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éxhalaifons: il en veut furtout aux
fumeurs de tabac, & à ceux qui for-
tent de quelque exercice violent; il
prétend que
la fumée fait autour des
uns, & la grande tranfpiration au-
tour des autres, une atmosphère qui
les rend inélectrifables. (a)

J'ofe affûrer que M. Boze qui ne fe trompe guéres dans les faits, & à' qui nous en devons un grand nom bre qui font auffi certains qu'admirables, a été trompé dans cette occafion, par quelque circonftance qui aura échappé à fon exactitude ordinaire. J'électrife tous les jours des domeftiques qui fe font mis en fueur, à force de tourner la roue qui fait mouvoir mes globes de verre; j'ai électrifé tout autant de fois que je Pai effayé, des gens qui fumoîent du

(a) Datur tamen quoddam hominum genus abominandam iftam, & cujus nomine ne chartam quidem meam commaculare volo, herbam continuò fumans, hinc tetram mephitim, aut fi quid magis peftilens ad mille paffus redolitura: fi prætereà ha creaturæ, vel nimio motu, vel ludo forfan conorum æfluantes, & atmosphera quadam madida, calidave nefcio quot ulnarum obnubilati accedunt, momento valet electricitas, Boze. Tentam. Electr. comment. 2. P. 67.

III. DISC

III.

DISC.

Les vapeurs

d'une autre

tabac, & qui avoient encore la pipe à la bouche: je les ai électrifés au point de leur faire cracher du feu c'eft-à-dire, que ce qu'ils crachoient, étoit lumineux dans l'obfcurité.

Cette expérience particuliere, nature que dont le résultat s'eft trouvé peu nuifent-elles conforme à celui qu'on m'avoit anà l'électrici- noncé, m'a fait naître l'envie d'exa

celle de l'eau,

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miner plus généralement, fi les vapeurs qui font d'une autre nature que celles de l'eau, affoibliroient, ou feroient ceffer l'électricité.

V. EXPERIENCE.

Pour cet effet, je choifis. un tube de verre, qui, lorfque je le frottois, acqueroit une électricité dont voici à peu près la force; il attiroit les petites feuilles de métal à plus d'un pied de diftance, il faifoit fentir beaucoup d'émanations au vifage, lorfqu'on l'en approchoit, & il pétilloit très-fort, lorfque je faifois gliffer le bout des doigts, felon sa Longueur. Je portois ce tube nouvellement frotté à 7 ou 8 pouces audeffus de quelque matiere que je

faifois

III.

DIS Co

les vapeurs

que l'on fait

• fort près.

faifois fumer, foit en la chauffant fortement, foit en la brûlant, fans faire de flamme; lorfqu'il avoit été expofé ainfi pendant quelques fecondes, j'éprouvois fa vertu, pour voir si elle étoit fenfiblement affoiblie ou entiérement éteinte. Ayant fait ces épreu-, En général, ves fucceffivement avec la fumée du des matieres foufre, de la cire, de la gomme brûler, nuilacque, du karabé, du charbon de fent lorsqu'el terre, de la térébenthine, du fuif, les agiffent de des os, de la laine, du linge, du cotton, du tabac du tabac, & du bois de différentes espéces communes, j'ai toujours trouvé que l'électricité du tube étoit beaucoup diminuée; car il ne faifoit plus entendre aucun pétillement, & à peine me faifoit-il fentir quelques foibles émanations, lorfque je l'approchois du vifage: mais fa vertu n'étoit pas entiérement éteinte; car il attiroit encore un peu les corps lorfque je les lui préfentois à une petite distance.

unes que les

J'ai cru remarquer, en répétant Elles mi plufieurs fois, ces mêmes épreuves, fent plus les que l'électricité tenoit plus longtems, & avec plus de force, contre la fumée de certaines matieres ; celle

R

autres.

III.

DISC.

ni

de la gomme lacque, de la térében. thine, du karabé & du foufre, m'ont paru ne pas dépouiller le tube de fa vertu, ni auffi promptement, auffi fenfiblement que la fumée du fuif, par exemple, du linge, du bois, &c. la vapeur de la graiffe fur-tout, m'a paru d'une efficacité fupérieure au refte.

VI. EXPERIENCE.

J'ai mis fondre du fain-doux dans un petit vafe de cuivre, & lorfqu'il a commencé feulement à exhaler quelque odeur, j'y ai expofé le tube, qui, en moins de 6 fecondes, y perdit prefque toute fon électricité.

Cette différence ne viendroit-elle pas de ce que la graiffe des animaux contient beaucoup de parties aqueufes, dont l'évaporation porteroit fur le verre quelque humidité plus nuifible, comme l'on fçait, que toute autre chofe à la vertu électrique.

Ce qui pourroit donner quelque force à cette conjecture, c'est que j'ai obfervé conftamment que toutes

ces fumées auxquelles j'expofois le tube, ne lui ôtoient fenfiblement de sa vertu, que quand je le tenois à une petite distance comme de 8 à 10 pouces, ou d'un pied, au-deffus du réchaud dans lequel je brûlois les matieres; comme fi à une plus grande hauteur, les vapeurs humides qui s'élévent moins. que les autres, n'y euffent pas été en affez grande quantité pour nuire efficacement.

III.
Disc.

Au refte , que cette explication foit vraie ou fauffe, le fait eft certain, & mérite que j'en faffe mention puifqu'il fe rapporte directement aux vûes que j'avois en faifant ces expériences. Je voulois fçavoir si l'on Les vapeurs pourroit électrifer avec fuccès dans non aqueufes un air chargé de vapeurs ou d'ex- qui font réhalaifons non aqueufes, &j'apprens l'air du lieu par l'obfervation que je viens de neuifent pas rapporter, qu'on le peut très-bien, à la vertu éle pourvû que le corps électrique ne reçoive pas ces évaporations de trop près, c'est-à-dire, à une petite diftance, au-deffus du feu qui les fait naître.

pandues dans

fenfiblement

Erique,

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