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602.

An. gr. dit un Poëte Turc, qui ne prédisent que 1205 des chofes qu'on croit poffibles font touHeg. jours applaudis. En effet, Temugin que A. M. le nous n'appellerons plus que Genghizcan, Leopard paroiffant en état de foutenir la Prophetie Bin Ab- par la force de fes armes, tous les peuples dellatif. y ajoûterent aisément foy. Un autre Au

teur affure avec affés de vrai-femblance,

que ce Prince avoit lui-même engagé cet Impofteur à jouer ce perfonnage.

Enfin la Diete fut congediée fur la fin de l'année 1205. Genghizcan fit à fon ordinaire des presens à tout le monde, on entendit une infinité de prieres & de vœux pour fa profperité. Ses amis, les Seigneurs Mogols qui étoient du fecret de la prétendue revelation, l'appuyerent fortement. Le bruit s'en répandit par tout. Les peuples Mogols & Tartares la crurent & en devinrent fi fiers, qu'ils ne regarderent plus le refte du monde que comme un bien qui appartenoit à leur Grand Can.

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CHAPITRE VII.

An. gr. 12064 Heg. 603.

Mort du Prince Boyruc. Nouvelle expe- A. M. le dition de Genghizcan contre Touctabey. Lievies Quel en fut le fuccés. Fuite de Cafchluc auprés de Gurcan Roy de Turqueftan, qui lui donne fa fille en mariage. Defcription des Tugures & de leur Reli

gion.

C

Condégols ne refpirerent plus que la guerre. La mir. réfistance même des Princes qu'ils voulurent dans la fuite dépoüiller de leurs Etats, leur parut un crime. Boyruc frere du feu Can des Naïmans, auprés de qui Aboul Cafchluc fon neveu & Touctabéy s'é- caïr p. 8. toient retirés, fut la premiere victime de la prédiction.

ETTE Prophetie, quoi qu'il en foit,

Ce Prince informé de la réfolution des

Fadlal

Mogols eut beau fe préparer à les rece- labp.319 voir, fes préparatifs lui furent auffi inutiles que les troupes Merkites que Touctabéy lui fournit. Aprés une trés-legere réfiftance, Boy uc s'enfuit; mais il fut pris à la chaffe par un parti Mogol, & on l'amena prifonnier dans le camp de fes Ennemis, où on le fit mourir. Sa mort abbatic

K

1206.

Heg.

603.

An. gr. le courage de fes gens, fon armée fe diffipa. Cafchluc & Touctabéy aprés avoir donné rendés-vous à leurs Soldats, prirent auffi la fuite & fe retirerent aux fronLievre. tieres de leur païs d'Ardifch où ils avoient à receüillir quelques troupes qui n'avoient pû joindre les autres.

A. M. le

Tangut.

Cependant Genghizcan n'étant pas alors fort éloigné du païs de Tangut, il y alla en 1206. avec un détachement de fon armée, pour le venger de Schidafcou qui en étoit le Can, & qui avoit fecretement prêté du fecours à fes Ennemis. Il furprit Campion par adreffe Campion la Ville capitale de ville ca- Tangut. Ce qui étonna Schidafcou à un pitale de point, que ce Can prit le parti de fe foumettre. Il fe fervit de l'entremife des grands Seigneurs du Païs pour obtenir fon pardon. Ils allerent chargez de préfens au devant du Vainqueur, qui pardonna au Can, & le rétablit avec le même pouvoir qu'il avoit auparavant, à condition pourtant qu'on lui payeroit un tribut tous les ans, & qu'il y auroit une gar nifon Mogole dans la fortereffe de Campion.Si bien que leGrand Can fatisfait des richeffes immenfes qu'il avoit trouvées dans cette Ville, fe retira vers fon armée.

Rubru

Act. S...

C'eft dans la ville de Campion que s'arrêtent les caravanes des Marchands

Limia

I

604.

qui viennent de l'Occident & fouvent du An. gr. Midy pour négocier à la Chine, parce 1 207. qu'on leur défend de paffer outre. Elles Heg. y féjournent quelquefois fort long-tems; A. M. le ce qui donne lieu aux habitans de s'enri-Crocodi chir. Auffi font-ils prefque tous riches. Onle. y voit beaucoup de gens qui cultivent les Sciences, qu'on nomme Schimia, & Simia. La premiere traite de la 'Phyfi- lab. que, de la Chymie & de la Pierre Philofophale. La feconde regarde l'Aftronomie & la Magie naturelle, & la troifiéme concerne la Theologie & la cabale; elle renferme la connoiffance des bons & des mauvais Anges, & enfeigne les operations qui conviennent à ces Sciences.

Fadla

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kites

Genghizcan conquit prefque en même Expeditems le païs de Crequir & celui de Ca- tion conchin, dont portoit autrefois le nom le pais abey de Tangut. En 1207. il apprit que Cafch- Chef de luc & Touctabéy ramaffoient toutes leurs la nation forces dans le païs d'Ardifch dans la Tri- des Mer bu de Merkit. Il leur donna le moins de contre tems qu'il put pour fe reconnoître. Il Cafchlue. marcha contre eux au milieu de l'hyver. CondeCes Princes étonnés de fa diligence, & mir., d'ailleurs ne trouvant pas leur armée affés forte pour l'attendre de pied ferme, fe Mirconde retirerent plus loin & s'allerent camper fous la fortereffe même d'Ardifch. Mais

Aboul

cair.

1206.

Heg. 603. A. M. le

pa.

An. gr. le courage de fes gens, fon armée fe diffiCafchluc & Touctabéy aprés avoir donné rendés-vous à leurs Soldats, prirent auffi la fuite & se retirerent aux frontieres de leur païs d'Ardifch où ils avoient à receüillir quelques troupes qui n'avoient pû joindre les autres.

Lievre.

Cependant Genghizcan n'étant pas alors fort éloigné du païs de Tangut, il y alla en 1206. avec un détachement de fon armée, pour le venger de Schidafcou qui en étoit le Can, & qui avoit fecretement prêté du fecours à fes Ennemis. Il furprit Campion par adreffe Campion la Ville capitale de ville ca- Tangut. Ce qui étonna Schidafcou à un point, Tangut. , que ce Can prit le parti de fe fou

pitale de

mettre. Il fe fervit de l'entremife des grands Seigneurs du Païs pour obtenir fon pardon. Ils allerent chargez de préfens au devant du Vainqueur, qui pardonna au Can, & le rétablit avec le même pouvoir qu'il avoit auparavant, à condition pourtant qu'on lui payeroit un tribut tous les ans, & qu'il y auroit une gar nifon Mogole dans la fortereffe de Campion.Si bien que leGrand Can fatisfait des richeffes immenfes qu'il avoit trouvées dans cette Ville, fe retira yers fon armée.

C'eft dans la ville de Campion que Rabru- s'arrêtent les caravanes des Marchands

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