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des jeunes Héros; que par fon air de fimplicité & d'inno »cence. Tout cela étoit conforme à l'idée commune des Grecs, » touchant ces Divinités champêtres ».

Cette description convient parfaitement à notre bronze.

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y avoit auffi la Déeffe Fauna, ou la bonne Déeffe ; c'étoit la Terre perfonnifiée, déifiée : car les hommes firent des Dieux de tout.

PLANCHE LXI

Ce Bronze, trouvé à Portici, le 6 Mai 1756, représente encore un Faune, remarquable par les deux excroiffances de fon menton qu'Hippocrate appelle Oblongi Satyriasmi; fics ou tubercules oblongues qui firent furnommer les Faunes Sicarii. Les Grecs, dit Winckelmann, « donnoient quelquefois aux Fau» nes une mine riante avec des poireaux barbus pendans fous » les mâchoires, comme aux chèvres ». On pourroit en déduire la raison de ce paffage de Columelle, VIL 6. Caper, qui fub maxillis bina verrucula collo dependent, optimus habetur. Nous pouvons appliquer à notre bronze cette description de Winckelmann: «le Faune dormant du Palais Barberin n'eft » point un beau idéal; mais une image vive de la fimple Nature abandonnée à elle-même.

PLANCHE LXII.

Trois morceaux, trouvés à Réfine, dont deux représentent des Masques Bacchiques.

L'autre eft un joli petit Amour, qui tient une colombe fur fon sein, entre fes bras.

Symboles des Amans fidèles,

Tendres Oifeaux, chers à Cypris. . . . .

a dit un Poëte Erotique Moderne.

PLANCHE LXIII

PLANCHE LXIII.

Trois autres morceaux de bronze, fortis des mêmes excavations.

L'un nous offre un petit Amour ou un Génie qui porte fur fon épaule un vafe à deux manches, futile, forte de vafe qui fe terminoit en pointe comme un œuf; on s'en fervoit dans les facrifices à Vefta. On confervoit auffi le vin dans des efpèces de bouteilles d'argile, qui avoient cette forme oblongue & pointue, & qu'on mettoit fort avant en terre.

Feftus nous donne l'étymologie du nom de ce vase : « Futiles » dicuntur qui filere tacenda nequeunt, fed ea effundunt; fic », & vafa futilia à fundenda vocata ».

Gotofredus nous en a laiffé cette description : « Futile vas » lato ore, fundo angufto, quo utebantur in facris Vestæ, in cujus facris aquam in terra poni piaculum : unde excogitatum vas, qued ftare non poffet: fed fi pofitum ftatim fundere

"

» tur ».

On ne gardoit dans cette forte de vafe que l'exellent vin, le vin qui méritoit le furnom qu'imagina fi heureusement Ariftophane, lac Veneris, le lait de Vénus.

Le fecond Fragment eft un morceau d'architecture; c'eft un petit Mafcaron compofé de deux Griffons qui étranglent deux ferpens avec leurs ongles. Il pouvoit fervir d'ornement à quelque coffret.

Le troifième Bronze repréfente une Tête de Boeuf ou de Vache, quadrupedes coníacrés chez les Anciens à la Terre, dont ils rappelloient la fecondité & la force productive. On pourroit voir dans cet antique un ex voto ou un amulette qu'on fufpendoit par un anneau.

Il nous reste auffi des lampes antiques de cette forme.

Tome VII.

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PLANCHE LXIV.

Deux Sphinx aîlés & un Canard Sauvage, exhumés à Réfine. Les Sages Egyptiens plaçoient des Sphinx à la porte de leurs Temples; fans doute pour avertir qu'il ne falloit pas fe préfenter devant les Autels, fi on ne fe fentoit pas le talent & le courage de deviner des énigmes, dont la Nature feule a le mot,

PLANCHE LX V.

Tout concourre à nous faire reconnoître Marfias ou un Silène dans cette belle ftatue, trouvée à Portici, le 2 Mars 1754, & d'un travail exquis. Cette figure nous peint la nature de l'homme dans fa maturité. Les feuilles de lierre qui couronnent le front de Marfras, dégarni de cheveux, font d'argent. La position de fes doigts indique affez qu'il jouoit de la flutte, ou d'un inftrument qui en approche, & qui correspond à celui qu'on peut remarquer fous fon pied droit; espèce de petit escabeau, fcabillum, propre à battre la mefure, crepitaculum.

