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fout plufieurs métaux, &c. Toutes ces propriétés indiquent fa nature acide, de forte qu'il mérite plutôt le nom d'acide du borax, que celui de fel fédatif.

Le borax fe décompofe, en le faifant bouillir avec la chaux vive; fon acide quitte l'alkali minéral cauftique, s'unit à la chaux, & fait un fel difficile à diffoudre. Il eft probable que la même chose arrive à l'alkali végetal faturé d'acide fédatif; mais ce n'eft encore qu'une conjecture qui peut s'appliquer également à la décompofition,que les terres pefante & magnésienne doivent produire dans les fels, formés d'acide fédatif & d'une bafe alkaline.

L'acide du borax attaque difficilement les métaux ; le moyen le plus facile pour y parvenir, eft celui des affinités doubles; mais pour éviter toute erreur, il faut que le borax foit faturé de fel fé datif; il prend un peu plus que fon poids égal de ce dernier fel, avant qu'il cesse entièrement de réagir pár fa bafe alkaline furabondante. J'ai verfé goutte à goutte goutte de la diffolution de borax ainfi faturé, dans les diffolutions métalliques, privées, autant que j'ai pu, de leur excès d'acide. L'or, la platine, l'argent, le bifmuth & la manganèse, diffous dans les menftrues qui leur conviennent,

n'ont fouffert aucun changement; au lieu que les diffolutions de mercure, de plomb, de cuivre, de fer, d'étain, de nickel, de colbat & de zinc, fe font troublées auffi-tôt, & ont donné des fels métalliques prefque infolubles (fig. 28 ).

S. X XII.

ONZIÈME COLONNE

L'acide du fucre (Satcharin).

La plupart des végétaux donnent des fignes évidens d'acidité dans leurs fruits ou dans leurs fucs: & comme le petit nombre d'acides végétaux, que nous connoiffons un peu plus exactement jufqu'à préfent, pofsède des propriétés très-diftinctes, il n'eft pas douteux que les travaux de ceux qui viendront après nous, n'en découvrent un grand nombre par la fuite. La difficulté de les avoir parfaitement purs, forme le principal obftacle qui en retarde la connoiffance; car ils font tellement mêlés avec d'autres fubftances, qui les enveloppent pour- ainfi -dire, qu'il eft prefque impoffible de les en débarraffer entièrement. Je ne fais içi mention que d'un petit nombre encore la plupart ont-ils le défaut de fe détruire aifément par le feu. Lears premiers élémens font-ils les

mêmes? Peuvent-ils fe transformer les uns dans les autres ? Ce font des questions à réfoudre par des expériences convenables & faites avec foin. Il eft conftant que les acides du tartre, du citron & du lait, fe changent en vinaigre, fi on les fait digérer pendant quelques femaines avec de l'eau & de l'efprit-de-vin. L'on doit les confidérer ici comme des acides différens les uns des autres, puifqu'on peut les obtenir conftamment les mêmes qu'ils ont d'ailleurs des propriétés tres-diftinctes, & d'une très-grande utilité en Chymie.

&

L'acide qui fe rencontre dans le fucre, fe trouve tellement uni au principe huileux, qu'il a été impoffible de l'en féparer jufqu'ici, autrement que par le moyen de l'acide nitreux, qui détruit peu-à-peu ce principe. Pour cet effet, l'on fait bouillir doucement dans une cornue de verre, fix ou huit parties d'eau-forte, & une de fucre blanc réduit en poudre : l'acide nitreux s'emparant alors du phlogistique du fucre, donne des vapeurs rutilantes: dès qu'elles ont ceffé, la liqueur qui refte dans la cornue, doit être versée dans un grand vafe: elle donne en fe refroidif fant, des cryftaux prifmatiques très-acides; enfuite l'eau-mère, déphlogistiquée de nouveau par deux ou quatre parties de nouvel acide, fournit encore des cryftaux, mais moins purs, & qu'il

faut rediffoudre & faire cryftallifer une feconde fois pour les purifier. Le même acide fe retire également du miel, de la gomme arabique & de l'efprit-dé-vin, par le moyen de l'acide nitreux; mais en plus petite quantité. 11 jouit de toutes les propriétés générales des autres acides; & de plus, il en a plufieurs qui lui font particulières, & qui le diftinguent évidemment de tous les autres. Il diffère totalement de l'acide nitreux, il eft même d'ure nature toute opposée à bien des égards, de forte qu'il n'eft pas probable qu'il en tire fon origine; mais nous avons difcuté cette question plus en détail, dans une differtation particulière fur cet acide (1), & les affinités font l'objet principal de celles-ci.

"Il attire la chaux préférablement à toute autre fubftance, & forme avec elle une combinaison faline, infoluble dans l'eau; d'où l'on peut conclure aifément la néceffité de l'eau de chaux pour la purification du fucre. En effet, le fuc de la canne à fucre tient un excès d'acide, qui empêche la concrétion de ce fel; puifque la diffolution de fucré purifié ne donné plus de grains cryftallins, mais feulement une maffe glutineufe;

(1) Opufc. Vol. 1. pag. 251. Trad. Françoife, Tom. I. pag. 297.

dès qu'on y ajoute de l'acide faccharin. Ainfi l'oh ne peut rien employer de plus utile que l'eau de chaux non feulement elle abforbe l'acide qui fe trouve à nud, máis elle forme un fel infoluble qui fe précipite, ou qui vient nager avec l'écume. Les alkalis peuvent également faturer ces acides; mais ils fotment des fels difficiles à fêparer, à caufe de leut folubilité.

La terre calcaire enlève l'acide du fucre à la terre pefante, à la magnéfié & aux alkalis. Il attaque prefque tous les métaux. Nous verrons bientôt, dans les colonnes des alkalis, des terres

pour

& des métaux, quel eft fon degré de force, relativement aux autres acides! C'eft le meilleur réactif découvrir la thaux dans les eaux minérales, de quelque manière qu'elle y foit dif foute, ou feulement fufpéndue; la plus petite goutte de cet acide s'empare à l'inftant de la chaux, & forme avec elle une poudre blanche, qui gagne le fond de la liqueur. Connoiffant la quantité de chaux pure que contient un poids donné de cette poudre faline, il eft facile de trouver dans tous les cas, la quantité de chaux qui étoit tenue en diffolution dans l'eau ; il fuffic ;. pour cela de précipiter exactement, au moyen de notre acide, une quantité déterminée de cette eau, de recueillir enfuite foigneufement

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