페이지 이미지
PDF
ePub

primé en arménien, & que j'ai lu traduit en latin, en manufcrit, qu'il avoit entrepris cet ouvrage, à l'imitation d'Arator, fous-diacre de la fainte église romaine, grand philofophe & poëte, qui vivoit au fixieme fiecle, fous l'empereur Juftinien, & qui avoit traduit les actes des apôtres, en vers latins.

Les imprimeries juive & arménienne fubfiftent toujours, & on y imprime encore aujourd'hui.

[ocr errors]

L'imprimerie grecque, dans ces derniers temps, a été peu de chofe, & n'a pas eu beaucoup de durée. Le patriarche de Conftantinople à qui je rendis vifite, au Fanal, & qui me reçut avec toutes les politeffes des orientaux qui font, la pipe, les confitures, le café, les eaux de fenteurs & les parfums, me dit qu'avant lui, le patriarche Samuel faifoit aller l'imprimerie; mais que les frais étant trop dispendieux, elle étoit maintenant abandonnée & fans activité.

Les impreffions grecques que j'ai vues au Fa

nal, dans la belle bibliotheque des Caloyers, qui deffervent l'église de Saint-Michel-Archange, appellés Caloyers du Saint Sépulchre, étoient forties des preffes de Venife, de Paris, de Leipfick & de Valaquie. Autant que je pus m'en affurer à la hâte, les livres de doctrine & d'ètude, avoient été imprimés à Venise, ceux de sciences à Paris, & beaucoup d'autres à Leipfick, & particuliérement en Valaquie, fous la protection du prince grec qui y gouverne & qui y eft établi par la Porte: mais ces livres ne font que des livres de religion. Parmi le nombre, je vis quelques exemplaires in-folio, des lettres & du fynode de Photius, tenu à Conftantinople. Après ces notions préliminai→ res, je vais parler de la typographie turque.

CHAPITRE I I.

Typographie turque de Conftantinople.

CELEBI VELEBI Zadé Effendi, dans le fupplément des Annales ottomanes de Rafcid, l'un & l'autre hiftoriographes impériaux, imprimé en langue turque à Conftantinople, raconte la naiffance de l'imprimerie, chez les ottomans. Said Effendi, qui, dans fa jeuneffe, avoit accompagné fon pere Mehemet Effendi (1) dans fon ambal

(1) Il fut envoyé ambassadeur de la Porte, vers le roi de France, avec le titre de grand tréforier, pour lui apprendre que par confidération pour fa Majefté, le fultan avoit accordé la réparation demandée de la grande voûte du temple du SaintSepulchre, à Jérufalem. Cette notice peut éclaircir l'histoire du temple de la réfurrection, que le favant académicien de Florence, Jean Mariti, a fait imprimer à Livourne, en 1784.

[ocr errors]

fade à Paris,(1) parmi une infinité de chofes utiles qu'il avoit remarquées dans fon voyage, fut

(1) Mehemet écrivit le journal de fon voyage à Paris. Ce journal, traduit du turc en françois, m'a été communiqué obligeamment par fon Excellence, M. le chevalier de Saint-Priest, ambassadeur de France à Constantinople : j'en ai une copie chez moi. Mehemet Effendi avoit été plénipotentiaire, à la paix de Paffarowitz, entre la Porte, l'Empereur & la république de Venife, comme on le voit par la lettre du grand vifir, écrite au duc d'Orléans, régent de France, traduite en françois, que je garde conjointement avec le journal. Mais l'ambassadeur ottoman étant à Paris, employoit fecrétement tout fon manege politique à réprimer les galeres de Malte, qui depuis quelques années, infeftoient les mers des turcs, & enlevoient leurs vaiffeaux. La Porte fe flattoit par le moyen du roi de France, de réuffir dans fon deffein, comme fi la religion de Malte avoit été fujette du Roi. Le chevalier Ruzzini, alors baile à Conftantinople, & l'ambaffadeur de l'empefe méfierent avec raifon, que l'ambaffade à Paris, ne cachât quelque deffein préjudiciable à leurs

reur,

frappé de l'ingénieufe & facile multiplication des livres, par le moyen de l'imprimerie. A fon retour à Conftantinople, ayant communiqué l'affaire à Ibraïm Effendi, grand amateur de littérature, ils fe réunirent tous deux pour applanir les obftacles qui devoient se rencontrer dans une entreprise fi nouvelle & fi mal-aifée. Ibraïm mit au jour un livre écrit à la main, où il détailloit & faifoit valoir les avantages d'un fi bel art, & préfenta fon ouvrage au grand vifir Ibraïm Bacha, qui s'occupoit de l'avancement des lettres. Il fit même enforte que le

fouverains. Auffi ils employerent toute l'adreffe & la force de leur politique à en empêcher les effets. Ruzzini, fans avoir fait demander une audience, alla incognito au canal, pour s'aboucher avec le grand vifir. Le turc, homme très-adroit, fut tranquillifer le baile, & diffiper jusqu'à l'ombre du moindre foupçon, en lui offrant de lui communiquer les lettres dont Mehemet Effendi feroit chargé dans fon ambaffade; c'est ce que j'ai trouvé dans les lettres authentiques que j'ai eues d'une cour étrangere.

« 이전계속 »