Vous me croyez donc dupe, ou bien un Allo broge? Et morbleu vous l'aimez, & je m'en apperçoy. Ah, mon pauvre Merlin, je le crois comme toy. MERLIN. MERLIN à part. Ma foy je fçavois bien avec mon ftratagême CLIDAMIS.. Mon amour est extrême. D'accorder à mes vœux la charmante Lucile, MERLIN. De Lucile, Monfieur, je vois venir la mere CLIDAMIS. Comment l'entretenir de mon nouvel amour ? MERLIN. Quand on aime, Monfieur, on ne refte p e pas coure, SCENE XI. CLID AMIS, MERLIN. MERLIN riant. AH que voila, Monfieur, un beau fujet pour rire! D'une telle foibleffe hé bien qu'allez-vous dire ? Riez donc... vous rêvez... vous ne répondez rien. Ah vous l'aimez. CLIDAMIS. Moy non: mais, Merlin, fçais-tu bien Qu'à bien l'examiner elle eft affez aimable. MERLIN. Oh pour aimable, non; elle eft affez pasable. CLIDAMIS. Elle a des yeux parlans, vifs, brillans, plein de feu. MERLIN. Elle, les brians elle les a fort peu. yeux CLIDAMIS. Elle a l'efprit divin, la taille fort mignone. MERLIN. Fy done; elle eft commune en toute la perfonne. CLIDAMIS. 4s-tu bien remarqué, Merlin, fon embarras ? MERLIN. Et vous dites, Monfieur,que vous ne l'aimez pas? Non vraiment. CLIDAMIS. MERLIN. Pourquoy donc en faites-vous l'éloge? Vous me croyez donc dupe, ou bien un Allobroge? Et morbleu vous l'aimez, & je m'en apperçoy. CLIDAMIS. Ah, mon pauvre Merlin, je le crois comme toy. En feignant à fes pieds une fincere flâme, L'amour adroitement s'ett gliffé dans mon ame, Et ce Dieu dont je fuis la victime aujourd'hui Vange tous les mépris que je faifois de lui. MERLIN. Je vous l'avois prédit, vous avez pû m'enten dre: Il ne faut en amour qu'un moment pour fe ren dre. CLIDAMIS. Quoy l'amour que j'éprouve eft l'effet d'un mo ment ? Et pour furcroît de maux j'aime encor mon tourment. MERLIN à part. Ma foy je fçavois bien avec mon stratagême CLIDAMIS. Mon amour eft extrême. Allons trouver la mere & mon oncle au plûtôt, Mon cher Merlin, je vais les prier comme il faut D'accorder à mes vœux la charmante Lucile De Luçile, Monfieur, je vois venir la mero CLIDAMIS. Comment l'entretenir de mon nouvel amour? MERLIN. Quand on aime, Monfieur, on ne refte pas coure SCENE XII. ARAMINTE, LE CHEVALIER, CLIDAMIS, MERLIN. LE CHEVALIER. AH, mon cher, té voila; jé brûlois dé r’ap Qué Madame aujourd'hui m'a choifi pour fon gendre. CLIDAMIS furpris. Quoy, Madame, eft-il vrai? vous allez marier Vôrre adorable fille avec le Chevalier ? ARAMINTE Clidamis. La chofe eft réfoluë, & déja le Notaire A dreffé le contrat pour terminer l'affaire. Vôtre oncle défiroit qu'elle fût vôtre femme : 濃濃 SCENE XIII. LE CHEVALIER, CLIDAMIS, MERLIN. CLIDAMIS. H, Merlin, faut-il perdre ainfi tout ce que J'ai des tentations de me tuer moy-même. Qu'as-tu ? tu parlé feul, tu jure dans tes dents s mens : Vois comme j'ai foûmis cette beauté féroce: Me feras-tu l'honneur de venir à ma nôce ? Jet'y veux voir danfer & boire comme un trou. Tu ne me réponds rien, cadedis es-tu fou ? Tu me parois avoir quelques foins dans la tête, Apprens-lés moy. MERLIN. Monfieur, vôtre noce s'aprête: Mon Maître a du chagrin, laiffez-nous un me ment. LE CHEVALIER. Jé né lé quitté point. Qu'eft-ce à dire ?comment Es-tu fâché, dis-moy, que j'épouse Lucile e CLIDAMIS. Hé laissez-moy Hé laiffez-moy, Monfieur. LE CHEVALIER fieremmt. Ah rien n'eft plus facile. Je vous laiffe, Monfieur, avec vôtre air gres gnard, Vous ne merirez pas que l'on y prenne part, |