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formidable armée. a Touctabéy qui n'i- An. gr. gnoroit pas que Temugin devoit avoir du 120 4. Heg. reffentiment de fa conduite, & qui mal- 601. gré fes malheurs paffés ne laiffoit pas A. M le d'efperer un fort plus heureux, avoit fait Bœuf. auffi de grands préparatifs de guerre ; mais Condedés qu'il apprit que fon fuperbe ennemi approchoit de Cachin fa ville capitale avec des forces fi confiderables, qu'on n'en avoit jamais vû de pareilles dans le Mogoliftan, il n'ofa l'attendre. b Il prit la fuite avec fon fils aîné, & se réfugia chez Boïruc frere de Tayancan, auprés de qui Cachluc s'étoit déja retiré. De maniere que le Grand Can ne rencontra dans sa marche que quelques fuyards qui furent paffés au fil de l'épée.

Aboul

cuir. p. 7.

c La ville de Cachin parut vouloir fe Mircondéfendre, & foutenir un long fiege; mais de. malgré la défense vigoureufe de ceux qui y commandoient, elle fut obligée de fe

a Au tems que le jour & la nuit furent égaux, Genghizcan avec une armée femblable à une mer agitée, marcha contre Toutabéy Can des Merkites.

b Au Printems Genghizcan marcha contre Touctabey, qui ne l'attendit pas, mais qui s'enfuit vers Boïrne

Lors qu'il fut arrivé devant Cachin il en affiegea le château, & l'ayant pris en peu de tems, il le raza, & fit paffer fous le fabre alteré de fang tous ceux qui lai réfifterent.

An. gr. 1205. Heg.

602.

rendre en peu
de tems. Temugin les fit
mourir. Ensuite il fit prêter ferment de
fidelité non feulement à ceux qu'il char-

A. M. le gea de la garde de la fortereffe & de la Leopard. Tribu de Cachin; mais même aux autres Tribus de la nation de Merkit, & tous les Cans aufquels il voulut pardonner, promirent de lui obéir.

Aprés avoir donné fes ordres dans le païs des Merkites, il revint à fa Capitale; où il ne fut pas plûtôt de retour, qu'ayant fait le dénombrement de fes conquêtes, il jugea que pour prévenir le defordre & la confufion, il devoit regler fon Empire. Aboul- Pour cet effet, a il réfolut de convoquer

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une Diette generale, dont il affigna la tenuë au Nourouz ; c'eft-à-dire au premier jour du Printems de l'année suivante 1205. au jour même que le Soleil entreroit en Aries. Il envoya des Exprés aux Princes fes fils qui étoient éloignés, & aux autres Princes de fon fang. Il en envoya auffi aux Cans, aux Emirs, à tous les Grands. Officiers aufquels il avoit confié les Gouvernemens des Païs conquis, & enfin à tous les grands Seigneurs tant Mogols que

Tartares.

a Il convoqua une Dietre pendant l'Hyver, & au nouveau Printems Genghizcan monta fur

le Trône.

Cependant

120

Heg.

602.

fe contenta pas de confirmer pour lui & An. gr. pour les fucceffeurs l'Empire des Mogols, on y ajoûta celui de toutes les Nations qu'il avoit fubjuguées; On déclara mê- A. M. le me les defcendans des Princes vaincus Leopard. déchûs de tous leurs droits. a Quand il Abouleut remercié tout le monde des mar- cair. ques de zele & de refpect qu'il en recevoit, n'ignorant pas que l'établisfement des Loix eft le principal devoir d'un Souverain, il ne manqua pas de déclarer qu'aux anciennes Loix du Païs, il jugeoit à propos d'en ajoûter de nouvelles qu'il vouloit qu'on obfervât.

a Aprés les faluts, on commença à lire les Yaffa.

Loix de Genghizcan. a

Aboul

caïr p. 7.

LOY PREMIERE. Il fut ordonné de croire qu'il n'y a qu'un Dieu Createur du Ciel & de la terre, b qui feul donne la Mircon vie & la mort, les biens & la pauvreté, de. qui accorde & refuse tout ce qu'il lui plaît,

a Ces Loix en langue Mogole font appellées Yaffa, & quelquefois Yalac. Quelques Auteurs les nomment Altoura, mais c'eft improprement, parce que ce mot Altoura ne doit être employé que pour la Loy de Moïfe.

b Adorer un feul Dieu fut la premiere Loy,

'An. gr. 1205. Heg. 602.

& qui a fur toute chose un pouvoir abfolu.

Il semble que Temugin n'ait fait puA. M. le blier cette Loy a que pour montrer de Leopard. quelle Religion il étoit, car bien loin d'or

Marco

can étoit Deifte.

Rubru- donner quelque punition contre ceux qui quis. n'étoient pas de la Secte, il défendit d'inCarpin. quiéter perfonne au fujet de la Religion: Et il voulut que chacun eût la liberté de Polo. profeffer celle qui lui plairoit davantage, pourvû qu'on crût qu'il n'y avoit qu'un Dieu. Quelques-uns de fes Enfans & des Princes de fon fang étoient Chrétiens, & les autres faifoient profeffion du Judaïfme, ou du Mahometifme, ou enfin étoient Genghiz Deïftes comme lui; fa Secte fur plus fuia Quoique cette Loy ait été long-tems obfervée dans fa pureté par les Tartares, & qu'elle le foit encore par beaucoup d'entre-eux, neanmoins la fuperftition a peu à peu introduit l'Idolâtrie dans leur Religion; fans que les fuperftitieux cruffent aller contre l'efprit du Legiflateur. Cette Loy apprit à ceux des Tartares qui n'étoient ni Chrétiens ni Mahometans à diftinguer un Dieu célefte d'un Dieu terreftre. Ils ont toujours adoré le premier; Et le fecond n'a pas laiffé de trouver place dans leurs maisons fous la forme d'une Idole, d'une Statue couverre de feutre, & fous le nom de Natigay. Ils l'accompagnoient d'autres Statues, qu'ils difoient être celles de fa femme & de fes enfans. Et ils s'adreffoient à ces ftatues pour leurs neceffitez domestiques,

vie que les autres dans la Tartarie, où il An. gr. y avoit auffi quantité d'Idolâtres. a 1205. II. Il ordonna par une autre Loy que 02. Heg. les Chefs des Sectes, les Religieux, les A. M. le Devots, les Crieurs des Mofquées, & Leopard. ceux qui lavoient les morts feroient exemts des charges publiques, auffi-bien que les Medecins.

III. Il défendit fous peine de la vie qu'aucun Prince ou autre homme quel qu'il fût, entreprît de fe faire proclamer Grand Can ou Empereur, fans avoir auparavant été élû par les Princes, Cans, Emirs, & par les autres Seigneurs Mogols affemblez legitimement dans une Diete generale.

IV. Les Chefs des Nations furent privés par une Loy particuliere des Titres d'honneur qu'ils affe&toient d'avoir à l'imitation des Mahometans. Il défendit de les donner à l'Empereur qui lui fuccederoit, voulant feulement qu'on le nommât Caan avec deux A. Il pria même qu'à l'avenir, on le traitât fimplement de Can. Ce qui fe pratiqua depuis quand on lui

Marco

a Dicono affervi il Dio alto fublime & celefte al qual ogni giorno còl turribulo, & in cenfo Polo. non domandon altro fe non buon intelletto & funita. Ne hanno poi un altro che chiamano Natigay ché à modo di una ftatua coperta de faltre,

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