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remplissage; mais l'on sait bon gré à l'auteur de l'avoir ajouté à l'histoire principale. Ce rôle seul fait presque tout le comique de la pièce. Pour celui de la baronne, il est dans le roman de Paméla. Ces deux femmes sont également méchantes, également entêtées de leur noblesse, également ennemies, l'une de Paméla, l'autre de Nanine.

La baronne devait épouser le comte d'Olban, amant de Nanine. Sa jalousie contre une rivale d'un rang si inférieur au sien, est parfaitement exprimée. Le défaut général de cette comédie est de contenir trop de sentimens : il est peu de vers qui ne renferment quelques maximes; il n'est pas ⚫ jusqu'aux valets et aux paysans qui ne parlent par épigrammes, et qui ne débitent des apophthegmes; mais il faut convenir que ces éclairs multipliés qui éblouissent l'imagination, n'ôtent presque rien au sentiment qui règne dans toute la pièce: en même tems que l'esprit admire, le cœur se sent vivement touché. Le caractère violent de la baronne va presque jusqu'à la grossièreté. L'auteur, sans doute, s'est cru autorisé de l'exemple de Myladi Davers, qui se laisse emporter jusqu'à battre Paméla: ces sortes de procédés peuvent ne pas paraître extraordinaires à Londres. Il est vrai que la baronne ne porte pas si loin la vengeance; elle veut bien se contenter d'enfermer Nanine dans un couvent.

Cette pièce fut très-applaudie; mais Voltaire parut ne pas s'en rapporter entièrement à ces éloges : en sortant de la représentation, il demanda malicieusement à Piron, ce qu'il en pensait. Celui-ci, qui démêla l'artifice, répondit : « Je ›› pense que vous voudriez bien que ce fût moi qui l'eusse >>faite. Je vous estime assez pour cela, lui répondit Vol>»taire. >>>

Un homme en place, extrêmement touché à la représentation de Nanine, rentra chez lui avec précipitation,

pas

pour ordonner à son Suisse de ne refuser sa porte à personne, même aux gens à sabots. Le Suisse, étonné du discours de son maître, qui, jusques-là, n'avait pas été fort débonnaire, dit à un valet-de-chambre qui se trouvait près de lui: «Si je n'avais pas aperçu mademoiselle D..... dans le car>> rosse de monseigneur, je croirais qu'il vient de confesse >>. Les comédiens Italiens donnèrent, au mois de juin de l'année 1771, sous le titre de Buona Figliola, un opéra comique en trois actes, parodie française, sur la musique de Piccini, et dont le sujet, ainsi que celui de Nanine, est tiré du roman de Paméla.

Avant la première représentation, Carlin, qui avait joué son rôle d'Arlequin dans une pièce italienne, vint annoncer suivant l'usage; puis, restant sur le théâtre, d'un air inquiet, et regardant autour de lui avec beaucoup de mystère, il fit des lazzis qui excitèrent les ris et la curiosité des spectateurs. Ensuite, s'avançant sur le bord de la scène, et s'inclinant vers le parterre, il lui dit en grande confidence: « Messieurs, on va vous donner la Buona Figliola, oula » Bonne Enfant... Mes camarades veulent vous persuader >> que c'est une pièce nouvelle... n'en croyez rien... je ne >> veux pas qu'on vous trompe; je suis trop honnête... il ya » dix ans que la pièce est faite... bon!... elle a couru l'Italic, » l'Allemagne, l'Angleterre... Vous vous apercevrez, sans >> doute, qu'elle a un air de physionomie avec Nanine... » je sais bien pourquoi.... elles sont sœurs... elles ne sont » pas du même père, mais de la même mère... elles des>> cendent en droite ligne de cette madame Paméla qui a >> fait tant de bruit dans le monde »>.

NANINE, SOEUR DE LAIT DE LA REINE DE GOLCONDE, pastorale en trois actes, en ariettes et en vaudevilles, par

