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encore pu préparer le fel arfenical de Macquer dans un creufet; car le feu chasse toujours l'excès d'acide néceffaire à la cryftallisation.

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MM. Duhamel & Groffe ont obfervé que tartre devenoit foluble par le moyen des terres absorbantes; mais ils n'ont pas connu la véritable manière dont fe fait cette opération. En effet comme l'on peut faturer l'excès d'acide en ajoutant de l'alkali, & que le tout devient soluble; de même la chaux enlève l'excès d'acide, & produit à l'inftant un fel prefque infoluble, & qui fe précipite par cette raison (§. XXIII): alors le tartre une fois privé de fon acide furabondant, n'est plus que du tartre tartarifé, qui est très fo

luble.

M. Baumé publia en 1760 une expérience très-remarquable, par laquelle il prétendit prouver que l'acide nitreux peut décompofer en entier le tartre vitriolé par la voie humide. Quelques modernes ont auffi conclu de cette expérience, qu'on ne pouvoit plus révoquer en doute l'existence des affinités réciproques; mais un examen plus approfondi, fera bientôt disparoître toute la difficulté. Il faut donc remarquer premièrement, que fi l'on ajoute, dans une diffo

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lution de tartre vitriolé, un tiers de fon poids d'acide vitriolique concentré, elle donne par l'évaporation, des crystaux qui pesent un tiers de plus, & qui restent fecs, quoique très-acides: une plus grande quantité d'acide produit un fel déliquefcent. On peut à peine débarraffer entièrement ce fel de fon excès d'acide, en le diftillant dans une cornue; on en vient à bout plus aisément, fi on le fait fondte dans un creufet. Des crystallifations répétées ne produifent pas cet effet. Le meilleur moyen de l'édulcorer, confifte à le laverplufieurs fois avec de l'efprit-de-vin très-rectifié. Secondement, perfonne n'ignore qu'une quantité fuffifante d'acide vitriolique décompose en entier le nitre, même par la voie humide; d'où il fuit évidemment, que fa force d'attraction est plus grande que celle de l'acide nitreux. Il n'eft donc pas néceffaire de faire ici une diftinction entre la voie sèche & la voie humide. Troifièmement, lorfqu'on diffout du tartre vitriolé dans de l'acide nitreux concentré & bouillant, il ne s'en décompofe qu'un tiers, ou un peu plus, quelle que foit d'ailleurs la quantité d'acide nitreux employée. Quatrièmement, il n'eft pas même néceffaire d'employer la chaleur, ni de fe fervir d'acide nitreux concentré, pour opé-. rer cette décompofition; car ayant mis beaucoup

de tartre vitriolé en poudre dans de l'acide nitreux tellement étendu qu'il ne donnoit plus de vapeurs, je lailai repofer le tout dans un endroit frais l'espace de trente-fix heures, après lefquelles je décantai la liqueur, & j'en précipitai, par le moyen de l'efprit-de-vin, une poudre blanche, qui, ramaffée & fechée, s'eft trouvée d'un vrai nitre ; &, ce qui eft à remarquer, c'eft que le tartre vitriolé qui avoit échappé à la décompofition, étoit devenu tellement foluble au moyen de l'acide furabondant, que l'efpritde vin pouvoit à peine le précipiter. Cinquièmement, l'acide nitreux le plus concentré n'a point d'action fur le tartre vitriolé, convenablement furchargé d'acide, tel que celui dont nous avons fait mention d'abord (N° 1°). Pour arriver à ce point déterminé, il ne fuffit pas d'humecter d'acide vitriolique le tartre vitriolé réduit en poudre, il faut en même tems le diffoudre dansde l'eau bouillante. Sixièmement, outre l'acide nitreux, celui du fel, celui de tartre, & peut-être plufieurs autres, décompofent également le tartre vitriolé. Le fel de Glauber, ou foude vitriolée, fe diffout auffi totalement dans l'acide marin; mais il n'y en a qu'un tiers environ de décompofé, comme M. Kirwan l'a observé. Septièmement, les deux autres tiers du tartre vitriolé, qui n'ont fouffert aucune décompofition, crystal

lifent avec leur excès d'acide vitriolique, & les cryftaux font précisément de même nature que ceux qu'on obtient de la manière indiquée N°. I.

les

Ces faits bien examinés, il eft clair que chofes fe paffent ici de la même manière que dans le cas du tartre vitriolé. Soit b'une partie du tartre vitriolé, telle que l'acide qu'elle contient foit exactement la quantité déterminée que l'autre partie a peut prendre en excès, l'acide nitreux par lui-même n'eft pas capable d'enlever à l'acide vitriolique fa base alkaline, mais la partie a, qui de fon côté attire en même tems l'acide vitriolique, diminue tellement fa réfistance, que la partie b cede enfin son alkali à l'acide nitreux; cependant cet effet ne s'étend pas au-delà d'un certain terme. Suppofons le tartre vitriolé divifé en deux parties, dont l'une cede fa bafe à l'acide nitreux, tandis que l'autre ne fe décompose pas; nous aurons alors l'action de trois puiffances. Appellons A la force avec laquelle la partie du tartre vitriolé qui refte entière, attire un excès déterminé d'acide, B l'effort que fait la partie qui doit fe décompofer pour retenir fa bafe, & C l'action de l'acide nitreux fur la même bafe; il eft clair qu'il ne peut y avoir de décomposition, si A+C <B, ou même

A+C B. mais elle aura lieu à l'inftant, fi A+C> B.

Ce que nous venons de dire du tartre vitriolé diffous dans l'acide nitreux, peut s'appliquer également au fel de Glauber, ou fel ammoniac fecret (vitriol ammoniacal), & peut-être à plufieurs autres fels vitrioliques; de forte que ces décompofitions ne peuvent pas s'expliquer par la présence du phlogistique dans l'alkali. L'acide du tartre verfé dans des diffolutions concentrées de nitre ou de fel febrifuge, en précipite du vrai tartre, par la raifon que nous avons rapportée ci-dessus; le nitre quadrangulaire au contraire, & le sel marin, dont la base (l'alkali minéral) se comporte tour autrement avec l'acide du tartre, ne donnent aucun précipité dans les mêmes circonstances.

Plufieurs irrégularités apparentes doivent leur origine à la diminution ou à la fouftraction totale, de l'acide furabondant. En effet, quelques fubftances donnent des fels fi peu fólubles lorfqu'elles font combinées avec de certains menftrues, qu'il faut néceffairement un excès de ceux-ci pour les tenir en diffolution : c'est affi que la chaux, combinée à une grande quantité d'acide arfenical, refte diffoute dans l'eau, &

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