PLANCHES LXVI, LX VI I.

Cette Statue de bronze, retirée des fouilles de Portici, le 13 Juillet 1744, eft l'un des plus beaux morceaux antiques du Mufeum Royal. Le fujet eft un Silène ou un Faune, couché fur la dépouille d'une bête fauve, & le coude appuyé fur une Outre. On remarquera les deux espèces de glandes qu'il porte fous fon menton, & le gefte qu'il fait avec la main qu'il éleve en l'air. Ce gefte femble indiquer qu'il fait claquer fes doigts, comme pour appeller quelqu'un, à la manière des Anciens :

Duobus digitulis (dit S. Jérôme, Epift. ad Ruft.) concrepa» bat, hoc figno ad audiendum difcipulos provocans ». C'est ce qu'Ovide exprime encore mieux dans ce vers:

Signaque dat digitis medio cum pollice jundis.
Fait. V. 433.

Ce gefte étoit une injure entre perfonnes d'égale condition. Les Maîtres ne s'en fervoient qu'avec leurs valets; mais les Buveurs n'y regardoient pas de fi près, & n'obfervoient point les convenances: ainfi l'intention de l'Artifte, en composant la belle figure que nous avons fous les yeux, a été fans doute de caractérifer, à ne pas s'y méprendre, le Patron des Buveurs infoucians.

PLANCHE LX VI I I.

Autre figure de Silène, mais extrêmement chargée; il est comme à cheval fur une Outre dont il tient fortement les deux oreilles dans fes mains. Ses chauffures font remarqua bles; efpèce de fandales qui paroiffent faites de peau non tannée. Cette Statue grotefque, découverte à Portici le 16 Décem bre 1754, étoit une Fontaine qui couloit par l'ouverture de l'outre douze petites ftatues de Faunes l'accompagnoient; elles vont nous paffer fous les yeux.

:

PLANCHE LXIX.

Ce Bronze eft abfolument dans le goût du précédent, & étoit confacré au même usage.

Quant au choix de ces Divinités ruftiques pour l'ornement des fontaines, Pline nous en donne la raifon les Anciens, dit-il, avoient en vue de fe garder des maléfices, Satyrica figna contra invidentium effafcinationes.

On pourroit hafarder à ce fujet une autre conjecture: Sylvain, Silène, Faune & Pan; tous ces Dieux champêtres étoient dans la Mythologie le fymbole de la matière première qui fervit à la compofition des corps. D'un autre côté, les PhiJofophes & les Poëtes, Thalès & Héfiode croyoient que l'eau étoit le principe de toutes chofes. Les Artiftes, imbus de ce fyftème de la Nature, y ont peut-être voulu faire allufion, &

tapprocher l'effet de la caufe, en donnant à leurs fontaines Ta figure des Divinités analogues.

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PLANCHE LX X.

Ce troifième Bronze du même genre que les précédens, n'en différe qu'en ce qu'aulieu d'une Outre, on lui a donné un Tigre qu'il femble careffer, & de la gueule duquel devoit fortir un jet d'eau.

Du refte, cette figure annonce un tempéramment dans toute fa force, & tel qu'on n'en rencontre guère dans le féjour des Villes, au fein de la fociéte ; &, comme dit Hippocrate, traduit par Celfe: Corpus quod minime tenue, quodque maxime lati pecoris, & fetofi eft. C'étoit à des corps conftitués ainfi que ces deux Médecins promettoient une fanté inaltérable & de longs jours. Les Latins appelloient ces hommes, dont la poitrine large & quarrée étoit extraordinairement velue, horrentes pectore feta; Hircipili, à libidine fcilicet Hircorum diƐti.

PLANCHE LXXI.

Deux Dauphins, trouvés à Réfine.
Un Sphinx aîlé, découvert à Portici.

PLANCHE LXXII.

Deux petits Boucliers ronds, dont le milieu repréfente une efpèce de rofette. Ils viennent de Réfine, & fervoient d'ornement à quelque meuble.

Un Lion trouvé à Portici le 8 Mai 1761.

Ces trois Bronzes font en bas-relief.

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