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Pour avoir plûtoft fait luy lacher le fufil ?
Me DE FATENCOUR.

Il le mériteroit puifqu'il me des'honore :
Mais il n'eft pas le feul; ma fille en eft encore;
Elle ayme d'ilmarets & ce billet m'aprend
Qu'un rendez-vous ce foir.....Ah !

LOISONNIERE.

Cela me furprend :

Ma coufine Angelique auroit de la tendreffe,

Pour le fils.....

Me DE FATENCOUR.

Comme moy, ce procedé vous bleffe,

Mais j'en auray raifon; Il faut n'en dire mot

Sur tout à mon mary,

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Me DE FATENCOUR.

Dis moy tout, autrement.....

SCENE X.

Me FATENCOUR, LOISONNIERE, CHIROS, CRISPIN.

Rien n'e

CHIROS.

Quel courroux vous enflame?

n n'eft pire pour vous que

de vous emporter,

Et voftre mai de rate en pourroit augmenter.
Qu'est-ce donc ? dans vos yeux je vois un trouble
Me DE FATENCOUR.
Helas!monfieur Chiros, je fuis hors de moy même.
CHIROS.

[extreme

J'allois voir un fieureux dont le mal eft preffé,
Et vous apercevant je me fuis avancé.

Me DE FATEN COUR.

J'avois crû comme vous, qui m'en vouliez répōdre
Que Crispin tout de bon devenoit hypocondre.
CHIROS.
Il ne le devient pas, car il l'eft tout à fait.
Me DE FATENCOUR

Il l'eft, monfieur Chiros.'

CHIROS.

Hypocondre parfait
Il eft fou qui dira qu'il ne l'eft pas le flatte ;
Et par l'authorité du fçavant hipocrate,
Du fameux Avicenne & du grand Galien,
Je m'en vay vous prouver.....

Me DE FAT ENCOUR.

Eh, ne nous prouvez rien.

Qu'il foit ce qu'il voudra, j'ay fur une autre affaire

Quel

Quelques difcuffions plus preffantes à faire.
Adieu jufqu'au revoir, fuy moy, viens, mon cousin
Ne m'abandonnez pas.

Q

LOISONNIERE luy préfentant le fufi.
Marche devant coquin.

SCENE II.

CHIROS, feul.

U'une femme obstinée est un cruel martire! Sur elle la raifon ne garde aucun empire.. Ne vouloir pas qu'il foit hypocondre ! J'ay dit Des l'abord qu'il l'eftoit, Il l'eft fans contredit: J'en fuis feur & n'auray jamais la complaifance De parler lâchement contre ce que je penfe. Quand j'ay fur quelque mal connu la verité, Je tiens ferme, & je fuis toûjours de fon cofté. Que d'autres en flattant amaffent des richeffes, Si je n'amaffe rien, du moins, point de baffeffes. 0 que cet ancien fut de l'honneur Jaloux, Par qui cet axiome eft venu jufqu'à nous, La pierre éprouve l'or, l'or éprouve les hommes Belle moralité pour tous tant que nous fommes Quant à moy; l'on pourroit m'offrir mille tréfors Quand j'ay dit mon avis, jamais je n'en demords On à beau me parler, rien ne me perfuade.. Mais je m'arrefte; il faut aller voir mon malade, Et leur faire fentir ce que c'eft que les foux, En leur laiffant le temps d'avoir befoin de nouss

Fin du quatriéme Alte.

120

ACTE

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SCENE PREMIERE.

LA TOUR, CRISPIN.
Ils entrent de different cofté.

LA TOUR.

H! c'eft monfieur Crispin.

CRISPIN.

C'eft ainfy qu'on me nomme. LA TOUR.

Në vous fouviet-il plus de m'avoir veu dans Rome

Hem?

CRISPIN l'embrassant.

Monfieur de la Tour! par quel rare bonheur, Vous vois-je en ce pays?

LA TOUR.

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Monfieur le gouverneur A qui l'on a mandé qu'en ces lieux la Nobleffe, Pour un fot demellé, s'anime & s'intereffe M'envoye exprés icy pour calmer ces tranfports. CRISPIN.

Peut-eftre y ferez vous d'inutiles efforts,
Ce n'eft pas ce me femble une chose facile :
Ces meffieurs la plufpart font fort chargez de bile,
Le falpoftre chez eux fe rencontre à foifon,
Et d'abord ils ont peine à goufter la raison,

Mais leur fougue paffée ils font bien raisonnables:

LA TOUR.

J'ay déja reconnu ces chofes veritables.
CRISPIN.

Entre autres, il en eft qui font tres campagnards,
Gens aymant leur foyer, & qu'on nomme cagnards,
Qui n'ont que rarement forty de la Province,

Qui fur le point d'honeur, fouffrét peu qu'ó les pin-
Braves à toute outráce,& qu'o voit pour un rié, [ce,
Mettre la brette à l'air, & s'en efcrimer bien.

D'ailleurs grāds difcoureurs fur toutes les matieres,
Et des francs hobereaux confervant les manieres,
Quand ils font une fois à vanter leurs combats,
Leur maifon..... là dessus ils ne finiffent pas,
Ils en fatiguent ceux qui veulent les entendre ;
Mais du refte affez bons à qui fçait bien les prédre.
Pour monfieur de Fondnid,& monfieur Fatencour,
Sont à peu près tout comme, & faits au mefme tour.
Adieu nous nous verrons, J'ay quelque chofe à dire
à monfieur de Valcreux.

LA TOUR. C'eft de boire avec vous.

CRISPIN.

Le feul bien où j'afpire,

Je feray toûjours preft....

LA TOUR apercevant Angelique.

Que vois-je.....

CRISPIN.

Suivez-moy, vous fçaurez ce que c'eft.

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FLORIN E.

Sans doute il eft facheux quo ait furpris la lettre,

Que dans vos feules mains Crifpin devoit remettre:

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