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faltera une égalité de forces, qui fera détruite par la plus légère augmentation de chaleur de forte qu'à la fin, b qui étoit plus foible, l'emportera fur a. Si la feconde substance est tout-àfait fixe, alors on aura v=o, & le cas fera plus fimple. Nous en verrons plufieurs exemples par la fuite.

3 Je crois donc qu'en général, l'on doit feulement confidérer comme vraies attractions, celles que les fubftances abandonnées à elles-mêmes, exercent librement entr'elles. Un degré de chaleur trop fort, eft une caufe externe qui affoiblit plus ou moins ces affinités vraies, & qui même les change totalement dans certains cas. Cependant, comme un grand nombre d'opérations chymiques ne s'exécutent qu'à l'aide du feu, & que l'action de ce fluide fi fubtil, mérite par-là toute notre attention, je penfe qu'il faut divifer la table des affinités chymiques en deux, tableaux, dont le fupérieur montrerà les attractions libres, qui ont lieu, comme on dit, par la voie humide, & l'inférieur celles qui font forcées par le feu. Cette divifion peut s'exécuter d'autant plus aisément, qu'on ne connoît jufqu'à préfent, aucune autre condition externe qui puiffe influer fenfiblement fur les attractions. Quant aux caufes internes, fi elles apportent quelques variations

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dans les affinités, ces variations ne font qu'apparentes, ou bien la substance elle-même change de nature, & ne doit plus être considérée comme auparavant. A la vérité, l'on ne peut nier que les corps volatils ne fubiffent un véritable changement interne leur combinaifon avec la matière de la chaleur; mais il dure peu, & difparoît totalement après le refroidiffement, quoiqu'il ait produit la décompofition qu'on fe propofoir.

par

D'après ce que nous venons de dire, on voit aifément ce que l'on doit penfer des différentes objections propofées contre les loix invariables des affinités; objections qui font tirées de la diftillation, de la fublimation ou de la fufion des mélanges; car telle eft fouvent l'efficacité de la chaleur, qu'il ne faut quelquefois qu'une forte digestion, ou même la chaleur qui s'excite dans certains cas par la combinaifon de quelques fubftances, pour troubler l'ordre constant des

affinités.

S. V.

Irrégularités apparentes occafionnées par une Attraction double.

Quoiqu'il n'y ait point de règle fans exception, fuivant le proverbe commun, je ne pense pas que ce foit une raifon de mépriser les règles; il faut feulement les réduire à leur jufte valeur, après en avoir bien apprécié toutes les exceptions. Les anomalies que nous allons examiner, ne méritent pas même le titre d'exceptions, car les quatre fubftances qui font mifes en jeu dans les affinités doubles, préfentent un cas bien différent, & beaucoup plus compliqué que celui dont nous avons parlé ci-deffus, où nous n'avons fuppofé que l'action de trois fubftances. La plupart des preuves qu'on apporte contre l'ordre conftant des affinités, font du même genre que celles-ci elles démontrent évidemment, fuivant leurs Auteurs, que certaines fubftances fe décompofent réciproquement; mais un examen plus approfondi fera bientôt difparoître l'illufion.

La table de Geoffroy fait voir que les alkalis fixes tiennent plus fortement aux acides que la

chaux; c'eft ce qui a lieu en effet

à

cependant plufieurs prétendent détruire cette affertion par l'expérience fuivante. La diffolution du nitre calcaire, verfée goutte goutte fur celle de tartre vitriolé en précipite bientôt de la félénite : preuve évidente pour eux, que la terre calcaire l'emporte ici fur les alkalis. Mais obfervons d'abord que la terre calcaire, amenée même à l'état cauftique par la calcination, ne produit pas la moindre décompofition, lorfqu'on la mêle au tartre vitriolé diffous dans l'eau (fig. 2.); au lieu que quelques gouttes d'acide vitriolique, versées fur une diffolution de craie, en précipitent de la félénite ces faits montrent clairement de quel côté fe trouve la plus forte attraction élective fimple. Si au contraire la craie qu'on mêle au tartre vitriolé a été diffoute auparavant par un autre acide minéral, quatre fubftances alors feront mifes en action; & la chaux, aidée de cet acide, pourra produire un effet dont elle étoit incapable auparavant, par fa propre énergie. Pour voir cette décompofition d'une maniere plus fenfible, il fuffit de jetter les yeux fur la figure 21, dans laquelle fe trouve à gauche le fel neutre, connu fous le nom de tartre vitriolé, défigné par le figne de l'alkali fixe végétal, placé à côté du figne de l'acide vitriolique; ce que je lis de cette manière : alkali fixe végétal vitriolé ( c'est-à-dire

faturé

faturé par l'acide qu'on retire du vitriol ) : dénomination qui indique tout de fuite les deux principes prochains de ce fel. Ces mêmes principes reparoiffent féparément avec les fignes qui leur font propres, & placés l'un au-deffus de l'autre en dedans de l'accollade verticale gauche. A droite la chaux muriatique (faturée d'acide du fel) est également exprimée par des fignes, & fes deux principes font de même placés l'un au-dessus de l'autre, au-dedans de l'accollade verticale qui leur correfpond. Ainfi lorsque le tartre vitriolé, & la chaux faturée d'acide marin, font mêlés enfemble dans l'eau qui eft indiquée par fon figne placé au milieu de la figure, c'eft précisément la même chofe que fi l'on avoit mis dans la même eau, des quantités proportionnelles d'alkali fixe végétal, d'acide vitriolique, de chaux & d'acide marin. Ces quatre substances, défignées par leurs fignes, qui environnent celui de l'eau dans la figure, doivent être difpofées de manière que les deux acides ne se trouvent jamais vis-à-vis l'un de l'autre, dans la même ligne horizontale.

Nous avons donc ici les principes qui étoient unis avant le mélange, féparés & difpofés dans une situation verticale. Pour que la décomposition ait lieu, il faut néceffairement que la fomme des attractions entre les fubftances qui fant oppofées

B

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