pas fimplement le fruit de quelques veilles ; je le médite il y a trente ans, je n'en ai jamais abandonné l'idée, depuis que L'exercice de ma profession m'a fait fentir combien le

Théatre d'Italie a befoin

d'être réformé. Fofe me

flater, MON ŠEI

GNEUR, que mon

travail pourroit contribuer à ce deffein; mais je fuis en même tems perfuadé qu'il y fera très-inutile fi un grand Prince re s'en déclare le Protecteur.

La Séréniffime Maifon d'Efte a toujours été lafile des Sciences & des beaux Arts;& c'est à fes bienfaits que l'Italie doit les plus excellentes produc tions de fes Poëtes. L'Ariofte furtout éprouva fa magnificence; le Duc de Ferrare fit bâtir exprès, pour fervir à la repréfen-. tation de fes Comédies ce Theatre fuperbe, qui par une fatalité finguliere fut réduit en cendres. le jour même que ce grand Poëte mourut.

Si dans ces jours heu→ reux, où le bon goût régnoit en Italie, les Prédéceffeurs de V. A. S. favoriferent les Lettres ; &fi leur protection généreuse porta le Théatre au plus haut degré, il vous refte, MONSEI GNEUR, de plus grandes chofes à exécuter.com Le Théatre d'Italie étoit fupérieur à tous les Théatres de l'Europe, lorfqu'il fut protegé par vos glorieux Ancêtres; & depuis un fiècle qu'il

eft tombé dans une affreufe décadence, il ne fonde l'espérance de fe relever, que fur un Prince de votre illuftre Maifon. Antoine Farnese Duc de Parme, avoit conçû Pidée de le réformer, il denoit de m'appeller à fa Cour, où il m'avoit honoré de la Charge de Contrôleur Général des menus Plaifirs, & d'Inspecteur des Theatres, lorsque la mort interrompit un fi beau deffein.ky, tea VC eft à V. A. S... que a uj

l'exécution en étoit réservée. En effet, MONSEIGNEUR, je n'en doute point, vous regar derez la réforme du Théatre Italien devenue fi néceffaire, comme une partie du Gouvernement qui mérite votre attention:

Les fages Loix que dictera V. A. S. corrigeront les Spectacles, les rendront plus réguliers; & la pudeur loin d'y rougir, n'y fera pas même allarmée.

Pour ce qui regarde

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