gat. chine lui reprocha avec aigreur: Effo- In Orat. aminatus homo & mulierofus. Il est égale- de Falc. Lement vicieux de montrer un ventre Orat. in énorme, qui annonce l'arrivée d'un corps Timach. qui marche après lui; d'en exposer le volume avec affectation. Semblable à ces hommes qui chargés d'un panier plein de différentes marchandifes qu'ils ont devant eux, portent la tête en arrière, & courbent leur corps en cercle pour en foûtenir le poids avec plus de facilité. Forfitan & truncum flexus quis corporis ornet, Si qua fides fenibus, minus & tolerabile pondus. Abdomen longè reliquis præponere membris. De la tête. Ses mouve nens, leurs défauts. Librantes incompofitis inceffibus: ut qui Sic commiffura, fic nervi & mufculus omnis, Non equidem inficior : quoties his obvius afto, Tout l'homme eft dans la tête & le visage, dit Platon (a). On ne peut trop en regler les mouvemens, pour qu'ils ne préfentent rien de choquant & de défectueux. Il faut tenir la tête droite, fans trop l'élever ni la baiffer, mais dans un jufte milieu qui eft fa fituation naturelle (b). C'eft montrer de la vanité que de la porter droite avec un air de mépris, (a) Totum hominem in fum, non humile, non capite vultuque efle. Apul. | abjectum, fed decore fpede dogmat. Plat. ciosèque firmatum collo infidet. D. Greg, Nyf. de opific. homin. (b) Caput fuper humeLos pofiturn, non comprel Sueton. in & d'avoir le corps comme tout d'une 1 piece. Incedunt quafi veru deglutiffent, Arrian. difoit Epictete. Il eft des têtes toujours 4.1.6. 21. inclinées vers la terre, qui n'ofent lever les yeux; c'eft une humilité déplacée, c'eft une baffe & lâche timidité. * On devroit leur appliquer le remede dont les foldats fe fervirent à l'égard de l'Empereur Vitellius, pour lui faire lever Vitell. la tête & montrer fon vifage à la lumière, en appliquant la pointe d'une épée fous le menton. Je n'aimerois point cette contenance, parce qu'elle eft commune aux dévotes & aux hypocrites: j'aime à l'élever avec modeftie, & à conformer fes mouvemens avec ceux des épaules & de la main, quand j'adresse la parole à Dieu, aux Efprits céleftes, quand je parle du foleil, des aftres, des montagnes, &c. dans la joie, quand il faut en produire les fentimens, dans les éloges. Je baiffe la têre dans la trifteffe, dans les récits lugubres, dans les fentimens de pénitence, dans les calamités publiques dont j'expofe l'image funefte; dans l'aveu de mes foiblefles ou des crimes dont je fuis coupable. Mais dans l'élévation ou l'inclination de la tête, j'évite d'imiter le mouvement des oifeaux qui boivent, ou des perfonnes affoupies. * Odiofam humilitatem fignificat. Quintil.l. 11. c. 3. Je ne veux point qu'on l'incline à chaque parole que l'on profere, c'eft un tic de paylan; ni qu'on la penche tantôt d'un côté, tantôt d'un autre. J'ai peine à voir ces hommes qui ont des inquiétudes de tête, qui ne leur permettent point de la laiffer en repos. Cette foibleffe des vertébres indique quelquefois ou la fuiblesse & le relâchement des mœurs, ou la légereté de l'efprit (a). C'est ce que Ia Orat. Ciceron appelle cervicum mollitiem. Il n'eft permis de la pencher un peu fur l'épaule, que dans les occafions où il faut exciter des sentimens de commifération, ou quand on témoigne fa douleur à la vuë de l'objet qui en eft la cause, ou quand on adreffe une prière ardente au Ċiel pour fléchir fa justice & implorer fa miféricorde. Il feroit ridicule de cacher la tête entre les épaules. N'imitons point ces Orateurs furieux qui comme des Corybantes frapent l'air de la tête à chaque inftant (b); qui paroiffent comme des ftatues inanimées, fans efprit & fans mouvemens: deux excès également à éviter. Juvenal. fatyr. 8. at tu Nil nifi Cecropides truncoque fimillimus herma (a) Obfervandum erit (b) Emugiunt motu ca pitis furentes. Quintil. 1. 2. C. 1,29 Aufone fit l'infcription pour un de ces Rufus de fon fiècle. Rhetoris hæc Rufi ftatua eft. Si faxea, Rufus. Epift. 51. Cur id ais? Semper faxeus ipfe fuit. En un mot, fouvenons-nous toujours que la tête tient le premier rang dans l'action entre les parties du corps, qu'elle contribue plus qu'aucune autre aux agrémens de la prononciation. Un figne de tête fignifie beaucoup. Par lui on accorde, on refuse, on affirme, on nie; on montre de la pudeur, de l'incertitude, de l'admiration, &c. Conforme en fes mouvemens avec le gefte, elle fe trouve toujours de fon côté, excepté quand il faut refuser, témoigner de l'horreur & de l'averfion; alors elle fe détourne en même temps que nous repouffons la main. Elle jette les yeux tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, & fe tient ordinairement dans la fituation où la voix peut être plus facilement entendue du grand nombre; c'està-dire qu'elle regarde le milieu de l'auditoire. Ne croyons pourtant pas un vilage parfait, P. Sanl |