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la balance droite. Mais hélas ! il y a long-tems qu'on a relegué dans le Zodiaque les Balances d'Aftrée.

Le Bronze du milieu qu'on rencontra dans les excavations de Réfine, est une tête de Panthere. Un anneau passé dans les dents indique affez fa deftination. C'étoit le heurtoir d'une porte, Marculus ou Martulus.

Le troisième Bronze, retiré du même endroit, eft un petit bufte de jeune Homme, vêtu d'un habit fans manche, recou→ vert d'un pan de draperie étroit qui forme la bandoulière sur fa poitrine, palliolum. Nous n'oferions affirmer que ce foit cette bande dont les Anciens fe fervoient pour s'effuyer, quand la chaleur les faifoit transpirer abondaminent, & qu'ils appelloient orarium, fudaria fafcia, un fuaire.

PLANCHE X L.

Ce petit Bouclier oblong, de bronze, trouvé parmi plufieurs autres fragmens, & qui fervoit de têtière dans le harnois d'un cheval, eft orné de la figure d'un jeune Homme prefque nud. D'une main il foutient une draperie qui lui couvre tout le bas du Il a fon autre bras levé en l'air, & paffé par deffus fa tête. Cette posture indique un homme qui reffent de la fati gue ou quelque douleur. On ne fauroit, multiplier les conjec tures, faute d'attributs propres à les motiver.

corps.

PLANCHES XLI, XLII, XLIII, XLIV.

Cette excellente Statue de bronze, exhumée à Portici, le 3 Août 1758, représente un Mercure. Il a des aîles aux pieds; il tient dans l'une de fes mains les reftes d'un inftrument quelconque, dont on ne peut déterminer la forme. C'étoit peutêtre une verge ou un caducée; de l'autre main, il. paroît s'ap puyer fur un morceau de rocher où il eft affis, & dans l'attitude d'un homme fatigué qui fe repofe. Ce fiége de pierre ef

moderne: cette ftatue a été retirée des excavations de Portici, ifolée & privée de fon piedestal. Ce morceau juftifie l'expreffion confacrée chez les Artiftes, beau comme l'Antique. Ce bronze peut être comparé aux plus beaux ouvrages de marbre. Voyez Pline XXXIV. 8.

Mercure affis fe rencontre fur plufieurs monumens. Ce Dieu fubalterne, au fervice des principales Divinités, avoit plus d'une befogne, & n'étoit rien moins que difficile fur le choix des commiffions dont il fe chargeoit. Toujours en campagne, il pouvoit à peine fuffire aux messages qu'on lui donnoit, & dont il s'acquittoit avec intelligence; mais il n'étoit pas infatigable: & lé repos de Mercure n'eft pas auffi honorable que celui d'Hercule.

PLANCHES XLV, XLVI, XLVII, XLVIII, XLIX.

Ces cinq petites Idoles de Mercure ont toutes été trouvées dans les excavations de Portici, le 28 Janvier & le 3 Juin 1746, & le 24 Août 1757. Toutes les cinq couvertes d'une clamyde, & coeffées d'un chapeau ailé, tiennent à la main une bourfe. Trois portent un caducée ; & une feulement, la plus grande, a des ailes aux pieds, Talaria, plantaria, plantares ala. Ce dernier attribut eft ainfi expliqué par Fulgence: « Quod negotiantum. » pedes ubique pergendo quafi pennati funt ». Ceux qui s'adonnent au commerce, doivent être doués d'une activité infatiga ble, & fe porter d'un lieu à l'autre avec la célérité de l'oifeau. Ce n'eft qu'avec des aîles qu'on peut reffaifir l'occafion manquée, & atteindre la Fortune dans fon vol rapide.

PLANCHES L, LI, LI, LIII, LIV, LV.

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De ces fix petites Figures de bronze repréfentant Mercure, quatre ont été découvertes à Portici, les deux autres à Réfine, le 8 Janvier 1746.

Les attributs qui les caractèrifent, font connus; on fait qu faifoient allufion au commerce & au vol: car Mercure étoit à la fois le Dieu des Marchands & des Filoux; parce que, dit encore Fulgence, Mythol. I. 23. « Quod nihil interfit inter ne» gotiantis rapinam, atque perjurium, furantisque dejerationem » ac raptum ».

