페이지 이미지
PDF
ePub

I 202.

Heg 608.

'An. gr. dans le devoir; enfuite avec tout le refte de fon Armée, il prit la route du vaste païs appellé les Landes de Capfchac. Son A. M. le fils aîné, comme la partie la plus inteSinge. reffée, ne manqua pas d'être de cette expedition.

Defcription de Capf

chac.

Le pais de Capschac eft d'une fort grande étendue, & paffe pour la plus confiderable partie de la Tartarie, il s'étend d'Orient en Occident depuis le Turqueftan jufques au Volga, & en côtoïant l'ancienne Bulgarie & l'ancienne Ruffie, il va de Volga jufqu'au païs de Crimée où font les peuples appellez les petits Tartares. Sa plus grande largeur du Nord au Midy eft depuis la mer Cafpienne jufqu'aux grands deferts fablonneux ou plûtôt jufqu'à la mer Glaciale.

4 Ce païs a peu de Villes. Ses terres, fi l'on en excepte les grands déferts qui font du côté du Nord, font prefque toutes excellentes, les grains, les pâturages, & le bétail y font en abondance. On ne

"On nomme auffi ce païs Decht Capfchac, & Decht Bereké. Decht fignific Landes & grandes campagnes unies & Bereké eft le nom d'un petit fils de Genghizcan qui aprés BatuCan fon frere fucceda à la Souveraineté de Capfchac à laquelle il donna fon nom, & ce fut le premier des Cans Mogols de Capschac qui fit profeffion de la Religion Mahometane,

1

peut trouver ailleurs un meilleur air, ny An. gr. de meilleures eaux. Les femmes y fant Heg. mieux faites qu'en tout autre lieu de la 608. Tartarie; les hommes y font courageux A. M. le & aiment la guerre. Ils font divifés en Singe, tribus dont plufieurs font encore présentement composées de Mogols & de Turcs. Comme les Villes y font en petit nombre & les campagnes fort vaftes, chaque tribu fe tranfporte d'un lieu à un autre, & cherche tous les ans en hyver le Midy de fon païs & en été le Nord.

Quoyque chaque tribu ait fon Prince ou Can qui la gouverne, cette partie de Tartarie, depuis que les Mogols l'ont fubjuguée, a toujours eû un Roy ou grand Can à qui les autres ont obéi. Ce païs dans les fiecles paffès a été fort abondant. en hommes & ce fut d'où fortirent autrefois les Huns, les Getes, ou Gots, les Gepides, les Vandales, les Alains, les Suédois & autres Peuples qui ne fe sont rendus que trop fameux dans le monde par les defordres qu'ils y ont faits.

Seray eft la Ville capitale de Capfchac, elle eft fituée fur la riviere de Sencla qui fe décharge dans le Volga. Batu-Can en jetta les fondemens & Bereké Can fon frere la fit achever. Les trois plus belles rivieres de Capfchac font le Volga, le Jayc & l'Irtifch.

Aa. gr.

1212.

Heg.

609.

Revenons à Genghizcan. Par la victoire que ce Prince avoit remportée sur Ounghcan, il croyoit avoir droit fur pluA. M. le fieurs tribus de Capfchac qui vivoient Singe, fous l'obeïflance de ce Roy vaincu. Ainfi ce fut de ce côté-là qu'il marcha. Dés qu'il parut fur leurs frontieres, ces Tribus fe foumirent à lui auffi-bien que celles qui occupoient le païs des Getes situé en Capfchac aux Confins du Mogoliftan. Il compofa bien-tôt une groffe Armée de ces nations & de quelques autres donɛ les Historiens ne citent point les noms. Il en donna la moitié à commander au Prince Jougi Can, auffi appellé Touchy, fon fils aifné, qu'il laiffa dans ce païs avec plufieurs Officiers Mogols pour le gouverner, & il revint dans le Mogolistan avec l'autre moitié qui faifoit une Armée affés confiderable.

Jougi Can aprés le départ de l'Empereur fon pere fit quelque nouvelle ConBin Al- quefte, ce qui caufa beaucoup d'ombrage dallatif. à plufieurs nations de la Tartarie Occidentale. Ces peuples mêmes fe liguerent contre lui; a mais il les défit en plufieurs rencontres & fur tout les Comans,

les

a Il fe rendit maître des païs de Decht Capfchac, de Sagine, de Bulgarie, de Ruffie, d'Alaffan, de Tanker & d'autres Royaumes & Provinces.

anciens Bulgares, Valaques & Hongrois, An. gr. qui avoient autrefois occupé les Païs des 1212. Heg. Huns, des Vandales & autres nations qui depuis longtems ne font connus que A. M. la fous le nom de Tartares.

609.

Poulc.

CHAPITRE IX.

Seconde Guerre de Genghizcan contre la Chine. Prife de Pequin Ville Capitale de la Chine Septentrionale, on Catay.

Enghizcan, comme nous l'avons cy-devant remarqué, avoit accordé fa protection aux Princes Arflan & Idicout. Le premier, Can des Carluques & le fecond, Can des Yugures, aprés être convenus avec lui du nombre de gens de guerre qu'ils leveroient pour fon fervice, s'étoient retirés dans leurs païs avec plufieurs Officiers Mogols qui leur avoient été donnés pour les escorter.

Ces deux Princes n'épargnerent rien pour avoir de bonnes troupes & chacun de fon côté mit fur pied un Toman, a avec quoy ils retournerent à la Cour de Genghizcan, aprés fon retour de Capfchac. Leur arrivée réjouit fort l'EmC'est-à-dire dix mille hommes,

An. gr.

I 2 12.

Heg.

609.

AM la
Po ulc

pour

pereur, parce qu'ils lui amenoient de fort belles trouppes dont il avoit befoin groffir l'Armée qu'il vouloit envoyer à la Chine fur l'avis qu'on lui avoit donné de quelques menaces qui étoient échappées à Altouncan contre les Mogols;outre. qu'il en avoit une occafion favorable. Car le Roy de la Chine alors mécontent des peuples de quelques Provinces de Caracatay avoit ordonné qu'on ravageât leur païs, & ces peuples réfolus de s'oppofer à cette violence, avoient envoïé des députés à Caracorom pour fupplier l'Empereur de les proteger. Îl arriva dans le même-tems un envoïé de la part d'un Can particulier de leur nation pour avertir que par le moïen de quelques rebelles, il s'étoit faifi d'une Fortereffe Aboul- confiderable qui ouvroit l'entrée de la Chine. a Ce Can même aprés avoir mis une bonne garnison dans cette place vint trouver Genghizcan pour l'engager à marcher contre Altouncan.

taïr.

L'Empereur Mogol ne put tenir contre fes inftances. Il le reçut favorablement, le regala, & prit avec lui des mefures pour faire réuffir cette Guerre. En

a Le Roy de la Chine avoit mal traité des peuples de Caracatay. Genghizcan les vengea & porta la guerre à Pequin qui eft appellé Can Balec c'est-à-dire la Ville Royale

1

« 이전계속 »