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Ici-bas les souffrances sont une grâce de prédilection; elles nous exercent à la vertu, elles nous fournissent de nouvelles occasions de mérite, et nous rendent conformes au Fils de Dieu, dont il est écrit: Il a fallu que le Christ souffrit, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire 1.

CHAPITRE XIII.

De la résistance aux tentations.

1. Tant que nous vivons ici-bas, nous ne pouvons être exempts de tribulations et d'épreuves.

C'est pourquoi il est écrit au livre de Job: La tentation est la vie de l'homme sur la terre 2.

Chacun devrait donc être toujours en garde contre les tentations qui l'assiégent, et veiller et prier pour ne point laisser lieu aux surprises du démon, qui ne dort jamais, et qui tourne de tous côtés, cherchant quelqu'un pour le dévorer 3.

Il n'est point d'homme si parfait et si saint, qui n'ait quelquefois des tentations, et nous ne pouvons en être entièrement affranchis.

2. Mais, quoique importunes et pénibles, elles ne laissent pas d'être souvent très-utiles 2 Job, VII, 1. 8 I. Pet.;

1 Act., XVII, 3. Ps. V, 8.

LIV. I. CHAP. XIII.

à l'homme, parce qu'elles l'humilient, le purifient et l'instruisent.

Tous les Saints ont passé par beaucoup de tentations et de souffrances, et c'est par cette voie qu'ils ont avancé; mais ceux qui n'ont pu soutenir ces épreuves, Dieu les a réprouvés, t ils ont défailli dans la route du salut.

Il n'y a point d'ordre si saint, ni de lieu si secret, où l'on ne trouve des peines et des

tentations.

3. L'homme, tant qu'il vit, n'est jamais entièrement à l'abri des tentations: car nous

en portons le germe en nous, à cause de la concupiscence dans laquelle nous sommes nés. L'une succède à l'autre; et nous aurons toujours quelque chose à souffrir, parce que nous avons perdu le bien et la félicité primitive.

Plusieurs cherchent à fuir pour n'être point tentés, et ils tombent dans des tentations plus dangereuses.

Il ne suffit pas de fuir pour vaincre; mais la patience et la véritable humilité nous rendent plus forts que tous nos ennemis.

4. Celui qui, sans arracher la racine du mal, évite seulement les occasions extérieures, avancera peu : au contraire les tentations reviennent à lui plus promptement et plus

violentes.

par une

peu

Vous vaincrez plus sûrement peu à et longue patience, aidé du secours de Dieu, que par une rude et inquiète opiniâtreté.

Il est peu difficile d'être pieux et fervent, lorsque l'on n'éprouve rien de pénible; mais celui qui se soutient avec patience au temps de l'adversité, donne l'espoir d'un grand avan

cement.

Quelques-uns surmontent les grandes tentations et succombent tous les jours aux petites, afin qu'humiliés d'être si faibles dans les moindres occasions, ils ne présument jamais d'eux-mêmes dans les grandes.

RÉFLEXION.

Not homme n'est exempt de tentations. Elles nous purifient, nous éprouvent, nous instruisent, nous humilient. Ce n'est pas seulement par la fuite ou par une résistance violente qu'on en triomphe, mais par une patience tranquille et un confiant abandon entre les mains de Dieu. Veillons cependant, selon le précepte de Jésus-Christ, Veillons et prions 1. On surmonte aisément la tentation naissante; mais si on la laisse croître et se fortifier, on porte, en succombant, la peine de sa négligence ou de sa présomption. Voulez-vous réellement vainere? Repoussez l'ennemi dès sa première attaque. Voulez-vous retirer du combat l'avantage en vue duquel Dieu permet que nous soyons tentés? Reconnaissez votre misère, votre faiblesse, votre impuissance; et humiliez-vous de plus en plus. L'humilité est le fondement de notre sûreté, de notre paix et de toute perfection.

1 Marc., XIV, 38.

CHAPITRE XIV.

Éviter les jugements téméraires, et ne se point

rechercher soi-même.

1. Tournez les yeux sur vous-même, et gardez-vous de juger les actions des autres. En jugeant les autres, l'homme se fatigue. vainement: il se trompe le plus souvent, et commet beaucoup de fautes; mais en s'examinant et se jugeant lui-même, il travaille toujours avec fruit.

D'ordinaire nous jugeons des choses selon l'inclination de notre cœur, car l'amour-propre altère aisément en nous la droiture du jugement.

Si nous n'avions jamais en vue que Dieu. seul, nous serions moins troublés quand on résiste à notre sentiment.

2. Mais souvent il y a quelque chose hors de nous, ou de caché en nous, qui nous entraîne. Plusieurs se recherchent secrètement euxmêmes dans ce qu'ils font, et ils l'ignorent.

Ils semblent affermis dans la paix, lorsque tout va selon leurs désirs; mais éprouvent-ils des contradictions, aussitôt ils s'émeuvent, et tombent dans la tristesse.

La diversité des opinions produit souvent des dissensions entre les amis, entre les ci

toyens, et même entre les religieux et les dévotes.

personnes

3. On quitte difficilement une vieille habitude; et nul ne se laisse volontiers conduire au-delà de ce qu'il voit.

Si vous vous appuyez sur votre esprit et sur votre pénétration, plus que sur la soumission dont Jésus-Christ nous a donné l'exemple, Vous serez très-peu et très-tard éclairé dans la vie spirituelle: car Dieu veut que nous lui soyons parfaitement soumis, et que nous nous élevions au-dessus de toute raison par un ardent amour.

RÉFLEXION.

Il y a en nous une secrète malice qui se complaît à découvrir les imperfections de nos frères et voilà pourquoi nous sommes si prompts à les juger, oubliant qu'à Dieu seul appartient le jugement des cœurs. Au lieu de scruter si curieusement la conscience d'autrui, descendons dans la nôtre; nous y trouverons assez de motifs d'être indulgents envers le prochain et de troubles pour nous-même. Vous n'êtes chargé que de vous, vous ne répondrez que de vous; Ne jugez donc point, afin que vous ne soyez point jugé 1.

CHAPITRE XV.

Des œuvres de charité.

1. Pour nulle chose au monde, ni pour l'amour d'aucun homme, on ne doit faire le 1 Matth., VII, 2.

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