MADRIGAL, Pour MONSIEUR Frere unique du Roi, fur la Bataille de Mont-Caßel. Q Uel eft ce HÉROS, qui moiffonne Tant de lauriers dans le champ de Bellone, Et qui porte par tout l'épouvente & l'horreur ? Il eft aifé de voir à fa rare valeur, Qu'il eft du même Sang que nôtre Augufte Maître. OUR MONSIEUR LE DUC DE*** J 'Entends la Gloire qui m'apelle, Mufe, il ne faut point s'alarmer; Si le Dieu qui nous fait aimer, Mon cœur plein d'une ardeur plus belle, 'Quvrir tous les chemins d'une brillante.. gloire, Étte bon Courtifan & chéri de fon...... Roi, S'Queen Conftifan & chéri de fon A tous fes ennemis pouvoir donner la N'est-ce pas remporter une entiere. Tu fuffirois toi feul à la plus belle... Il ne faut à l'Auteur que de la bonne- . . loi; victoire? Hiftoire, .... Grand Héros, tes hauts faits inspirent de l'. . . .foir effrois Et rempliront toujours l'esprit & la . . . . . . mémoire. ...... Il n'eft point à la Cour d'homme plus..... achevé; Ton efprit eft galant, délicat,. élevé. Et dans tous les dangers ton cœur eft... • intrepide. Autrefois on t'eut mis au rang des •Immortels, On t'auroit regardé comme un nouvel.... Alcide, Qui par mille vertus méritoit des autels. Si CHANSON. I vous voulez, jeune Bergere, Qu'on ait pour vous mille foins empreffez, Ne ceffez point d'être févere, Faites toujours efperer, c'eft affez: Les foins qu'une douce efperance Fait prendre aux Amans, Sont bien plus charmans Que ceux de la reconnoiffance. LETTRE EN VERS SEMEZ, To A Madame *** Out compté, tout rabattu, je trouve, Madame, qu'il y a cent fois plus à perdre qu'à gagner dans un tendre commerce, quand on est de bonne-foi jufqu'ici j'en ai fait toutes les avances, & Dieu fçait com bien il m'en a coûté. Que de foins, de foupirs, D'ennui, d'impatience! Depuis votre cruelle absence, Il y a huit grands jours que vous ávez quitté Paris, sans que vous ayez pris la peine de mettre la main à la plume, pour me faire fçavoir de vos nouvelles; je commence à m'impatienter de vous voir toujours en reste avec moi : fi j'en croyois ma fierté, loin de me plaindre de votre filence, je tâcherois de vous oublier, ou je me confolerois en vous faifant connoître pour ce que vous êtes, c'est-à-dire, pour une banqueroutiere de tendreffe; mais que m'en reviendroit-il quand je vous aurois décriée dans le monde ? Lorfque l'on veut punir un cœur ingrat qu'on aime, Souvent le plus grand mal retombe sur foi-même; Et pour se vanger bien, Il faudroit qu'il n'en coûtât rien. Malgré vôtre ingratitude, il vaut mieux m'accommoder avec vous: |