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Attide, le bien bon ami de Cybèle; qu'on repréfente à-peu-près ainfi.

Le troisième fragment eft un Vieillard barbu & mal peigné. Son regard fevère & fombre fait fonger à Satuine : « Pin

gebatur (dit Albricus, D. I. I.) ut Homo fenex, canus, pro» lixa barba, curvus, triftis, & pallidus, de tecto capite ». Cette dernière circonftance, qui n'étoit pas de rigueur dans le costume de ce Dieu, semble indiquer ici l'ufage où l'on étoit de facrifier à Saturne la tête découverte, ou bien encore, elle a trait à cet ancien axiome de morale : le tems découvre la vérité. On fait que la Mythologie donnoit Saturne pour père à la vérité.

Enfin elle rappelle les Saturnales, pendant lefquelles le chapeau de la liberté paffoit fur la tête des Efclaves. On connoît ces fêtes antiques, dont le Carnaval est une foible copie. Pendant ces jours d'égalité apparente, on ne pense pas affez qu'it fut réellement un tems où les Rois n'étoient que primi inter pares.

PLANCHE X X V.

Le premier des trois Bronzes gravés fous ce No, eft un fragment trouvé à Réfine. Cette Tête avec fon cimier, n'a aucune particularité qui prête à quelque conjecture. Sa phifionomie eft trop virile, pour appartenir à Pallas. Nous aimons. mieux y voir le Dieu Mars.

Le fecond morceau, découvert à Gragnano, le 26 Juin 1761, eft plus curieux; c'eft un Serpent replié & dreffé fur lui-même. On pourroit croire ce bronze un vœu à Esculape.

L'autre Bufte, qui faifoit partie d'un bas-relief de Réfine, eft une Diane, comme il eft aifé de la reconnoître à son carquois, dont on voit l'extrémité au-deffus de fon épaule, & à fes cheveux treffés fur le devant de la tête, en forme de Lune dans fon croissant.

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Ce Fragment de bronze qui a été trouvé, avec un morceau tout pareil, dans les excavations de Réfine, fervoit probablement d'ornement & d'anfe à un grand vase. Ces fórtes de garnitures s'appelloient Crusta. L'habit du Vieillard, qui a beaucoup de rapport avec le coftume des Capucins, étoit affecté aux gens de la campagne; on le nommoit Sagum cucullatum. Le bâton noueux ou la maffue fur lequel notre perfonnage s'appuye avec les deux mains, a fait conje&turer à quelques Sçavans, mais fans beaucoup de vraisemblance, que ce Vieillard repréfentoit l'Hercule buveur des Anciens.

Ce qu'on prendroit pour deux aîles font deux crochets proà foutenir le vafe.

pres

PLANCHES XXVII, XX VIII.

Ce Bronze, trouvé à Réfine le premier Février 1746, est un chef-d'œuvre. C'est une ftatue de la Fortune. Outre le gouvernail & la corne d'abondance qu'on lui donne ici pour attributs, comme à l'ordinaire, l'ornement qu'elle porte fur la tête appartient à la Déeffe Ifis: car il est composé de la fleur de lotos, (laquelle eft d'argent) de deux plumes & du boiffeau.

Les Anciens diftinguoient deux fortes de Fortunes. La For tune aveugle, & celle qui eft clairvoyante, Fortuna caca, & 'Fortuna videns. Cette dernière, qu'on confondoit auffi avec la Providence, étoit la même qu'Ifis. « In tutelam (dit Apulée), Métam. XI. « Receptus eft Fortunæ, fed videntis, quæ » fuæ lucis fplendore cæteros etiam Deos illuminat », Si l'antiquité a appellé l'Amour le maître des Dieux; elle a rendu le même honneur à la Fortune, qui trop fouvent en effet commande même àl'Amour.

On remarquera fur notre figure l'habillement dentelé qui la & fon bracelet en forme de ferpent.

couvre,

Parmi les rameaux d'argent qui ornent la base de la statue, on distingue une tête de Vache, & une Etoile, fymbole de la Déeffe Ifis, ainfi que le reptile que la Fortune porte à fon bras, & qui lui convenoit, quand on la furnommoit Salus.

PLANCHES XXIX, X X X, X X X L

Trois petites ftatues de la Fortune, découvertes à Portici & prefqu'en tout femblables à la précédente.

PLANCHE XXXI I.

