Sufficit attentas fi vox allabitur aures. Modérez votre vivacité, & ne vous Sed nimius quot habet clamantum incommoda Coccyfmum nifus, P. Luc.. Quot ferat & vocis moderamen commoda fecum, aures, , Quàm ferus elifæ fatuo luftamine vocis onines, Concuffofque agitant querulis clamoribus artus, mine morbus, Clamatorem ipfum vexata relinquere roftra Ingemuit nemo. Pro voce inamabile murmur Que de Prédicateurs qui doivent en partie leurs fuccès à la volubilité de leur prononciation qui dérobe à l'auditeur le plus attentif l'inégalité de leur ftyle, l'inexactitude de leurs preuves. Cette rapidité même, quand la diction eit brillante & figurée, féduit Pefprit. Ecoutez certains Örateurs dont les Dif cours ne font qu'un tiffu de penfées fleuies, d'expreffions étudiées & placées au compas, de grands mots foûtenus par de pompeufes épithetes, des phrafes découfues qui forment un jeu de pointes qui fe fuccedent; toutes ces chofes prononcées. avec une féduifante volubilité, ôtent, par le charme d'une harmonie apparente, le jugement à l'auditeur, le furprennent, le corrompent. Ce plaifir fait conclure la bonté réelle du Difcours. Mais vient-il à paroître par l'impreffion? c'eft alors qu'il eft rare qu'il fe foûtienne dans l'examen de la lecture. Dépouillé de mille agrémens qui ne s'écrivent point, & qui n'étoient que dans l'exterieur impofant de l'Orateur, nous nous appercevons que nous confondions avec les objets même notre plaifir qui n'étoit produit que par cet acceffoire : les pen-fées fauffes, les expreffions fardées, les tours affectés fe dévelopent par la réflexion du jugement, & nous ne trouvons fouvent dans tel Difcours qui nous a féduit à la prononciation, qu'un clinquant d'efprit, qu'un vernis d'eloquence. Souvent le défaut de mémoire produit cette précipitation immodérée : on ne mefure la fuite des mots que par la force de la refpiration on craint que la mémoire ne foit infidelle. Un nombreux auditoire fait quelquefois une impreffion de crainte, qui ôte l'attention à ce qu'on dit, & à la maniére de le dire. L'homme fage eft vif fans être précipité, comme il eft moderé fans être lent. Ciceron confeille de faire des paufes pour regler cette vivacité. Ces petits filences ont d'admirables effets. * Comme le Prédicateur ne doit pas marcher à pas de boiteux, Traduct. dit un bon Ancien, ainfi il ne faut pas da P. Maza- qu'il fe défifte de courre à bride abbatue ; que tenant un milieu, il aille ores au pas, autrefois au trot, & maintenant au galop. rini. P. Sant. Que votre bouche auffi s'ouvre & fe ferme bien. Souvent d'un feul côté la bouche se renverse, .Et fait prendre à fes mots un chemin de tra verse. Souvent la bouche ouverte, on a beau s'efforcer, Pour la moindre fyllabe ouvre toute la bouche; Lance de fes poulmons des mots toujours tone nans. * Vocem confirmant, vilem plebeculam & infententias concinniores di-doctam concionem lingue vifione reddunt, & auditori fpatium cogitandi relinquunt. Cic. ad Heren. L. 3. n. 21. Nihil tam facile quàm volubilitate decipere, quæ quidquid non intelligit, plus miratur. Hyeron Epift. ad Nepot. L'autre pour éviter les maniéres outrées, De ses mots retenus ne nous dit que les tons. Quen'en grava jamais Calot dans fes grotef- Et fouvent tel qui croit les autres grimacièrs, Croyez qu'il eft honteux d'en outrer la fi- Ne remuez jamais vos lévres qu'en parlant, Moyens propres à regler la prononciation la voix. De la monotonie. G Ouverner la voix, regler fon gefte, toure la perfection de la pronon ciation confifte dans ces deux points. **Pronuntiatio dividitur in vocis figuram & corpo ris motum. Cic. ad Heren. 3. n. Z |