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qui viennent de l'Occident & fouvent du An. gr. Midy pour négocier à la Chine, parce 1 207. qu'on leur défend de paffer outre. Elles Heg. y féjournent quelquefois fort long-tems; A. M. le ce qui donne lieu aux habitans de s'enri-Crocodi chir. Auffi font-ils prefque tous riches. Onle. y voit beaucoup de gens qui cultivent les Sciences, qu'on nomme Schimia, Limia Fadla& Simia. La premiere traite de la Phyfi- lab. que, de la Chymie & de la Pierre Philofophale. La feconde regarde l'Aftronomie & la Magie naturelle, & la troifiéme concerne la Theologie & la cabale; elle renferme la connoiffance des bons & des mauvais Anges, & enfeigne les operations qui conviennent à ces Sciences.

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Genghizcan conquit prefque en même Expedi tems le païs de Crequir & celui de Ca- tion conchin, dont portoit autrefois le nom le païs tabey de Tangut. En 207. il apprit que Cafch- Chef de luc & Touctabéy ramaffoient toutes leurs la nation forces dans le païs d'Ardifch dans la Tri- des Mer. bu de Merkit. Il leur donna le moins de contre tems qu'il put pour fe reconnoître. II Cafchluc marcha contre eux au milieu de l'hyver. CondeCes Princes étonnés de fa diligence, & mir. d'ailleurs ne trouvant pas leur armée affés forte pour l'attendre de pied ferme, fe Mirconde retirerent plus loin & s'allerent camper fous la fortereffe même d'Ardifch. Mais

Aboul

cair.

An. gr.

leur ennemi malgré la difficulté des che 1208. mins & la rigueur de la faifon se rendit Heg. devant la Place, & les engagea, quelques A. M. le précautions qu'ils euffent prifes, à en veSerpent. nir aux mains avec lui. La bataille ne dura

605.

Fadlal

Zab. pag.

$26.

pas long-tems: Les Mogols comme affurés de la victoire, fondirent fur leurs Ennemis qui leur cedoient en nombre & en valeur, & les mirent bien-tôt en fuite. Toctabéy fut tué dans l'action. Pour Cafchluc, il eut encore l'adreffe de fe tirer de la mêlée, & de fe fauver avec plufieurs bons Soldats dans le Turqueftan, où il eut même le bonheur de trouver un afile chez Gurcan, l'un des plus puiffans Princes de Touran, a c'est-à-dire des païs Tartares qui font au de là du Gihon, jufqu'aux extrémitez. du Caracatay. Le Roy Gurcan touché de fon malheur le reçut favorablement, it conçut même tant d'amitié pour ce jeune Prince, qu'il lui donna fa fille en mariage pour confoler de toutes fes difgraçes.

le

Cependant, tant de conquêtes & tant

On appelle ce païs Touran, parce qu'il fut autrefois le partage de Tour, fils de Feridoun Roy de Perfe de la premiere Dinastie nommée Pifchdadiens. Ainfi que par le mot d'Ivan, doit entendre la Perfe & tous les païs fitués au dega.du même Gihon, autrement Qxus,

on

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Heg.

605.

d'heureux évenemens éleverent Genghiz- An. gr.
can à un fi haut point de grandeur, que 1208;
plufieurs Souverains lui envoyerent de-
mander fa protection, & entre autres A. M. le
Arflancan Prince des Cafchluques dans le Serpent.
Caracatay: mais il arriva une affaire bien Albou-
plus importante pour avancer l'accom- cair p. 8.
pliffement de fes grandes deftinées. Ce Abulfa-
fut le mécontentement d'un Prince de rage.
Turqueftan nommé Idicout. a

Fadlal

lab pag.

326.