Encore une ftatue de la Fortune, retirée des fouilles de Portici, le 3 Novembre 1752, & dans le genre de celles qui viennent de paffer fous nos yeux. Le gouvernail qu'elle devoit tenir à la main, a été détruit par le tems.

Cependant ce bronze pourroit tout auffi bien représenter la Déeffe de l'Abondance, avec laquelle on confondoit quelquefois la Fortune, furnommée Cornucopia.

PLANCHE XXXIII

Cette autre petite Idole de la Fortune eft remarquable par l'attribut fymbolique en forme de Tour Quarrée qu'elle porte fur la tête, & par l'inscription de sa base circulaire.

(donum) PHILEMONIS

SEC undarum (partium).

MAG iftri

GEN io
Coloniæ.

La plupart des Villes, dans l'antiquité, avoient leur Génie particulier, leur Fortune particulière qu'elles perfonnifioient par

une

une femme, la tête ceinte d'une couronne murale, Corona Ture rita, muralis. Lucrèce a confacré cet usage dans fes vers :

Muralique caput fummum cinxere coroná s

Eximiis munita locis quod fuftinet urbes.
II. 606.

On repréfentoit le Génie d'un lieu, d'une Cité fous la figure
d'un Homme. Les Romains, avant de mettre le fiége devant
une ville, en invoquoient le Génie, le Dieu Tutelaire. Voyeg
Macrobe, III, 9. L'efprit religieux des Anciens ne fe conten-
toit
pas de ce culte général; il supposoit un Génie Tutélaire,
non-feulement à chaque Province, à chaque Peuple, à chaque
Colonie, à chaque Bourgade; chaque Collége, chaque Maison,
chaque Théâtre, chaque Marché, chaque Fontaine, chaque
Famille, chaque individu avoit son génie particulier : « Natura-
» lem Deum unius cujufque loci, vel rei, vel hominis. » Ser-
vius, Georg. I. 302.

Un Scholiafte de Ciceron nous expliquera le fecond mot de »notre inscription : « Comedia quinque actus habet, hoc eft quinquies ducitur in fcenam. Eft ergo perfona primarum par » tium quæ fæpius actu regreditur, fecundarum, & tertiarum, » quæ minus, minufque procedant ».

Quant au mot magiflri, on le donnoit non-feulement à ceux qui fe chargeoient d'enseigner telle ou telle science, mais encore à ceux qui préfidoient à telle ou telle entreprise.

Cependant on pourroit préfenter l'infcription de notre bronze fous un autre fens :

» Genio Caii Philemonis fecundi

» Magiftri, ou magiftri fecundarum ».

On pourroit auffi interpréter autrement les trois lettres SEC, &y lire fecutorum. C'étoit le nom d'une espèce de gladiateurs.

Tome Vi

C

PLANCHES XXXIV, XXXV, XXXVI, XXXVII.

Quatre autres ftatues de la Fortune, trouvées avec la précédente, en divers tems, dans les excavations de Portici. Tous les attributs qu'elles portent font communs & connus.

PLANCHE XXX VIII.

Ce No, offre d'abord deux Masques probablement tragiques, & retirés des fouilles de Portici.

Le bronze du milieu, trouvé le 25 Avril 1759, à Gra gnano, étoit pofé fur le couvercle d'un vase, & lui fervoit comme de couronnement. Il représente une femme affife, ou plutôt couchée fur le côté, & habillée d'une ample draperie qui lui couvre la tête, & defcend jufque fur fes pieds. Une ceinture affujetit fon vêtement de deffous. Il n'eft pas aifé de déterminer la nature du meuble ou de l'inftrument qu'elle porte fur fa main. C'eft peut-être un vafe de parfums ou un petit autel portatif. On pourroit auffi y voir un coffret propre à tenir des dez à jouer ; ou bien encore une espèce de cornet pour les jetter fur la table de jeu..

PLANCHE XXXI X.

Le premier de ces trois Bronzes réunis fous le même N°. fut trouvé à Portici le 15 Avril 1763, & fervoit de marque à une balance, espèce de contrepoids, æquipondium, Sacoma. Il représente le bufte d'une Femme, dont la chevelure éparse eft recouverte d'une coëffe découpée en feftons. Une draperie qui cache une grande partie de fon fein, vient former un noud fur fon épaule.

On a voulu peut-être figurer ici par analogie la Déeffe qui préfide à la Juftice, l'Equité, qui apprend aux Hommes à tenir

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