PASQUIN. Oh! je le crois, mais vous avez promis que vous fouperiez avec Lucinde, MONCADE. Je feray revenu, ce n'eft pas l'a ce qui m'embaraffe, c'est ce que je feray d'icy à neuf heures, il n'en eft tout au plus que fept; pour moy je ne puis refter une heure au mefme endroit, il faut que je faffe quelque chofe. PASQUIN. Le temps où vous ne faites rien, n'cft-ce pas celuy que vous employez le plus maļ. MONCADE. Et toy tu n'a jamais plus d'efprit que lors que tu te tais; dis-moy un peu comment me trouves-tu ? Fort bien. PASQUIN. MONCADE. Ce jufte-au-corps là me paroift là taille un peu courte; qu'en dis-tu? PASQUIN. Effectivement, je ne fçay, oiy cela eft vray.. MONCADE.. Donne-m en un autre. Lequel. PASQUIN. MONCADE. Lequel tu voudras: Apporte-moy celuy que j'avois avant-hier. PASQUIN. Fy.. MONCADE. Pourquoy?TAS PASQUIN. A Il ne vous va pas bien, gardez plûtoft le vôtre...! MONCADE. Jé n'en veux point. ) PASQUIN. Y MONCADE. Que de difcours; iras-tu ?· Que veux donc dire ce maraut? me donnerastu mon jufteaucorps? PASQUIN. Monfieur. Hé bien? D'unton à demy pleureur. MONCADE. PASQUIN. J'ay répandu du fuif dessus en le voulant Qu'y à t'il encore, veux-tu marcher. PASQUIN. Monfieur, il faut vous dire la verité, je l'ay prêté pour une Tragedie au College. MONCADE. Mon jufte-au-corps au College, à un enfant? PAS QUIN. Non, Monfieur, c'eft un grand garçon, beau, bien-fait comme vous, & qui fait le Roy de la Tragegic MONCADE:, Ah! vrayment je fuis bien aife de fçavoir que tu prefte mes hardes ; mais à l'heure qu'il eft la Tragedie eft faite, va le reprendre à l'inftant mefme; quoy donc tu ne feras pasce que je te dis? PASQUIN. Monfieur.... taûjours en rechignans. MONCADE. Ah! je vois ce que c'eft, tu l'as mis en gage, n'est-ce pas ? PASQUIN... Monfieur, vous l'avez deviné, comme vous ne me deviez rien fur mes gages, & que vous n'aimez pas à avancer de l'argent, le befoin que j'en ay eu m'a fait recourir aux expediens, les plus promps. MONCADE, Tu me payera celle-là, je t'en réponds, donne-moy le rouge; mais voyez un peu ce. maraut, mettre mes habits engages. Le voila, PASQUIN. MONCADE. Il ne met pas le juftë-au-corps que Pafquin luy a donné. Ah! je t'aprendray à vivre, je t'affure, une autre peruque ; je t'aprendray à me jouer de pareils tours; un autre chapeau; mais voyez un peu, je vous prie...... un miroir : qui a jamais ouy parler d'une chose femblable? un coquin pour qui j'ay mille bontez; de la fleur d'orange; abufer ainfi de ma facilité: Ah! tu ne me connois pas encore, je le vois bien; une mouche; tu t'en repentiras, fur ma parole; va ouvrir, tu verras un peu la difference qu'il y a. |