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tuaire de la nature, & qui réfoudra facilement les problêmes les plus difficiles que puiffent préfenter l'analyfe & la fynthèfe! C'est pourquoi je foutiens non-feulement que cette doctrine mérite d'être approfondie, mais qu'elle eft en quelque forte la bafe de toute la Chymie, du moins fi nous voulons avoir une Science raifonnée, qui puiffe donner l'explication claire & précife de toutes les circonstances de chaque opération. Si quelqu'un doute de ce que j'avance, qu'il examine fans préjugés les Obfervations fuivantes, qu'il les médite férieufement, & qu'il les foumette au creufet de l'expérience.

S. III.

L'ordre des Attractions efl-il conftant?

On ne peut rien répondre de certain à cette queftion, qu'après avoir vu la fuite de cet Ouvrage: examinons feulement en paffant, fi l'on doit attendre un ordre conftant, tel que nous l'avons propofé dans le paragraphe précédent. a & b fe chaffent tour-à-tour, fuivant les circonftances; peut-être auffi que c l'emporte quelquefois fur a, quoiqu'il cède conftamment à b. Confultons l'expérience, l'oracle de la nature; confultons-la avec l'attention & la patience né

ceffaires, elle ne manquera pas de nous fournir le fil d'Ariane pour fortir de ce labyrinthe.

Je n'approuve pas, à la vérité, ces loix générales, qui nous difent que, dans tous les cas, les terres & les métaux font précipités par les alkalis, & les métaux par les terres, parce que ces loix ne font pas toujours conftantes; cependant nous avons un bon nombre d'obfervations particulières, que l'expérience ne dément jamais lorfqu'elle est bien faite. Nous fommes sûrs, par exemple, que l'alkali fixe & la chaux vive chaffent l'alkali volatil; que le mercure & l'argent font précipités des acides nitreux & vitrio

liques, par , par l'addition du cuivre, que le fer précipite à fon tour. Les acides vitriolique & marin enlèvent à l'acide nitreux les métaux blancs des Anciens, qui font l'argent, le mercure & le plomb. Ces faits, & plufieurs autres connus depuis long-tems, ne prouvent - ils pas qu'il règne un ordre conftant entre ces fubftances? Nous avons d'ailleurs une infinité d'autres

preuves fans réplique de cette vérité, qui trouveront leur place dans l'explication de la nouvelle table (§§. XII—LXX). Les difficultés qu'on pourroit propofer, s'évanouiffent, lorfqu'on vient à les examiner de près, & je ne crois pas qu'on en ait propofé aucune jufqu'à présent,

qui foit directement contraire à l'ordre conftant dont nous avons parlé. Quand on rencontreroit

ici

comme dans les autres parties des Sciences naturelles, quelques phénomènes qui paroîtroient s'écarter de la loi générale, on doit les regarder comme des comètes qu'on n'a pas encore affez obfervées pour déterminer leurs orbites: des obfervations réitérées, & des expériences convenables, diffiperont un jour ces ténèbres.

Pour faire appercevoir tout-d'un-coup l'effet de trois fubstances mêlées ensemble, j'ai imaginé une manière de les repréfenter par des fignes, & je vais l'expliquer par un exemple.

La figure 20 de la Planche II. représente la décompofition du foie de foufre calcaire par l'acide vitriolique. On voit à gauche le foie de foufre défigné par la réunion des fignes de fes deux principes prochains; ces mêmes principes fe retrouvent entre les branches de l'accollade verticale, mais féparés & placés l'un au- deffus de l'autre. A droite, vis-à-vis le figne de la chaux fe trouve celui de l'acide vitriolique, & au milieu de la figure, le figne de l'eau, pour indiquer que les trois fubftances qui l'entourent exercent librement leurs attractions dans ce fluide. L'acide vitriolique ayant plus d'affinité

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avec la chaux que n'en a le foufre, il décompofe la combinaison de ces deux principes. Le foufre dégagé étant par lui-même infoluble dans l'eau, gagne le fond, ce qui eft défigné par la demi-accollade horizontale inférieure, dont l'extrémité eft tournée en bas : & comme le nouveau compofé, la chaux vitriolée (félénite), fe précipite auffi, à moins qu'il ne foit délayé dans une très-grande quantité d'eau, l'angle de l'accollade horizontale fupérieure eft également tourné en bas. L'accollade horizontale complette indique toujours une nouvelle combinaison; la demi-accollade ne fert que pour faire voir par fon extrémité, fi la fubftance d'où elle part, fe précipite, ou refte fufpendue dans la liqueur. S'il ne fe rencontre point d'accollades horizontales, c'est une preuve que la première combinaison n'a fouffert aucun changement. On ne met à la droite que la fubftance, qui ne se décompofe point; car lorf qu'elle fe décompofe également, c'eft alors le cas des affinités doubles, dont nous parlerons bientôt (§. V). Enfin le figne du feu placé au milieu de la figure, défigne les opérations qui se font par la voie sèchre.

S. IV.

La différence de chaleur change fouvent les Attractions électives.

L'intensité plus ou moins grande de la cha-, leur, eft la feule condition externe qui puisse affoiblir ou changer totalement les affinités des corps qu'on foumet aux expériences. Cette cause n'a cependant lieu que dans les cas où le même degré de température, volátilife quelques fubL tances beaucoup plus que d'autres..

Suppofons que A foit attiré par deux autres fubftances, que l'action de la plus forte, à la température moyenne, foit exprimée par a a, & celle de la plus foible par b. Suppofons en même tems, que la première foir plus volatile que la feconde, & que fa tendance à s'échapper foit V, tandis que celle de la dernière fera v. Si l'on mêle enfemble ces trois fubftances, la plus forte s'emparera de A avec une force égale à la différence de a & de-a-b. Mais fi la

température vient à augmenter fucceffivement l'excès de force de la première diminuera dans le même rapport: & comme V augmente plus que v, on aura enfin a-Vy; d'où il ré

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