Comme on l'y laiffe en pax,1i yefte long-tems. ANGELIQUE. Quoy nul expedient! LE CHEVALIER. J'y rêve, j'en attens. Soyez d'abord par moy tant foit peu querellée. Oh ! qu'oüi. LE CHEVALIERA Nerine. J'entens quelqu'un, fors, toy cours amufer La Marquife. ANGELIQUE. Je fuis. LE CHEVALIER arrêtant Angelique.. Reftez. SCENE III. ANGELIQUE, LE CHEVALIER, NERINE, LA MARQUISE. LE CHEVALIER. Il faut rufer. L Elle (çait votre amour, elie eft bien penetrante. Mais a-t-elle fixé les loupçons fur Dorante? L'avez-vous nommé ! ANGELIQUE. Non. LA MARQUISE a veue au fond du theatre. Quel est donc fon amant i NERINE. Chimere, elle n'a vû nul homme à fon Convent, Je veux approfondir cet amour de ma Niéce, Il faut tout hazarder, profitons des inftans, baut. J'entens LE CHEVALIER. Helas fut-il jamais un amant plus à plaindre Ah! c'eft le Chevalier. Ecoutons. LE CHEVALIER bas. Pour mieux feindre Effayez de m'aimer prefque réellement, baut. De pouvoir être à vous je n'ai plus d'efperance, J'époufois votre Tante, & je crains fa vengeance. Vous fçavez que votre Oncle eft mon grand ennemi ; Cet odieux mortel ne hait point à demi. Ainfi vous comprenez qu'à la Sœur comme au Frere De votre amour il faut encore faire mystere : bas. Cachez-le bien au moins Tout haut répondez-moy ANGELIQUE baut. Avoir imprudemment laiffé voir ma tendreffe, Je l'ai prefque avouée. LE CHEVALIER haut. Ah! tant pis. ANGELIQUE. On va nous feparer. Il faut ici des larmes. Feignez de pleurer. haut. ANGELIQUE haut. LE CHEVALIER. bas. Je voy couler vos pleurs. Tirez donc le mouchoir haut. Faudra-t-il tout vous dire. Ah!je perds Angelique. Il lui prend bar. Du moins la main pour La main en eft, il faut du ta baifer. ANGELIQUE. [ patetique, La Tante nous voit, il ne faut point tricher Oh! fuyez à prefent. ANGELIQUE. Ah! je cours me cacher, Je ne puis fupporter les regards de ma Tante.. LA MARQUIS E. Je m'en étois doutée. NjE RINE. Ah! qu'elle eft imprudente !! F Tous deux également vous êtes indifcrets, Dés tantôt vos regards ont trahi vos fecrets. L'experience, helas, les rend trop penetrantes. LE CHEVALIER. Il faut bien l'avouer ; je foupirois pour elle, NERINE. Allons. Bûvez d'intelligence. Honte bue à prefent, ma foy, fur l'inconftance. Vous êtes inconftans, Madame l'eft auffi. LA MARQUISE. Il faut vous l'avouer, j'en aime un autre: ainfi Paroît dans un moment favorable pour vous, LE CHEVALIER. Je ne fuis que furpris, & non pas furieux, Car je voy que l'amour a tout fait pour le mieux. En effet il finit vos gênes, vos contraintes. Cet éclairciffement a fait ceffer nos feintes. Nous nous gênions tantôt, je ne m'étonne pas Vous difiez dans trois jours, dans quatre dans huitaine, Rencheriffant fur vous je voulois la quinzaine, Nous nous donnions beau jeu pour notre change ment. LA MARQUISE J'ai fenti des remords jufques à ce moment. J'avois quelque fcrupule. LA MARQUISE. Oh! l'heureufe rupture! LE CHEVALIER. Je refpire à prefent. LA MARQUISE. L'agreable avanture! NERINE. Voilà le bon efprit. Ne fe rien reprocher, LE CHEVALIER. Çà, Madame, à prefent j'aurai votre fuffrage, Non, ma vivacité m'avaugle dans l'inftant, Quoy! Madame, un tel homme! NERINE. Oui, doit vous fupplanter. Sur fa fidelité Madame peut compter. Monfieur qui le connoît, m'en a fait la peinture, Ce monftre moitié guerre, & moitié procedure, Soy difant noble, fut Maître Clerc & Breteur, |