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Au. gr.

I 2 I 0.

Heg.

A. M. le

quis.

le

pellent Lama, avoient la tête & la barbe entierement razées. Leurs Superieurs les obligeoient à garder la chafteté, & à def607. fervir les Temples. Ils avoient pour coëfMouton, fure une espece de mître, & pour vêtement une tunique jaune ou rouge, étroite comme une foûtane & ceinte par milieu. Sur cette tunique ils portoient un manteau taillé en chafuble de Diacre chrétien. Quand les Lama font dans leurs Rubru Temples, ils font affis fur des bancs vis à vis les uns des autres, & tiennent leurs livres dans leurs mains. Ils ont toujours la tête découverte, & au lieu de chanter, ils lifent tout bas. Ils gardent prefque toûjours le filence. Ceux qui les appellent Idolâtres, ne difent pas en quoi confifte leur Idolâtrie. Les Idoles qu'ils avoient n'en font pas une preuve puifque dans l'entretien que Rubruquis eut avec eux, ils l'affurerent qu'ils n'adoroient qu'un feul Dicu, & que s'ils avoient des Images, ce n'étoit que pour fe reffouvenir de ceux qu'elles repréfentoient, & non pour les adorer. Ce qui pourroit faire croire qu'ils profeffoient alors la Religion de Genghizcan, alterée par des fu perftions qui leur étoient communes avec les Mogols.

Les Mogols doivent aux Yugures l'é

criture

I

criture dont ils fe fervent, foit qu'ils en Angr. manquaffent avant leur union avec ces 1 2 10. Heg. Peuples, foit qu'ayant trouvé la maniere 607. des Yugures plus commode que la leur, A. M. le ils ont pris leurs caracteres, & ils s'en Mouton. font toujours fervis depuis ce tems-là. a Rubru

Fadlal

Les Yugures dans les anciens tems re- quis, çurent leur nom de la bouche même d'Oguz. Il les appella Yugures, c'eft-à-dire unis. Il a toujours paffé chez eux pour un grand Prophete ; & les Turcs des derniers fiecles, c'est-à-dire les Ottomans, lah. p. qui par le titre d'Ogufiens qu'ils portent, font gloire d'en être defcendus, difent que n'ayant encore qu'un an, il parla, & fe donna lui-même le nom d'Oguz; mais qu'à dix-huit ans, Dieu éclaira fon efprit, & de l'Idolâtrie, dont tous les hommes alors faifoient encore profeffion, le fit paffer à l'adoration d'un feul Dieu. Ce qui choqua tellement tous fes parens, qu'ils le voulurent perdre ; que cependant il leur réfifta vigoureufement avec quelques perfonnes qu'il avoit converties; que

a La Lettre queMangoucaan fils de Genghizcan, Empereur des Mogols écrivit à S. Louis Roy de France en 1254. étoit en langue Mogole; mais en caracteres Yuguriens de haut en bas. On la lifoit aufli de haut en bas, & les lignes étoient multipliées de la gauche à la droite.

L

I210.

An. gr. fon pere fut tué d'un coup de fléche dans un combat,& fes oncles mis en fuite.C'est ce que Fadlallah rapporte d'Oguz. a

Heg.
607.
A. M. le
Mouton.

a Fils de Caracan, Caracan fils de Mogolcan; Mogolcan, fils d'Alingé Can quatrième Roy des Turcs Orientaux, de la posterité de Turc fils de Japhet, fils de Noé. Mogolcan eft la fource des Mogols; comme Tatarcan fils d'Alingé eft l'origine des Tartares.

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Premiere guerre de Genghizcan contre la
Chine Septentrionale, appellée Catay.
Quel en fut le fuccés. Son retour en fon
Pais. Expédition de ce Prince au desert
du Capfchac, autrement Decht.

Q

UOIQUE Genghizcan, lors qu'il fut de retour à Caracorom, eût réfolu de ne point recommencer la guerre fitôt, il ne laiffa pas de faire des recrues pour montrer à fes ennemis qu'il étoit toujours en état de fe faire craindre. Et cependant, fuivant les réfolutions prifes dans la derniere Diete,il s'appliqua long-tems à regler les affaires de l'Etat,& à pourvoir à la fureté des Païs conquis. Il fembloit vouloir demeurer en repos aprés tant de fatigues; mais l'amour de la guerre, fa paf

hon dominante ne le lui permit pas, & il An. gr. ne fongea bien-tôt qu'à trouver des pré- 1210 textes pour se broüiller avec la Chine, à Heg. laquelle il en vouloit particulierement.

607:

A. M. le

Comme les conjonctures préfentes ne Mouton lui en pouvoient fournir, il en chercha dans les fiecles paffez. a Il rappella dans Aboulfa memoire les maux que les Rois de la cair. p. 94 Chine avoient faits autrefois à ses Ayeux, à fon Pere & à fes Peuples. b Il en parla Mirconde aux Nevians & aux Princes de la Cour; il ne les entretenoit que des violences & des peines que leurs peres avoient fouffertes. c Ce qui étoit cause, leur disoit-il, que leur Païs avoit été fi long-tems méprifé de toutes les nations de l'Afie. Enfuite il les excitoit à fe venger en les piquant d'honneur, & il n'oublioit pas de leur parler encore de la promeffe que Dieu lui avoit faite de le fecourir & de le rendre victorieux de tous fes ennemis.

Les Princes & Seigneurs Mogols ne

a Il fe reffouvint de fon pere, & en foupirant cita l'injuftice du Roy de la Chine. b Il raconta à fes Courtifans les violences les Rois de la Chine avoient faites à leurs Ancêtres.

que

ils

Il dit que comme le grand Dieu lui avoit donné la victoire fur tous leurs Ennemis, pouvoient efperer qu'il leur feroit la même gra ce contre les Chinois.

An. gr. manquerent pas d'applaudir au dessein de 1210. leur Empereur, foit par complaisance, foir Heg. qu'ils le trouvaffent fort raifonnable. On A. M. le affembla le confeil pour aviser aux moïens Mouton. de faire réiiffir cette grande entreprise,

607.

& il fut arrêté qu'avant toutes chofes on envoyeroit un Ambaffadeur à Altouncan Roy de la Chine, pour lui demander réparation de tous les dommages faits par les Prédeceffeurs aux Mogols, avec ordre de lui déclarer la guerre en cas de refus. Pour cet effet on choifit Jafer vieux Courtifan, homme confommé dans les affaires, & on le fit partir pendant l'hiver. Jafer étant arrivé à Canbalec, qui étoit l'ancienne ville de Pequin,l'une des capitales du Catay, a & l'ancienne Ifledon Serique, eut audiance du Roy qui fe trouva par hazard en cette Ville, car il n'a

a Le païs du Catay dont il eft ici queftion eft la Chine même & non la grande Tartarie, comme on l'a crû longtems en Europe. Les Geographes Orientaux le font connoître par les limites qu'ils lui donnent, & les Historiens le marquent en paroles expreffes. Outre cela on a découvert que le Nom de Catay eft principalement attribué aux fept Provinces Septentrionales de ce grand Royaume, & que la partic du Midi qui contient les neuf autres eft appellée Mangi, mais cette partie Meridionale n'a été conquife par les Mogols fucceffeurs de Gen ghizcan qu'en 1268, Hegire 667.

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