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mots de vostre part, je le rendray plus fouple qu'un gand, & ce feroit une étrange chofe, fi nous ne nous fervions pas de l'unique fois où vous avez eu raison avec luy. CIDALIS E.

Fais tout comme tu l'entendras.

MARTON.

Je fuis icy dans un moment.

***CE*****&

SCENE III.

CIDALISE, MARTON, UN LAQUAIS.

LE LAQUAIS.

Adame, voftre tante demande à vous parler.

MA

CIDALIS E.

Elle vient fort à propos, je vais tâcher de difpofer les chofes, dépefche toy. MARTON

Je vous ameine Erafte tout-à-l'heure,

H

f

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Enfin, ma niece, il faut nous feparer,

EN

vous partirez demain,, s'il vous plaift, pour aller trouver voftre pere ; j'ay bien voulu me charger du foin de vous l'apprendre, de crainte que mon mary ne vous le dît avec plus d'aigreur.

CID A LISE.

Je reçois tous les jours de ma vie, Madame, de nouvelles marques de vos bontez ; mais, Madame, voudriez-vous bien joindre une grace à toutes les obligations que je vous ay?

CEPHISE.

Si c'eft quelque chofe qui dépende de moy,

ma niéce.

CIDALISE.

La chofe vous fera facile, Madame.

CEPHISE.

Ne me priez point furtout, de parler à mon mary pour vous,

CIDALISE.

Non, Madame.

CEPHISE.

Cela feroit inutile.

CIDALISE.

J'en fuis perfuadée, Madame.

CEPHISE.

t

Il ne veut point fouffrir que vous foyez davantage chez luy.

CIDALISE.

Je ne veux point y demeurer malgré luy, ny malgré vous, Madame.

CEP HIS E.

Que voulez-vous donc que je faffe?
CIDALIS E.

·Permettre que je puiffe parler à mon oncle avant que de le quitter.

CEPHIS E.

Non, ma niéce, je ne vous le confeille pas, il eft dans un trop grand emportement con

tre vous.

CIDALISE.

Mais au moins ne puis-je fçavoir les crimes dont on m'accuse?

CEPHIS E.

Hé mon Dieu,ma niéce,rendez-vous un peu de juftice. Pour moy, je vous crois la plus innocente perfonne du monde ; mais en verité les apparences font terriblement contre vous.

CIDALISE.

Il est aifé d'empoisonner les chofes les plus innocentes: Mais cependant....

CEPHIS E.

Mais, ma niéce, je vous prie de me dire quel bon tour vous voulez que nous donnions au refus que vous faites d'un Gentilhomme que voftre pere, & mon mary fouhaitent que vous époufiez? quelles bonnes couleurs trouverez-vous aux frequentes vifites d'Erafte, que voftre oncle vous a deffendu de voir, & à mille autres chofes que j'aurois honte de repeter?

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CIDALISE.

Pour le Gentilhomme dont vous me parlez, je n'ay point d'autres raifons à vous donner, que le peu d'inclination que j'ay pour luy; mais pour Erafte, Madame, mon oncle feroit bien plus en colere qu'il n'eft contre luy, s'il fçavoit la veritable caufe de fes vifites.

CEPHISE.

Je croy qu'il n'en a d'autre, que la paffion qu'il a pour vous.

CIDALIS E.

Pour moy, Madame.

CEPHISE.

Ouy, pour vous.

CIDALISE.

Vous vous trompez, Madame,
CEPHISE.

Je vous avoûray franchement que je ne conçois pas bien l'averfion de mon mary pour Erafte; car en verité, je le trouve affez fage.

CIDALISE..

Vous changeriez bien-toft de fentimens, Madame, fi vous fçaviez, comme moy,ju qu'où va fa temerité.

CEPHISE.

Il me femble pourtant que l'on en dit affez de bien.

CID ALI SE.

Vous n'en penferiez pas, vous dis-je, li Vous penetriez ce qui fe paffe dans fon cœur. CEPHISE.

Expliquez-vous, ma niéce.

CIDALISE.

Eh de quel front, Madame, pourrois-je vous dire.... Ah! je fremis feulement d'y

penfer.

CEPHISE.

Poursuivez je vous prie.

CIDALISE.

Quoy ! j'oferois vous faire entendre qu'il

fent pour vous.....

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