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PLANCHE X V.

Cette belle ftatue d'Hercule fut retirée des premières fouilles faites à Portici, Elle eft d'un beau travail, & bien confervée. Ce n'est pas feulement à la peau de lion & à la massue, nodofium robur, qu'on peut reconnoître ici le demi- Dieu, fils de Jupiter & d'Alcmène. La force qui fait le principal caractère de cette figure, sa phyfionomie mâle, tous les muscles dụ corps fiérement prononcés, annoncent bien un Héros. Il femble que la Mythologie fe foit plû à peindre dans la personne d'Hercule, l'homme par excellence, l'homme tel qu'il devroit être.

PLANCHE XVI

Cettte autre figure d'Hercule, moins grande que la précéden te, a été découverte aux mêmes lieux & dans le même tems. Outre fes attributs ordinaires, le Héros tient ici dans fa main deux pommes; ce qui a trait à son expédition dans le jardin des Hefpérides, dont il déroba les fruits d'or, après en avoir tué le gardien.

Ces pommes d'or qu'Hercule tient dans fa main, au nombre de deux, pourroient faire naître une idée échappée aux fçavans Mythologues. Cet exploit chanté par les Poëtes de tant de diverses manières, n'eft peut-être qu'une anec dote galante; mais les amours d'Hercule ne pouvoient se passer de merveilleux. Les trois fœurs, filles d'Hefperus, célèbres par leur beauté, & gardées par un furveillant redoutable, ou fi l'on veut, par leur propre vertu, offroient à Hercule une conquête d'autant plus digne de lui, qu'elle étoit moins facile : le dragon de vertu expire à la vue du Héros; & les Vierges, fans défense, laiffent cueillir au vainqueur deux pommes dans leur jardin. Tome VII.

B

PLANCHE XVII.

Cette petite ftatue d'Hercule, trouvée au mois de Septembre 1763, dans les excavations de Portici, n'a rien de remarquable qu'une Taffe à deux anfes que le Héros tient à la main; ce qui paroit confirmer l'accufation dont on chargeoit Hercule d'être grand mangeur & buveur insatiable: mais un Héros doit l'être dans tout. Ce reproche fait à Hercule par l'antiquité, a peut-être donné à Rabelais l'idée de fon Gar◄ gantua, & aux Romanciers, celle des Chevaliers errans.

PLANCHE XVII I.

Hercule, couronné de feuilles comme le précédent, & portant un vase à la main. Il fut trouvé, avec le fuivant, dans les fouilles de Réfine, le 16 Décembre 1740.

PLANCHE XIX.

Celui-ci tient trois pommes dans fa main.

PLANCHE X X.

Cet autre Hercule ne tient qu'une pomme dans fa main. Sa massue est garnie de rameaux & d'une couronne. Il porte fur la tête un ornement particulier. C'eft ainfi qu'on représentoit ce Héros, quand on le furnommoit Sylvanus ou Ruflicus.

Felicia rura tuetur.

Alcides

Statius, 11. Sylv. II. 23.

Cette petite ftatue nous vient de Portici, où elle fut décou verte, le 24 Mai 1758.

PLANCHE XXI.

C'est encore le même personnage Mythologique; mais il n'a aucun acceffoire diftinctif des autres monumens antiques. Il fut retiré des excavations de Réfine, le 1 Septembre 1746.

PLANCHE XXI I.

Parmi les monumens antiques, on ne rencontre pas fouvent des Dieux Cabires. Leur culte, prefqu'universellement répandu chez les Peuples anciens, confiftoit en mystères réputés fi faints, qu'il en eft tranfpiré peu de chofe. C'eft ce qui donne beaucoup de prix à ce bronze, recommandable déjà par lui-même, à caufe de fon travail.

Cette figure toute nue porte les deux attributs qui ne peuvent convenir qu'à un Dieu Cabire; le Cifeau & la Barette.

Dans l'ifle de Lemnos, on adoroit les Dieux Caribes, comme les enfans de Vulcain. Servius croyoit que : « Apud Tufcos » Cabiros effe Deos Penates, eofque Cererem, Palem & For» tunam vocari ab illis ». Æn. IK 325. Voffius eft d'un autre fentiment : « Quid obftat, quominus hæc opinio de Diis Sa» mothracibus reliquiæ fint depravatæ paullatim ex traditione « vetustissima à Noacho, Dei amico, accepta de Deo Patre, » Filio, &c. Idol. VIII. 12.

