T LE COMTE. Cet arrangement fait n'eft que pure malice. Eh! ne vous broüillez pas. LE COMT E. Ah! c'eft un artifice Pour ne point confentir à l'homme que je veux. Je reconnois mon Frere, inquiet, foupçonneux. Eh! ma Tante ! LE COMTE. Ma Sœur fera toujours maligne. ANGELIQUE. Eh! mon Oncle ! LA MARQUISE. Ce trait de mon Frere eft bien digne. En vain donc j'avois mis, pour avoir l'union, LA MARQUISÉ. Et pour venir la rompre aprés cinq ans d'abfence, ANGELIQUE. Vous voulez même chofe, & vous êtes d'accord. Quelie femme! LA MARQUISE LE COMTE. Ah! j'ai bien vû d'abord Tantôt en arrivant, que Niéce & Gouvernante Non, mon Oncle, пор. LE COMTE. Oh! je fçaurai vous punir, LA MARQUISE. Ah! c'est une rupture à n'y plus revenir. ANGELIQUE, Mais faut-il fur un rien.... LE COMT E. Oui, ventrebleu, j'en jure. LA MARQUISE. Oui, j'en fais ferment... ANGELIQUE. Mais pourquoy cette rupture! LA MARQUISE. Ma Niéce aura celui qui plus vous déplaira. LE COMTE. Je la donne à celui qui plus vous haïra. Il s'en va. ANGELIQUE à part. A les racommoder j'ai bien pris de la peine. SCENE VII. LA MARQUISE, NERINE. NERINE. à Angelique qui s'en va. Aiffez-moy profiter de fon accez de haine. LA MARQUISE outrée. Pour ma Niéce fans doute, il vouloit quelque époux Qui fût mon ennemi. NERINE. Mon Dieu, moderez-vous. LA MARQUISE. La moderation me donne la migraine. Fort bien. Ne pas goûter une paffion pleine, Que vous ne maririez la Niéce que par pique. NERINE. Oui, la haine feule eft digne d'un grand cœur, Le plaifir d'aimer fuit, paffe avec la jeuneffe Mais fans aucun remords la vertueute hair. ment. En aimant, le plaifir c'est d'être aimé de même, Eh qui peut s'affeurer d'être aimé quand i aime, Peu d'amours mutuels, encor moins de conftans' Mais qui hait eft plus fûr d'être haï long-tems. LA MARQU I S E. Tu me fais appetit de haïr; mais, Nerine, Mais je fonge à mon Frere encore. Quelle fureur? Ah! ma fureur s'appaife, & fe change en dou ceur, C'est lui. voyant venir Doranie. LA MARQUISE. Celui qui calme, qui tempere, Mes fens étoient troublez..... troublez par la colere, Et cet objet aprés avoir calmé mes iens, Il eft charmant. Tien, voy, Nerine, je l'adore. Tu ne le connois pas- Son nom, c'est.... ais.... NERINE. Je l'ignore; LA MARQUISE. Je tremble. Monfieur... vous paroiffez rêveur. Oui, Madame. Je voy votre Frere en fureur; Cette rupture à tous va paroître étonnante, vous. Vous voulûtes hier, Madame, qu'entre nous Ce font vos propres mots. Un confeil falutaire LA MARQUISE. Nerine, un trouble... NERINE. LA MARQUISE. Monfieur... ma honte.... NERINE.. Entrons. Mais, ou rentrons, ou fortons. LA MARQUISE. Monfieur.... vous.... a-t-on tant de pudeur à mon âge ? NERINE. Mais gardez-la du moins jufqu'à tantôt. J'en rage. Monfieur LA MARQUISE. |