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nieres vous attirent.

DAMIS.

Je vous avois déja prié,Madame, de vous défaire de Mademoiselle Marton.

MARTON.

Hé bien, Monfieur, je fortiray, j'y confens, je ne la verray plus quereller mal-àpropos du moins.

DAMIS.

Souvenez-vous-en, Madame, je vous

pţie.

MARTO N.

Allez, allez Monfieur, laiffez-moy ce foin. Quelque plaifir qu'on ait d'eftre à Madame, que ne feroit-on point pour ne vous plus voir.

DAMIS.

Faites-la taire, Madame, cela n'a point bon air du tout, croyez-moy.

CIDA LISE.

Ce n'eft pas elle, Monfieur, que j'aurois le plus d'envie qui se tust.

MARTON.

Oh par ma foy, je veux jouer de mon refte; & fi je fors au moins, ne fera-ce point fans vous avoir dit ce que j'ay fur le cœur. Je voudrois bien fçavoir de quel droit vous vous erigez icy en Pedagogue eternel: Madame ne fçait-elle pas tout ce qu'elle doir

faire? Ah! ouy vrayment, vous m'empef cheriez de voir du monde.

DA MIS.

Mademoiselle Marton parlay-je à vous?
MARTON.

Une femme veuve ne rend compte de fes actions à perfonne.

DAMIS.

Voicy de belles maximes.

MARTO N.

Je feray mariée quelque jour peut-eftre...

DAMIS.

Madame je vous prie.

MARTO N.

Et je deviendray veuve s'il plaift à Dieu.

DAMIS.

Faites-la retirer du moins.*

MARTON.

Les oncles n'auront qu'à venir.....

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Je le traitteray de fou, de ridicule, d'exa travagant, d'impertinent, de...... Állez

allez, qu'il me vienne un oncle feulement, Vous verrez ce que c'eft qu'une niece qui a de l'efprit. Adieu.

SCENE I I.

DAMIS, CIDALISE,

DAMIS.

Ous avez beaucoup d'honneur de gar der une telle infolente; mais laiffons cela, j'ay des chofes plus importantes à vous faire fçavoir; vous me poufferez à des extremitez, dont je me repentiray peut-eftre. CIDALISE.

Allez-vous recommencer ?

DAMIS.

Comment donc, qu'eft-ce à dire cecy?

CIDALIS E.

Je rappelleray Marton.

DAMIS,

Perdez-vous l'efprit?

CIDALISE.

Si vous continuez, je ne doute point que

cela n'arrive.

DAMIS.

Souhaitez que je continue. Il vous impor te que je prenne intereft à voftre conduite, lors que je l'abandonneray toute à votre difcretion, défiez-vous des fuittes, fi elle ne répond à mes intentions.

CIDALIS E.

Quel galimatias me faites-vous de ma conduite, des fuites de vos intentions; que voulez-vous dire ?

DAMIS.

Il n'y a point de galimatias, Madame, ce font les fentimens de voftre pere, & les miens, & vous entendez fort bien ce que je veux vous faire entendre. Vous fçavez.... je vous l'ay repeté plus d'une fois, que le grand monde m'incommode: c'eft icy le rendez-vous de tous les feneants de la Cour & de la Ville: Point de diftinction, tout y eft bien receu ; & ce feroit un miracle, de ne trouver pas tout à la fois dans voftre chambre, Provinciaux, Gens de robe, Abbez, Poëtes, Muficiens, & quelque fat de la Cour: car il faut qu'il le foit pour demeurer en fi mauvaise compagnie. Il ne fe dit point de fottife à Paris, que l'on n'ait faite ou entendue chez vous. Vous croyez par ce cahos fermer les yeux à tout le monde : vous vous trompez. On démefle tout, le Comte on le

fçait, ne vient vous voir, que pour entretenir Julie; la Marquife, pour le Chevalier Angelique pour Monfieur l'Abbé; on fçait auffi qu'Erafte, Monfieur Durcet le Confeiller, Monfieur Baffet le Financier, n'y viennent que pour vous, & que vous les trompez tous trois. Hé mariez-vous, Madame, mariez-vous: Prenez l'époux qu'un pere vous destine, & ne nous forcez point à prendre des mesures qui vous chagrineroient. CIDALISË.

Oh faites, Monfieur, oh faites tout ce que vous voudrez, & tout ce que vous pourrez, pourveu que je n'entende plus de femblables difcours.

DAMIS.

Ho bien, Madame, c'eft affez. Vous verrez fi voftre pere.... Vous verrez, vous dis-je, c'eft affez.

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