MONCADE. Nan Madame, jamais. LEONOR.. Me le fignerez-vous? MONCADE.. De mon fang s'il le faut.. Vous n'aimez point Lucinde, vous vivrez éternellement pour moy, vous me le promettez, & voftre main et prefte, dites-vous, à m'en figner l'aveu ? MONCADE. A l'inftant même, con mandez. N'oubliez donc rien, Moncade de tout ce qui peut me confirmer vos fermensMONCA D'E. Je vais vous le porter, Madame, pourvû qu'à voftre tour vous me donnicz des marques d'une tendreffe veritable.. Pas grand chofe, Madame, le voicy. 8233 234 2332 & SCENE 'V.. ERASTE, LUCINDE, LEONOR, MARTON. ERASTE. QUO, Madame, rien ne peut, vous Qua defabufer. LUCINDE. Allez Erafte, j'en fçais la deffus plufque vous tous, cela cft comme je vous l'ay dit. LEONOR.. Comment donc ? ERASTE. La Lettre qu' Araminte a renduë à Madame eftoit une Lettre écrite pour elle. Cela eft ainfi. LUCINDE. ERASTE. Araminte, par des raifons que l'on ne vent point expliquet, s'est servie du hazard qui la luy a fait trouver pour nuire à Moncade. LEONOR. Hé bien, mon frere, la chofe cft doutcufe, Madame aime Moncade, elle prend fon party, que trouvez-vous là d'extraordinaire ? LUCINDE. La chofe n'eft point douteufe, Madame, a des circonstances qui m'affrent de la verité. il y y a LEONOR. Madame a raifon. Montrez-luy qu'on la trompe, fans que Moncade puiffe le nier alors..... LUCINDE. Ah! je vous réponds que fi vous pouviez en venir à bout je ne le verrois de ma vie. ERASTE. Mais, Madame, que faut-il done davantage? LEONOR. LEONOR. Oh! mon frere, que vous cftes étrange, entrez dans cette chambre, je veux vous parler. ERASTE. Mais... LUCINDE. Je veux vous parler, vous dis-je, fuivez-moy. SCENE VI. LUCINDE, MARTON, MONCADE. A LUCINDE. H! j'en vois plus que je n'en veux voir, on veut chaffer Moncad de mon cœur, on prend des moyens pour le faire qui ne réufront point. MARTON. Pour cela, Madame, on a tort, pour moy je fuis à prefent de fon colté; il vous dit qu'il vous aime, pourquoy ne le pas croire on le foupçonne mal à propos; on dit qu'il vous trompe, toute la terre le croit, qu'importe, vous cftes la partie intereffée une fois, il vous fait entendre ce qui luy plaift, cela fuffit,à-t ́il à rendre compte de fes actions à d'autres ? G LUCINDE. Mon Dieu, Marton, j'entens ce langage ià, mais fur tout foyez perfuadée que je ne fuis pas duppe, & que j'aurois des yeux comme un autre dans une affaire qui ne regarde que moy. MARTON. Moy, Madame, je vous parle fericufement ce garçon là vous aime terriblement. MONCADE. Tenez, Madame, voila... LUCIN DE. Que tenez-vous là ? que voulez-vous faire de ce biller? MONCADE Je venois vous l'aporter, Madame. Que je le voye. LUCINDE. MONCADE. Il faut, s'il vous plaift, que je vous dife auparavant les raifons qui me l'on fait écrire. |