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Comme on l'y laiffe en pax,1i yefte long-tems. ANGELIQUE.

Quoy nul expedient!

LE CHEVALIER.

J'y rêve, j'en attens.

Soyez d'abord par moy tant foit peu querellée.
Quoy! n'avoir pas l'efprit d'être diffimulée !
Devant la Tante avoir tremblé, pâli, rougi,
Crainte, fincerité, pudeur à quinze ans, fy.
De ces vices je croy que le remords vous ronge.
Auriez-vous la vertu de bien faire un menfonge.
NERINE.

Oh ! qu'oüi.

LE CHEVALIERA Nerine. J'entens quelqu'un, fors, toy cours amufer

La Marquife.

ANGELIQUE.

Je fuis.

LE CHEVALIER arrêtant Angelique..

Reftez.

SCENE III.

ANGELIQUE, LE CHEVALIER, NERINE, LA MARQUISE.

LE CHEVALIER.

Il faut rufer.

L

Elle (çait votre amour, elie eft bien penetrante. Mais a-t-elle fixé les loupçons fur Dorante? L'avez-vous nommé !

ANGELIQUE.

Non.

LA MARQUISE a veue au fond du theatre.

Quel est donc fon amant i

NERINE.

Chimere, elle n'a vû nul homme à fon Convent,
LA MARQUISE..

Je veux approfondir cet amour de ma Niéce,
A quinze ans amoureufe! ah ! quelle hardieffe!
LE CHEVALIER.

Il faut tout hazarder, profitons des inftans,
Feignons de ne point voir qu'elle nous voir.
ANGELIQUE.

baut.

J'entens

LE CHEVALIER.

Helas fut-il jamais un amant plus à plaindre
LA MARQUISE.

Ah! c'eft le Chevalier. Ecoutons.

LE CHEVALIER bas.

Pour mieux feindre

Effayez de m'aimer prefque réellement,
Prenez-moy pour Dorante, il faut du fentiment.

baut.

De pouvoir être à vous je n'ai plus d'efperance, J'époufois votre Tante, & je crains fa vengeance. Vous fçavez que votre Oncle eft mon grand ennemi ;

Cet odieux mortel ne hait point à demi.

Ainfi vous comprenez qu'à la Sœur comme au

Frere

De votre amour il faut encore faire mystere :

bas.

Cachez-le bien au moins Tout haut répondez-moy
Qu'on vous a soupçonnée.

ANGELIQUE baut.
Hélas! Monfieur, je croy

Avoir imprudemment laiffé voir ma tendreffe,

Je l'ai prefque avouée.

LE CHEVALIER haut.

Ah! tant pis.

ANGELIQUE.

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On va nous feparer. Il faut ici des larmes.

Feignez de pleurer.

haut.

ANGELIQUE haut.
Ah! je fuis au defespoir,

LE CHEVALIER.

bas.

Je voy couler vos pleurs. Tirez donc le mouchoir

haut.

Faudra-t-il tout vous dire. Ah!je perds Angelique. Il lui prend bar.

Du moins la main pour La main en eft, il faut du

ta baifer.

ANGELIQUE.

[ patetique,

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La Tante nous voit, il ne faut point tricher

Oh! fuyez à prefent.

ANGELIQUE.

Ah! je cours me cacher,

Je ne puis fupporter les regards de ma Tante..

LA

MARQUIS E.

Je m'en étois doutée.

NjE RINE.

Ah! qu'elle eft imprudente !!

F

Tous deux également vous êtes indifcrets,

Dés tantôt vos regards ont trahi vos fecrets.
Ah rien n'échape aux yeux des meres & des
Tantes,

L'experience, helas, les rend trop penetrantes.
Vous m'allez quereller en mon particulier-
LA MARQUISE.
Falaife l'avoit vûe avec le Chevalier.

LE CHEVALIER.

Il faut bien l'avouer ; je foupirois pour elle,
Pris en flagrant délit, m'avoüant infidelle,
Me voilà bien honteux. Que vous me haïrez ?
Mais, ma foy, quand la honte & le vin font tirez,
Il faut les boire.

NERINE.

Allons. Bûvez d'intelligence. Honte bue à prefent, ma foy, fur l'inconftance. Vous êtes inconftans, Madame l'eft auffi.

LA MARQUISE.

Il faut vous l'avouer, j'en aime un autre: ainfi
Vous ne me voyez point jalouse, furieuse.
Votre infilité, d'ailleurs injurieuse,

Paroît dans un moment favorable pour vous,
Je fuis bonne, indulgente, & je dois filer doux,
J'adore votre ami.

LE CHEVALIER.
J'avouerai ma furprise,
Elle eft tres-grande, mais ainfi que vous, Mar-
quile,

Je ne fuis que furpris, & non pas furieux,

Car je voy que l'amour a tout fait pour le mieux.
NERINE.

En effet il finit vos gênes, vos contraintes.
LA MARQUISE,

Cet éclairciffement a fait ceffer nos feintes.

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Nous nous gênions tantôt, je ne m'étonne pas
Si voulant du Contrat differer l'embarras

Vous difiez dans trois jours, dans quatre

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dans

huitaine, Rencheriffant fur vous je voulois la quinzaine, Nous nous donnions beau jeu pour notre change

ment.

LA MARQUISE

J'ai fenti des remords jufques à ce moment.
LE CHEVALIER.

J'avois quelque fcrupule.

LA MARQUISE.

Oh! l'heureufe rupture!

LE CHEVALIER.

Je refpire à prefent.

LA MARQUISE.

L'agreable avanture!

NERINE.

Voilà le bon efprit. Ne fe rien reprocher,
Se bien rendre le change au lieu de fe fâcher,
Foibleffe pour foibleffe, ayons chacun la nôtre,
Paffe-moi celle-ci, je te pafferai l'autre,
Que d'honnêtes maris, que de femmes d'honneur
Sur ces facilitez ont fondé leur bonheur.

LE CHEVALIER.

Çà, Madame, à prefent j'aurai votre fuffrage,
Deux trahifons feront un double mariage.
LA MARQUISE.

Non, ma vivacité m'avaugle dans l'inftant,
Et me fait oublier le point fixe, important;
A fervir ma haine, oui, ma N éce eft destinée,
A Procinville enfin, elle eft prefque donnée.
LE CHEVALIER.

Quoy! Madame, un tel homme!

NERINE.

Oui, doit vous fupplanter.

Sur fa fidelité Madame peut compter.

Monfieur qui le connoît, m'en a fait la peinture, Ce monftre moitié guerre, & moitié procedure, Soy difant noble, fut Maître Clerc & Breteur,

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