Le fçavant Hyde prétend que du mot Perfan Guabres ou Guebres, on a fait celui de Cabires. Cabiri funt Gabri. . . . Relig. Perf. C. XXIX. Leurs fêtes ou la célébration de leurs mystères s'appelloient Cabiries.

On pourroit croire, en effet, avec quelque vraisemblance, que le culte des Cabires eft originairement dû aux Guebres, Peuple de la première antiquité, & fi long-tems célèbre sous la loi de Zoroastre. Les reftes malheureux & vraiment intéreffans de cette nation, peut-être l'aînée de toutes, confervent encore

une ombre des usages religieux de leurs premiers Ancêtres ; & on pourroit y reconnoître les traces primitives des Dieux Cabires, enfans du Dieu du Feu.

PLANCHE XXIII.

Ce Bronze, de la plus grande rareté & d'un beau travail, nous vient de Portici; le fujet n'en eft pas équivoque. Une jeune Femme, dont les pieds joints ensemble, posent sur un globe, indique affez visiblement la Fortune. La différence d'une rque à un globe n'eft pas affez grande, pour infirmer notre conjecture. Il nous eft parvenu un bas-relief fur lequel la Fortune, Barbata, eft représentée debout fur un globe, & armée d'un timon. C'est ainsi qu'eft figurée auffi la Fortune de toutes les Nations, & de tous les Dieux, rapportée par Spanheim, avec cette inscription Forti Fortuna. Quelquefois auffi on voit cette Divinité portant un globe dans fa main; & alors on la confondoit fouvent avec la Providence.

Il eft des gens qui prétendent que la Mythologie a fait ici un pléonasme, & que puisqu'on avoit donné à la Fortune celui des deux fexes qui paffe pour le plus mobile, il étoit fuperflu de répéter la même idée, en plaçant la Fortune fur une boule.

Le colier radié de notre Statue, dénote que c'eft un ouvrage Etrufque; les Tofcans adoroient la Fortune fous le nom de Nortia. Martius Capella nous apprend, Liv. I. c. 9° « For

tunam alii fortem afferunt, Nemefinque non nulli, Tychen» que quam plures aut Nortiam ». Si l'on s'en rapporte à l'étymologie que Voffius donnne à ce dernier mot, il nous paroîtra plein de fens : Noras ou Norat dans le dialectique Cal. daïque, fignifie tout à la fois enrichir & appauvrir. La Fortune ne pouvoit être mieux caractérisée d'un feul trait.

Les Etrufques représentoient quelquefois la Déeffe Nortia ou la Fortune, portant fur fon bras un jeune Enfant, Plutus, le Dieu des richeffes.

Cependant nous remarquerons que les Anciens plaçoient auffi fur un globe la Victoire & l'Amour. Ces deux Divi nités avoient trop de rapport avec la Fortune, pour qu'on ne fongeât pas à leur rendre communs quelques-uns des attri buts de celle-ci L'Amour & la Victoire ne dépendent-ils pas fouvent du plus léger fouffle du hasard.

On obfervera avec quel foin les cheveux de notre Déeffe, féparés fur le haut de la tête, font comme retrouffés en forme de nœud par derrière. Ses vêtemens, tels qu'en portoient les Vierges, méritent auffi notre attention. Citons Varron : wâ » quibufdam dicitur effe Virginis Fortunæ fimulachrum, quod » duabus undulatis togis eft opertum ».

Quant au geste de ses bras nuds, Marcien Capella nous en donnera l'explication dans ce portrait énergique de la Fortunes » omnium garrula puellarum & contrario femper fluibunda » luxu, levitate pernix defultoria gestiebat ».

Le colier de notre statue, les broderies de fon vêtement de deffus, les feftons qui décorent le globe, & enfin les pieds aîlés de la base, ou de l'autel de cette figure, font d'argent.

On notera que la Fortune étoit représentée, tantôt ailée, tantôt fans ailes. Dans ce dernier cas, on la figuroit quelquefois affife, & alors on l'appelloit Fortuna manens. Ce n'étoit pas la Divinité du plus grand nombre.

PLANCHE XXIV.

Ces trois Têtes de bronze, trouvées à Réfine, fervoient probablement de couvercles ou de manches à quelques meubles domestiques.

Le premier buste, coeffé d'un bonnet, espèce de petafis pourroit convenir à Mercure, fi fes cheveux étoient peignés avec moins de foin.

Le bufte du milieu pofé fur une plaque de bronze, nous offre un jeune Homme coeffé d'un bonnet Phrygien; il rappelle

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