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ACTE III

SCENE PREMIERE.

PASQUIN, MARTON.

PASQUIN.

H! malheureuse.

MARTON.

Qu'y a-t'il, tu es eternellement comme un poffedé.

PASQUIN.

Tu m'as vrayment bien accommodé.
MARTON.

Pourquoy faifois-tu tant de bruit ?

PASQUIN.

Quel bruit?

MARTON.

Je fuis fâchée.....

PASQUIN.

Dequoy?

MARTON.

D'avoir efté obligée de te battre, pour te faire taire.

PASQUIN.

Ah! ce n'eft point cela dont il eft question, les malheurs que l'on craint, font perdre le fouvenir de ceux qui font paflez.

MARTON.

Parle plus intelligiblement.
PASQUI N.

Hé bien, Marton,je te pardonne les vicux foufflers, fitu peux m'empefcher d'en avoir de tous neufs. Cela eft. il clair?

MARTON.

Pourquoy des foufflers?

PASQUIN.

Mon Maiftre plus fou, plus enragé, & pourtant plus amoureux que jamais, m'envoye icy pour redemander fon portrait, cette bague, enfin toutes ces chofes que tu as eu tant de peine à me rendre ce matin,

MARTO N.

Hé bien, que feras-tu ?

PASQUIN.

Je ne fçay..

MARTON.

Comment donc tu ne fçais ?

PASQUIN.

Non ma foy, mon ame eft fufpendue en

tre le defir de garder les bijoux, & la crainte d'avoir des coups de bâton.

MARTO N.

Poltron! tu peux balancer là deffus?
PASQUIN.

Ouy vrayment.

MARTON.

Des coups de bâton d'un costé, des bijoux de l'autre. Et l'on ne prend pas d'abord fon party?

PASQUIN.

Mais, Marton, tu ne comprens pas bien

la chofe?

Miserable!

MARTON.

PASQUIN.

Ce n'eft pas comme cela te dis-je.

MARTON.

Va tu ne merite pas de vivre.

PASQUIN.

Que tu es étrange! Mais, Marton écoute donc mon enfant, on ne me donne point à choifir; pour avoir les bijoux, il faut rece voir les coups de bâton.

MARTON.

Hé bien, quand cela feroit?

PASQUIN.

Mais il ne faut point dire quand cela feroit

car cela fera.

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MARTON.

Si j'eftois à ta place.

PASQUIN.

Hé bien ?

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Cent mille coups de bâton, plutôt que de rendre la moindre bagatelle.

PASQUIN.

La belle ame!

MARTON.

Tien vois-tu ? quand j'ay une fois refolu ane chofe, je me ferois hacher, plutoft que d'en démordre.

PASQUIN.

Vingt nazardes, autant de fouflets, cent coups de pied au cul, mille coups d'étrivieres, cent mille coups de bafton: voila des bijoux qui marchent en bien mauvaise compagnie; mais, dis moy, ne fçauroit-on trouver quelque accommodement à la chofe? gardons les bijoux, je veux bien y consentir, à ton exemple: mais détournons ces orages de maux dont les noms feuls me font trembler.

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