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audit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & interêts: A la charge que ces Prefentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date dicelles ; que l'impreffion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier & beaux caracteres, conformément à la feuille imprimée attachée pour modéle fous le contrefcel des Préfentes: que l'Impétrant fe conformera en tour aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 20. Avril 1725. qu'avant de l'expofer en vente, le Manufcrit qui aura fervi de Copie à l'impreffion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée,ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France le Sieur DE LAMOIGNON, & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France le Sieur DE LAMOIGNON, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France le Sieur DE MACHAULT, Commandeur de nos Ordres le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant, & fes ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Préfentes qui fera imprimée tout-au-long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour duement fignifiée; & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers & Secrétaires, foi foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires: CAR tel eft notre plaifir. Do N NE' à Versailles le douzième jour du mois de Février, l'an de grace 1752. & de notre Régue le trente-feptiéme. Par le Roi en fon Confeil.

SAINSON.

No 724.

fol. 574

Regiftré fur le Regiftre XII. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, conformément aux anciens Réglemens confirmés par celui du 38, Février 1713. A Paris, le 28. Février 1752.

COIGNARD, Syndic,

L'ELOQUENCE DU CORPS

DANS

LE MINISTERE DE LA CHAIRE.

LIVRE PREMIER.

De l'Action en géneral.

CHAPITRE PREMIER.

La néceffité de l'Action; fes avantages, Jes qualités.

'ACTION que Ciceron appelle P'Eloqtience du corps (a), eft fi néceffaire, que fans elle on ne peut mériter la qualité d'Orateur. On a vû des enfans remporter par la nobleffe de l'Action le prix de I'Eloquence fur des hommes de talens (b),

(a) Actio quædam eft dignitate primas tulerunt, corporis Eloquentia,fermo & diferti deformitate agenCorporis. Ad Brut. di multi infantes habiti funt, De Orat. 3. n. 56. A

(b) Infantes Actionis

qui manquoient de cet extérieur fi important à tout homme qui fe produit dans le public. Les Orateurs qu'Athènes & Rome admirerent dans l'Etat floriffant de leurs Républiques, conviennent de ce principe. Nous pouvons juger de la bonté des préceptes qu'ils en donnoient dans leurs écoles, par ceux que nous ont laissé Ciceron & Quintilien, qui en ont parlé d'après leur propre expérience & l'imitation des grands hommes, qui étoient leurs émules dans le Barreau. Les jeunes gens qui fe confacroient à la profeffion d'Avocat, fréquentoient affidûment ce fanctuaire de l'Eloquence; & les modéles vivans qu'ils avoient devant les yeux dans ces célebres Orateurs, les formoient plus facilement que toutes les régles des Rhéteurs qu'ils méditoient dans le particulier.

La Gréce dans un climat pur & ferein nourriffoit des efprits vifs, faciles & délicats. Chez les autres hommes la naturé ébauchoit les Orateurs, ils naifoient ici formés. L'Eloquence dont elle avoit répandu le germe & le goût dans leur efprit comme dans leurs corps, n'attendoit que l'âge pour fe déveloper ; & la perfection de leurs talens a produit la perfection des préceptes que ces excellents Orateurs nous ont tranfmis. L'art étudia en eux la nature, & pofa ces principes & ces régles qui font

le mérite de l'action. Un Grec eft un homme univerfel, dit Juvenal; toute la nation' est comédienne: Comada natio. Cette Satyr. 3. expreffion, dans l'efprit de ce fiécle, marque un peuple qui fçait peindre les mœurs.

Liv. 1.

Les premiers Romains d'un efprit moins ardent & moins limé, avoient auffi moins de difpofition pour l'Eloquence du corps; mais ils comprirent la néceffité de la former dans la jeuneffe, dès l'âge même le plus tendre. Plufieurs d'entr'eux en propoferent les régles. Plotius, Nigidius, Ciceron, Pline fecond, Quintilien traiterent cette partie de l'Eloquence: ils choisirent même d'excellents Comédiens pour s'inftruire dans cet art. Les plus, Quintil. grands hommes les confultoient, & les écoutoient volontiers pour fe modéler fur leur déclamation. Ciceron prenoit conseil du fameux Comédien Rofcius; Demofthene avoit Satyrus pour maître; Geminus conduifoit Marc-Antonin; Efchine s'inf Julius Catruifoit également au théatre. Les Comé- picolinos, de diens de ces temps heureux avoient donc une déclamation mâle, forte & majestueu- pho. fe; ils ignoroient l'air mol & effeminé, les tons doucereux & languiffans, les maniéres comiques, peu propres à fervir de régle au Barreau, dont l'action doit être différente de celle que le théatre exige de fes Acteurs,

M. Antoni

no Philo.o

Les Anciens attentifs à compofer l'exterieur, avoient des Académies où ils enfeignoient à régler avec bienféance la contenance & les mouvemens du corps. Quintil. Dans le fiécle de Platon la République, 1.9.1. 12. d'Athènes entretenoit des Chironomiftes, maîtres de mains ou de geftes, dans l'éco

L. I. C. II.

1. 7.

le de la Chironomie ou de l'Eloquence manuelle. L'exercice de la danfe étoit regardé comme important à ce fujet. On Plat. . 7. conduifoit les jeunes Grecs & Romains de leg. dans les affemblées de parens & d'amis, comme fur un théatre domeftique. A la Plutarch. table, quand les convives étoient au deffert, ils récitoient les dialogues de Platon, pour apprendre à prononcer avec un goût exact les ouvrages qu'ils feroient en état de produire dans un âge plus avancé. Dans le cours de leurs études, ils fuivoient les plus habiles Orateurs. Ainfi Ciceron fut-il l'auditeur de Molon de Rhodes, Augufte d'Apollodore, &c. fouvent même parcouroient-ils la Grèce & l'Afie pour profiter des lumiéres de ces hommes illuftres qui en faifoient la gloire. Ils avoient des jours reglés pour s'exercer dans la déclamation, en présence d'un habile Rhéteur; & ce n'étoit qu'après avoir paffé plufieurs années dans cet exercice, qu'ils paroiffoient en public pour Juvenal. donner des preuves de leur capacité.

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