M. Desfontaines, musique de Rodolphe, à Fontainebleau, 1773.

Nanine, fille d'un homme dans l'indigence, est mise en nourrice dans un hameau éloigné de Paris. Son père part pour les Indes, et y reste pendant treize à quatorze ans, sans que l'on sache ce qu'il est devenu. Les paysans auxquels il a confié sa fille, ont pris Nanine en amitié, et lui ont donné le plus d'éducation qu'il leur a été possible. A l'âge de quatorze ans, elle a connu Saint-Phal, alors cornette dé dragons. Tous deux avaient conçu l'un pour l'autre l'amour le plus vif. Saint-Phal, obligé de faire son chemin, n'a plus revu Nanine; mais il ne cesse de conserver pour elle les sentimens les plus tendres. Le père de Nanine est revenu, après avoir fait une fortune immense. Son premier soin a été de chercher sa fille, qu'il a retrouvée. Il achète des terres considérables dans le canton, et meurt quelque tems après. Toujours occupée de Saint-Phal, Nanine ne s'est point ma- . riée. Saint-Phal, devenu colonel, vient rejoindre son ré→ giment, en garnison sur les lieux. Il entend parler d'une jeune et jolie héritière qui occupe le château voisin. Il fait la partie d'aller lui rendre visite avec les officiers de son régiment. Nanine le reconnaît sans en être reconnue. Elle veut l'éprouver; le trouvant fidèle, elle lui donne sa main et sa fortune.

NANTEUIL fut d'abord comédien de la Reine, et passa ensuite au service de l'Électeur d'Hanovre. Nous avons de luile Comte de Roquefeuille, les Brouilleries nocturnes, l'Amour Sentinelle, le Docteur extravagant, et l'Amante invisible. Cette dernière pièce fut représentée à Hanovre, en 1673. On lui attribue en outre le Campagnard dupė.

NANTEUIL (M.), auteur dramatique, 1810.

Cet auteur a donné à Feydeau, les Maris Garçons, opéra comique, en un acte; au Théâtre de S. M. l'Impératrice, la Flottille, le Tuteur Fanfaron, ou la Vengeance d'une Femme, la Mode ancienne et la Mode nouvelle; il a donné au même théâtre, en société avec M. Etienne, le Carnaval de Beaugency, les Deux Mères, l'Espoir de la faveur, le Pacha de Surène, la Petite École des Pères, Isabelle de Portugal, ou l'Hermitage, et le Nouveau Réveil d'Epimenide. On remarque dans ces compositions de l'esprit et du goût.

NAQUET (Pierre), né à Paris en 1729, a fait jouer en province, les Eaux de Passy, ou les Coquettes à la Mode, le Peintre, comédies; l'Heureux Retour, l'Embarras du Zèle, et la Magie sans Magie, divertissemens.

NARCISSE. Voy. AMANT DE LUI-MÊME (1').

NATALIE, drame en quatre actes, en prose, par M. Mercier, 1771.

M. de Clumar, ancien capitaine de vaisseau, a pris soin d'Agathe, jeune orpheline qu'il aime comme sa fille. Il est sur le point de la marier avec Frondmaire, officier retiré, pour lequel elle n'a que de l'amitié, et qui en est vivement épris. Ce Frondmaire a depuis long-tems pour maîtresse une femme qu'il est près d'abandonner, et qu'il aime encore tendrement. Cette fenime, appelée Natalie, vient lui dire un éternel adieu. Le remords l'emporte; il se décide à rompre son mariage; il va l'annoncer à M. de Clumar, et lui raconte la manière dont il a séduit la femme intéressante à laquelle la probité le ramène. Clumar reconnaît l'histoire

de sa fille; il se trouve qu'Agathe est le fruit de cet amour, et, à la grande satisfaction de toute la famille, leur réunion s'opère.

L'intrigue de cette pièce est romanesque, mais intéres

sante.

NAU a donné sur les théâtres de société et en province, le Départ de l'Opéra comique, Esope au Village, Iphis, et la Grande Métamorphose, ou l'Année merveilleuse. Ces pièces ont été imprimées.

NAUDET, acteur du Théâtre Français, 1810.

Naudet a débuté, en 1784, au Théâtre Français, par les rôles d'Auguste dans Cinna, et de Philippe Humbert dans Nanine. Il a obtenu sa retraite et sa pension en 1806.

NAUFRAGE (le), comédie en cinq actes, tirée du Rudens de Plaute, par la demoiselle Flaminia, au Théâtre Italien, 1726.

Lélio, qui sait que Silvia est sur mer pour le venir trouver à la Martinique, est alarmé d'un orage qui vient de se dissiper. Silvia et Spinette se sauvent après que l'Esquif, dans lequel on les avait fait descendre, a été brisé contre le rocher; mais, ne sachant où trouver un asyle, elles frappent à la porte de la maison d'Horace, père de Lélio, qui les reçoit chez lui. Arlequin en est très-content, parce que, dit-il, pour peu qu'on voie un cotillon voltiger dans une chambre, cela réjouit l'imagination. Le vieil Horace a des raisons plus sérieuses pour recueillir Silvia : il en est devenu amoureux. Tout ceci se passe sans que Lélio en sache rien; ce n'est que par son valet Trivelin qu'il apprend que sa chère Silvia est chez son père, avec lequel il a une conversation,

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