Il étoit Can des Yugures. Quoique Mircon fort puiffant, il ne laiffoit pas d'être tri- de. butaire de Gurcan, Roy de Turquestan, qui tenoit ordinairement chez les Yugures une efpece d'Intendant de Province pour veiller à fes interêts, & recueillir les tributs qu'ils étoient obligés de lui payer. Celui qui avoit alors cette commiffiom s'appelloit Schoüakem. Cet Intendant, homme naturellement avare & violent, outre la levée des fommes & des denrées dûës à son Maître, en extorquoit encore d'autres; de maniere que les Yugures fe trouvant extraordinairement furchargés, fe plaignirent de fes concuffions à leur Can. Ce Prince en parla d'abord à Schoüakem, mais n'en pouvant tirer rai fon, voyant même qu'il ne répondoit à Les remontrances que par des menaces, il a. Idicout en Mogol fignifie le Prince regnant;

An. gr.

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fut indigné de fon infolence, & pour s'en 1209. venger, il le fit affaffiner. Il envoya auffiHeg. tôt deux de fes principaux Officiers à A. M. le Genghizcan, pour l'informer de ce qui Cheval. venoit de fe paffer & lui demander fa proMirconde tection, parce qu'aprés l'action qu'il avoit

été obligé de faire, il craignoit fort le reffentiment de Gurcan. Ses Envoyés joignirent l'Empereur Mogol dans le païs de Tangut, où il étoit encore allé pour remettre fous fon obéiffance Schidafcou qui s'étoit révolté avec d'autres Cans, & entre-autres celui de Crequir, dont le Aboul- païs fut entierement ruiné.

sair p. 8.

rage.

L'Empereur Mogol, ravi de trouver l'occafion de donner quelque jaloufie au Roy Gurcan qui n'étoit pas de fes amis, Abulfa- principalement depuis l'alliance qu'il avoit contractée avec Cafchluc, reçut les Envoyez d'Idicout beaucoup mieux qu'il n'auroit fait fans cette raifon. Il les écouta, & leur fit une réponse telle qu'ils la pouvoient fouhaiter.Outre cela lors qu'ils s'en retournerent, il nomma deux perfonnes qualifiées pour les accompagner, qu'il chargea d'aflurer ce Can de fon amitié, & de lui offrir fa protection contre Gurcan.

Ce procedé honnête & genereux charma le Can des Yugures qui prit ce qu'il y avoit de plus précieux dans fes tréfors, &

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607.

Cela fe

paffa l'an

de grace

alla trouver Genghizcan pour lui offrir An. gr. lui-même fes fervices. Ce qu'il fit avec 1110. Heg. toute l'ardeur poffible, & tout le respect que fon rang lui put permettre. Cette dé- A. M. le marche rendit ce Prince fi agreable au Mouton.. Grand Can,qu'il en fut reçu avec tous les témoignages d'affection qu'il pouvoit efperer.Les affurances qu'Idicout lui donna de fon zele ne furent point démenties par fes actions; il fervit dans la fuite utilement 1210 Hel'Empereur des Mogols, qui dè fon côté gire 607. pour reconnoître fes fervices, lui donna une de fes filles en mariage, & le regarda depuis ce tems-là comme un de fes propres enfans. Le Roy Gurcan qui fur la nouvelle de l'affaffinat commis en la perfonne de Schoüakem, avoit jetté feu & Aâmes & menacé de fon reffentiment Idicout, n'ofa en venir aux voyes de fait, fi-tôt qu'il apprit que ce Prince étoit devenu gendre de Genghizcan, la crainte d'attirer fur lui les forces des Mogols l'emporta fur fa colere

La Religion des Yugures n'a pas été Les Yubien connue des Hiftoriens, quelques-uns gures. ont écrit qu'ils étoient Idolâtres, d'autres Voyez Rus bruquis. les ont cru Chrétiens Neftoriens, & d'autres enfin Mahometans, parce que plufieurs d'entre-eux faifoient profuffion de ces Religions. Leurs Prêtres qu'ils ap

Aboulcair p. 8.

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