Peut-être la Mythologie eût-elle montré encore plus de juf teffe, en donnant Mercure pour patron aux Contrebandiers; la contrebande étant la nuance qui fépare le commerce & la rapine, & qui tient à la fois un peu de l'un & de l'autre. Cela pofé, chaque pièce du coftume de Mercure devient fignificative, fans se détruire l'une par l'autre. Le Contrebandier, pour fes expéditions, a fouvent besoin des ombres de la nuit; des aîles au talon lui fervent merveilleufement dans plus d'une rencontre." La bourse, le caducée qui évoque les morts, le langage perfuafif & menteur, la lyre qui affoupit Argus, Battus métamor➡ phofé en pierre de touche, &c. tout cela trouvera naturellement fon application, du moment qu'on fera Mercure patron des Contrebandiers,

PLANCHE L VI

Ce Bronze de Portici, peut convenir également à Mercure & à Perfée. Tous deux font également repréfentés avec un bandeau ou diadême fur le front & des aîles aux pieds. L'unique attribut qui pourroit diftinguer le Dieu du Héros, manque à notre ftatue. Probablement cette figure portoit à la main un caducée, ou une espèce d'épée recourbée en forme de harpon. Cette arme eft ordinairement confacrée à celui qui trancha la tête à Méduse.

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PLANCHE L VIK

Cette fuperbe Statue, d'un travail achevé, fut retirée de Portici le 8 Octobre 1760. On y reconnoît Bacchus, au tyrfe qu'il tient d'une main, & au gefte de fon autre main, dans l'at-« titude d'un homme qui fe difpofe à porter à fa bouche une taffe qu quelqu'autre inftrument à boire. Sa chevelure est peignée avec une forte de foin, & d'une manière toute particulière.

PLANCHE LVIII.

Cette Figure gracieufe & faite avec beaucoup d'art, fut, trouvée à Réfine, le 2 Avril 1746. La Grappe de Raifir que cet enfant ailé tient à la main, indiqueroit le Génie de Bacchus: mais le petit animal qui ne peut être qu'un lièvre, qu'il foutient fous fon autre bras, rappelle auffi-tôt l'Amour. Le lièvre qui paffoit pour très-lascif, & qui en effet multiplie beaucoup étoit confacré au Dieu de la Volupté. Les Anciens en faifoient faire ufage à leurs femmes pour avoir de beaux enfans, & furtout des mâles. L'équivoque du mot latin lepos, a fuffi peutêtre pour établir & perpétuer ce préjugé. Lepos fignifie à la fois lièvre & beauté. Cet animal étoit auffi présenté à Bacchus en offrande, parce qu'il fait fouvent du ravage dans les vignobles.

Peut-être, en réunissant les attributs fymboliques de Bacchus & de l'Amour, a-t-on voulu faire entendre l'accord qui règne. entre ces deux Divinités. Bacchus en effet étoit furnommé quelquefois Armiger Veneris.

Cette Grappe de Raifin eft peut-être auffi un précepte déa guifé qu'on donne aux jeunes Amans:

Ne cueillez pas la grappe, avant qu'elle foit mûre;
Vous pourriez rencontrer l'amertume & l'aigreur.
Ne violez pas la Nature;

Et des fruits de l'Amour ménagez bien la fleur

PLANCHES LIX, LX.

Les excavations faites à Portici le 25 Février 1755; nous ont valu ce jeune Faune, armé d'un tyrfe, & dansant comme à la fuite de Bacchus. Il a pour attribut caractéristique, une petite queue placée au bas du dos. Sa chevelure courte & négligée, fon front étroit, fa phyfionomie agrefte, & la pefanteur de fes mouvemens, tout dans cette figure porte l'empreinte d'un Dieu rustique, tel qu'on représentoit Pan, Silene, les Satyres & les Faunes.

La Mythologie adroite & complaifante, avoit eu le foin de mettre les Dieux à la portée des hommes. Les Guerriers se retrouvoient dans la perfonne de Mars, les Poëtes dans ApolIon, les Courtifannes dans Vénus, les Beautés pudiques dans les trois Graces, les Artiftes induftrieux dans Minerve, &c. il falloit au Peuple & aux Gens de la Campagne des personna◄ ges moins rafinés; en conféquence, on imagina Silene & Bacchus pour les Buveurs & les Vignerons; Vulcain pour les Ouvriers en fer; Sylvain & l'Amour Paftoral pour les Bergers & les Bergeres; Pan, les Satyres & les Faunes pour les Laboureurs, les Montagnards & les Chevriers, &c.

Qui juga, qui Silvas tuetur, fatus æthere Faunus.

Calpurnius, Egl. 1. 33.

Horace a adreffé une Ode charmante à ce Dieu Champêtre :

Faune; Nympharum fugientum amatør.

XVIII. F. 1II.

Winckelmann, qui étoit à la fois fçavant & homme de goût, observe, Tom. II. Hift. de l'Art, que les Etrufques distinguoient les Faunes en plaçant derrière leur dos une queue de cheval; & il ajoute : « les plus belles ftatues des Faunes représentent une jeuneffe mûre, dans un état de perfection virile; & cette fleur de jeuneffe ne fe diftingue de celle

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