée. par une grande Armée maîtreffe de la

Nicolas

de

Braye.

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